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Prédication Veuve de Naïn, Luc 7, 11 à 17 :  Résurrection du fils de la veuve de Naïn.

 

Mon Dieu, que lui dire à la veuve de Naïn ? Comment être proche d’elle, comment la consoler ?

Quand j’ai appris la mort de son fils unique je suis restée sans voix. Mais pourquoi elle à nouveau ? Quand je l’ai connue, elle était déjà veuve, elle élevait seule son petit garçon, son fils unique. Le drame de la mort de son mari avait ébranlé toute la bourgade de Naïn. Quand on parlait d’elle, on ne mentionnait plus jamais son prénom, on l’appelait toujours du nom de son malheur, la veuve de Naïn. Et parfois on ajoutait : « la pauvre ». Maintenant un nouveau deuil la frappait, son unique fils, celui qui avait été sa raison de vivre, était mort.

Que lui dire à la veuve de Naïn ?

Je ne peux pas lui dire que je comprends ce qu’elle vit, moi dont les deux fils sont en bonne santé. Je ne peux pas lui dire que ça va aller, moi qui n’en sais rien.

Faudrait-il lui parler de Dieu ? Mais justement que fait-il Dieu ? Pourquoi n’est-il pas intervenu ? J’ai parlé d’elle à Dieu mais à elle je n’ai rien dit. Je n’avais rien à dire. J’aurais même voulu détourner mon regard, fuir ce visage bouleversé, être au loin, ne pas savoir, ne pas voir. Fuir au loin, mais une amie ne se dérobe pas, alors je suis juste allée m’asseoir près d’elle et je lui ai pris la main et j’ai pleuré à ses côtés. Il a bien fallu se lever pour se mettre en route pour accompagner le cercueil, on était nombreux à marcher vers la porte de la ville, presque toute la bourgade.

Tout à coup notre marche bien silencieuse fut interrompue par la marche d’un autre cortège, un cortège exubérant, qui chantait et qui parlait fort. C’était indécent. C’était le cortège des disciples avec Jésus leur maître, ils le fêtaient lui, Jésus, qui venait de guérir le serviteur d’un centurion romain.

Alors j’ai pensé mais pourquoi pas son fils à elle ?

Une grande foule les suivait, tout comme nous.

Deux cortèges qui se croisent, l’un empli de tristesse et l’autre de joie. Ce n’est pas compatible et pourtant n’est-ce pas ainsi souvent dans la vie, joie et tristesse se mêlent et s’entremêlent. D’ailleurs, j’en ai fait moi-même l’expérience. Dans les jours heureux du mariage de notre fille, mon mari a perdu son frère.

Est-ce une aide de la vie pour que la joie se faufile dans la peine ? Je ne sais pas.

Est-ce le signe que la vie se fraye un chemin même dans la tristesse pour inscrire sur notre horizon une lueur de joie, comme l’enfant qui sourit alors qu’une larme coule encore sur sa joue ?  Ou serait-ce un signe que Dieu nous donne de savoir que tout n’est pas englouti dans la mort ? Je ne sais pas.

Ce que j’ai vu c’est que lorsqu’ils ont été tout près de nous, leur maître s’est approché. Lui n’a pas détourné son visage, au contraire il a longuement regardé la veuve de Naïn avec tant de douceur et de compassion que cela nous a touchés au cœur. Ses yeux étaient humides quand il lui a dit : « Ne pleure pas ».

IL n’a pas dit cela comme nous le disons parfois quand nous ne supportons plus les pleurs de l’affligé ou quand nous trouvons que le chagrin a assez duré, non il l’a dit comme si devant lui le chagrin n’avait plus de raison d’être. Comme si le temps annoncé et espéré où Dieu séchera toutes les larmes de nos yeux était arrivé, là, maintenant.

Et puis il a posé sa main sur le cercueil, en disant : « Je te l’ordonne, reviens à la Vie » Alors les porteurs se sont arrêtés net devant cette parole qui avait arrêté la mort. Le fils de la veuve de Naïn s’est assis, il a retrouvé la parole et Jésus l’a remis à sa mère.

A nouveau je suis restée sans voix et puis les mots sont revenus. Des deux foules la joie s’est répandue dans la danse et le chant.

