Gal 4, 4-7 et Lc 1, 39-56

Chaque vraie rencontre fait bondir quelque chose en nous.

Chaque vraie rencontre éveille l’enfant en nous, parce que chaque vraie rencontre crée un monde nouveau en nous : La rencontre avec autrui nous amène vers son monde à lui ou à elle. Pour un petit moment, le flux du temps est suspendu. Nous sommes des nouveau-nés face à l’inconnu. Nous devenons explorateurs, exploratrices de l’univers mystérieux qui habite l’autre. Chaque vraie rencontre nous fait voir des choses que les autres ne voient pas. Elle nous transforme, nous façonne, nous change dans le plus profond de notre personnalité. Chaque vraie rencontre nous fait finalement chanter :

Chanter la beauté de Dieu, chanter sa présence dans le monde,
dans le quotidien, dans la joie et dans la souffrance. Chanter sa présence dans la vie de ma sœur, de mon frère. Chanter sa présence dans les injustices et dans les catastrophes personnelles qui nous sont racontées.
Puis, une fois arrivé, il faut frapper à la porte pour voir si l’autre est là. Lui aussi doit être là, présent, disposé à accueillir.
Vous ne savez pas si il ou elle a fait son chemin. Peut-être qu’il lui faut du temps pour arriver à ce point de rencontre. Il nous faut être patients.
N’oubliez donc pas de saluer l’autre. Cela peut engendrer des réactions étonnantes. Elisabeth entendit la salutation de Marie.
C’est bien si quelqu’un entend ce qui est dit. Il est rare que l’on soit vraiment écouté. J’ai passé des semaines de formation pour apprendre seulement à écouter. Et je commence à distinguer ce que ça peut signifier. Si on entend bien ce que dit l’autre, cela fait bondir quelque chose en nous. Chaque fois qu’on s’adresse à moi, ça me rappelle que Dieu lui-même s’est adressé à moi. Bon, si je reçois ma déclaration d’impôts, cela n’a rien de mystérieux.
Mais dans chaque vraie rencontre se reflète la parole que Dieu m’a adressée. La rencontre est en quelque sorte un sacrement.
Je rencontre le Christ dans l’autre.
Vous êtes filles et fils de Dieu selon la parole de Paul.
Nous sommes bien plus que les esclaves de notre histoire, les esclaves de notre environnement, les esclaves de nos gènes.
L’autre est bien plus que les bonnes ou mauvaises expériences que j’ai faites avec elle ou avec lui. L’autre aussi est en constante transformation. Chaque jour on est créé de nouveau, on est influencé et marqué par la présence de Celui qui a créé le monde.
Suit alors le chant déclenché par la rencontre. Le chant nouveau dont parle le psaume 98. Un chant qui répond aux bouleversements de ce moment privilégié.
« Mon âme exalte le Seigneur » parce que j’ai vu Dieu à l’œuvre.
Il était à l’œuvre depuis longtemps dans la personne, cette fille ou ce fils de Dieu, que je viens de rencontrer. Paul a parlé d’une nouvelle création, et voici c’est ce que j’ai perçu en écoutant l’autre.
On pourrait maintenant parler des obstacles. On pourrait dresser une liste très réaliste de tous les facteurs qui empêchent les vraies rencontres. Un pourrait bien dire un grand, même un très grand MAIS. Laissons tomber, gardons plutôt nos esprits remplis d’allégresse parce que nous allons tout à l’heure à la rencontre de Celui qui s’est adressé à nous.

Amen.