Méditations et prières préparées par sœur Minke à la demande du pape Jean-Paul ll pour la célébration du Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée, à Rome, en 1995.

De l’introduction :

Nous sommes ici pour suivre ensemble Jésus sur son chemin d’amour, sur son chemin de Croix. Nous allons le suivre pas à pas dans sa passion telle que nous la décrit St Marc, l’évangéliste (St Luc et St Jean pour certains passages), en commençant par Gethsémani. Nous allons contempler Jésus subissant le rejet, la torture, le mépris… sans jamais pour autant fermer son cœur, et en allant jusqu’à la mort la plus abjecte (…)

Car notre monde – toute l’humanité, la création même – est en agonie. (…) Le cri d’une immense souffrance monte vers Dieu.

La source de cette souffrance, c’est l’éloignement de Dieu. Jésus l’a portée jusque dans sa conséquence ultime, la mort, et c’est ainsi qu’il l’a vaincue. « Il faut porter la souffrance pour qu’elle passe,… et c’est justement parce que Jésus boit la coupe qu’elle passe. » (Dietrich Bonhoeffer dans « Le Prix de la grâce »)

Il a pris sur lui le poids de péché qui nous sépare si facilement du Père et les uns, les unes des autres, dans les familles, les couples, les communautés, les nations, dans l’Église même, Corps du Christ, entre les nations, les peuples, entre les différentes Églises.

Le mystère de la Passion de notre Seigneur Jésus Christ, de sa mort et de sa Résurrection, est au centre de la foi de tous les chrétiens. Source de notre unité, de notre réconciliation, la Croix est plantée au cœur de l’histoire de l’Église et du monde, au cœur aussi de nos histoires personnelles.

Sur ce chemin, nous serons confrontés avec nos propres impossibilités de suivre Jésus jusqu’au bout, de répondre vraiment à l’Amour infini de Dieu. Les racines de peur, de mépris, de haine, de désir de puissance, de domination… qui divisent et séparent ne sont-elles pas en nous aussi ?

Mais, en suivant Jésus dans sa passion, puissions-nous saisir plus profondément jusqu’où il est allé dans sa compassion, et ce que cela signifie comme espérance pour nous aujourd’hui, pour toute l’Église et pour le monde.

Viens, Saint-Esprit,
illumine les yeux de notre cœur
pour que nous puissions méditer le chemin de notre Sauveur,
le garder dans notre cœur comme l’a fait Marie sa Mère.
Elle l’a suivi jusqu’au bout,
elle l’a enseveli ;
un glaive a transpercé son âme,
mais elle n’a jamais perdu confiance,
elle qui, trois jours plus tard, l’a vu ressuscité !

Ici vous trouverez la 1ère station