« Un grand prophète s’est levé parmi nous, Dieu a visité son peuple « 

Oui ce jour-là nous avons vu Dieu au milieu de nous, manifester que sa Vie est plus forte que la mort, qu’il est le Dieu de toute vie qui ouvrira toujours devant nos pas un chemin de Vie, le chemin de sa Vie.

On serait bien restés là, tous ensemble dans cette joie qui nous portait et nous faisait rire et chanter.

Mais Jésus s’est remis en route et moi j’ai changé de cortège.

Je l’ai accompagné sur le chemin qui le menait à Jérusalem porter l’amour de Dieu qui relève, sauve et guérit. Et j’ai vu aussi les regards de haine qui cherchaient à le faire mourir.

Quand il est mort, je n’étais pas là, j’avais fui, comme beaucoup, emportant avec moi toutes mes questions que parfois je hurle à Dieu :

« Pourquoi lui, pourquoi tant de haine sur cette terre ? Pourquoi tant de peuples en guerre, tant d’injustices, de tortures d’innocents, d’enfants affamés, de parents mutilés ? »

J’ai appris qu’il était revenu à la vie, que Dieu avait prononcé pour son propre fils cette parole : « Je te l’ordonne, reviens à la Vie »

Jésus est revenu chercher ses disciples, comme il revient nous chercher dans nos lieux de désolation les plus profonds, pour leur porter et nous porter cette Parole de Vie plus forte que toute mort.

La mort n’a pas pu le prendre, elle a dû le rendre, parce que la Vie de Dieu est plus forte que la mort.

Cette parole de Vie que Jésus a prononcé ce jour-là à la porte de la ville de Naïn, Dieu l’a prononcée à Pâques et il la prononcera à notre mort, parce qu’il est le Dieu de toute vie.

Il est et il restera le Dieu de toute vie, même quand la mort nous frappe.

Que le regard qu’il pose maintenant sur nous, nous relève et nous console parce qu’il se tient là pour toujours à nos côtés pour nous porter sa Vie, jusque dans les lieux de la mort même.

Que cette certitude nous console, nous porte et nous fortifie. Amen

 

Grandchamp, 25 sept. 2025  AL

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Prédication Veuve de Naïn, Luc 7, 11 à 17 :  Résurrection du fils de la veuve de Naïn.

 

Mon Dieu, que lui dire à la veuve de Naïn ? Comment être proche d’elle, comment la consoler ?

Quand j’ai appris la mort de son fils unique je suis restée sans voix. Mais pourquoi elle à nouveau ? Quand je l’ai connue, elle était déjà veuve, elle élevait seule son petit garçon, son fils unique. Le drame de la mort de son mari avait ébranlé toute la bourgade de Naïn. Quand on parlait d’elle, on ne mentionnait plus jamais son prénom, on l’appelait toujours du nom de son malheur, la veuve de Naïn. Et parfois on ajoutait : « la pauvre ». Maintenant un nouveau deuil la frappait, son unique fils, celui qui avait été sa raison de vivre, était mort.

Que lui dire à la veuve de Naïn ?

Je ne peux pas lui dire que je comprends ce qu’elle vit, moi dont les deux fils sont en bonne santé. Je ne peux pas lui dire que ça va aller, moi qui n’en sais rien.

Faudrait-il lui parler de Dieu ? Mais justement que fait-il Dieu ? Pourquoi n’est-il pas intervenu ? J’ai parlé d’elle à Dieu mais à elle je n’ai rien dit. Je n’avais rien à dire. J’aurais même voulu détourner mon regard, fuir ce visage bouleversé, être au loin, ne pas savoir, ne pas voir. Fuir au loin, mais une amie ne se dérobe pas, alors je suis juste allée m’asseoir près d’elle et je lui ai pris la main et j’ai pleuré à ses côtés. Il a bien fallu se lever pour se mettre en route pour accompagner le cercueil, on était nombreux à marcher vers la porte de la ville, presque toute la bourgade.

Tout à coup notre marche bien silencieuse fut interrompue par la marche d’un autre cortège, un cortège exubérant, qui chantait et qui parlait fort. C’était indécent. C’était le cortège des disciples avec Jésus leur maître, ils le fêtaient lui, Jésus, qui venait de guérir le serviteur d’un centurion romain.

