Grandchamp 10 avril 2025, D. Guenin, Morat
He 13,1-3+5-9a Jn 10,37-42
Pour l’homélie je ferai combinaison du début de la deuxième lecture, l’évangile pour aujourd’hui
« Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ! » Jn 10,37,
avec la fin de la première lecture, l’Epître, He 13,9a :
« Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. »
Chers sœurs et frères en Christ,
En ces temps d’un usage abusif de la vérité en dimensions mondiales qui va jusqu’à un système de relations du pouvoir basé sur le mensonge il est d’autant plus important d’être clair.
On a pris usage de parler de « faits alternatifs » comme s’il existait une autre vérité – eh bien il existe une autre vérité si on la veut. Et il s’agit bien d’un faire.
C’est un faire systématique qui abolit les œuvres de mon Père pour introduire une autre réalité, le pouvoir du monde ou de ce monde ou d’ici-bas comme il est exprimé dans les Évangiles à plusieurs reprises.
Pour nous Chrétiens dans la tradition judéo-chrétienne la consigne He 13,9a « Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. » est bien claire: Tout ce qui nous rend étrange aux œuvres de mon Père est du diable. Il faut bien comprendre le mot : dia-ballo en grec veut dire : je « lance à travers » je suis « perturbateur » ou « disruptif ».
Je tiens à une distinction théologiquement importante : Le diable dans le monde est un faire, pas une personne. N’acceptons jamais que le diable prenne personnalité, c’est une responsabilité spirituelle. Le diable est trompeur. Mais le trompeur n’est pas le diable.
Cependant dans ce monde (puisqu’on parle d’incarnation) le Christ est une personne, parce que c’est par Lui et avec Lui que per-sonne, qu’est fait la volonté de Dieu. Nous croyons en Christ, en sa Personne. Que notre faire, nos faits soyent l’écho de la Parole de Dieu !
« Je fais le diable » si je me lance à travers la volonté de Dieu. Le diable dans le monde est le faire, l’action de l’homme perverti, détourné de Dieu.
« Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ! » « Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. »
Ce donc qui agrandit l’étrangement vis-à-vis Dieu et son Christ est du diable, c’est un processus d’égarement.
Le contraire est un processus d’unification. Chers sœurs et frères en Christ, que l’amour fraternel demeure est ce que l’Épître aux Hébreux souhaite. Mon Père, notre Père qui est aux cieux nous unit.
Et si nous demandons avec les hébreux quels sont les œuvres de mon Père nous ne manquerons pas de réponses.
Mon Père a voulu la vie, il en est le Créateur. Et le Sauveur. Et il a voulu à plusieurs reprises que la vie l’emporte sur la mort. La Nouvelle vie ! Une Pâque après l’oppression en Égypte, une Résurrection suit à la Passion, ce sont les fameux « faits alternatifs » de mon Père, bien alternatifs aux œuvres du perturbateur.
Avec Dieu et tous les croyants juifs et chrétiens je veux donc décidément que vie soit. Ainsi-soit-il ! Je ne me laisse pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. Je m’en tiens au Créateur en sa création, et non pas aux dominateurs destructifs avec leur haine, au Sauveur en son amour et non pas au perturbateur, au diable.
Si le monde ne croit pas en Jésus-Christ, nous croyons d‘autant plus. Car la nécessité d’un autre choix s’impose encore plus fort.
Avec vous, chers sœurs et frères, uni dans cet amour fraternel qui est dû au Père et au Fils et au Saint-Esprit, je tiens à la priorité de la vie sur la mort. « Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ! »
Amen.