Alors j’ai pensé mais pourquoi pas son fils à elle ?

Une grande foule les suivait, tout comme nous.

Deux cortèges qui se croisent, l’un empli de tristesse et l’autre de joie. Ce n’est pas compatible et pourtant n’est-ce pas ainsi souvent dans la vie, joie et tristesse se mêlent et s’entremêlent. D’ailleurs, j’en ai fait moi-même l’expérience. Dans les jours heureux du mariage de notre fille, mon mari a perdu son frère.

Est-ce une aide de la vie pour que la joie se faufile dans la peine ? Je ne sais pas.

Est-ce le signe que la vie se fraye un chemin même dans la tristesse pour inscrire sur notre horizon une lueur de joie, comme l’enfant qui sourit alors qu’une larme coule encore sur sa joue ?  Ou serait-ce un signe que Dieu nous donne de savoir que tout n’est pas englouti dans la mort ? Je ne sais pas.

Ce que j’ai vu c’est que lorsqu’ils ont été tout près de nous, leur maître s’est approché. Lui n’a pas détourné son visage, au contraire il a longuement regardé la veuve de Naïn avec tant de douceur et de compassion que cela nous a touchés au cœur. Ses yeux étaient humides quand il lui a dit : « Ne pleure pas ».

IL n’a pas dit cela comme nous le disons parfois quand nous ne supportons plus les pleurs de l’affligé ou quand nous trouvons que le chagrin a assez duré, non il l’a dit comme si devant lui le chagrin n’avait plus de raison d’être. Comme si le temps annoncé et espéré où Dieu séchera toutes les larmes de nos yeux était arrivé, là, maintenant.

Et puis il a posé sa main sur le cercueil, en disant : « Je te l’ordonne, reviens à la Vie » Alors les porteurs se sont arrêtés net devant cette parole qui avait arrêté la mort. Le fils de la veuve de Naïn s’est assis, il a retrouvé la parole et Jésus l’a remis à sa mère.

A nouveau je suis restée sans voix et puis les mots sont revenus. Des deux foules la joie s’est répandue dans la danse et le chant.

« Un grand prophète s’est levé parmi nous, Dieu a visité son peuple « 

Oui ce jour-là nous avons vu Dieu au milieu de nous, manifester que sa Vie est plus forte que la mort, qu’il est le Dieu de toute vie qui ouvrira toujours devant nos pas un chemin de Vie, le chemin de sa Vie.

On serait bien restés là, tous ensemble dans cette joie qui nous portait et nous faisait rire et chanter.

Mais Jésus s’est remis en route et moi j’ai changé de cortège.

Je l’ai accompagné sur le chemin qui le menait à Jérusalem porter l’amour de Dieu qui relève, sauve et guérit. Et j’ai vu aussi les regards de haine qui cherchaient à le faire mourir.

Quand il est mort, je n’étais pas là, j’avais fui, comme beaucoup, emportant avec moi toutes mes questions que parfois je hurle à Dieu :

« Pourquoi lui, pourquoi tant de haine sur cette terre ? Pourquoi tant de peuples en guerre, tant d’injustices, de tortures d’innocents, d’enfants affamés, de parents mutilés ? »

J’ai appris qu’il était revenu à la vie, que Dieu avait prononcé pour son propre fils cette parole : « Je te l’ordonne, reviens à la Vie »

Jésus est revenu chercher ses disciples, comme il revient nous chercher dans nos lieux de désolation les plus profonds, pour leur porter et nous porter cette Parole de Vie plus forte que toute mort.

La mort n’a pas pu le prendre, elle a dû le rendre, parce que la Vie de Dieu est plus forte que la mort.

Cette parole de Vie que Jésus a prononcé ce jour-là à la porte de la ville de Naïn, Dieu l’a prononcée à Pâques et il la prononcera à notre mort, parce qu’il est le Dieu de toute vie.

Il est et il restera le Dieu de toute vie, même quand la mort nous frappe.

Que le regard qu’il pose maintenant sur nous, nous relève et nous console parce qu’il se tient là pour toujours à nos côtés pour nous porter sa Vie, jusque dans les lieux de la mort même.

Que cette certitude nous console, nous porte et nous fortifie. Amen

 

Grandchamp, 25 sept. 2025  AL