Servantes de l'Unité

Nous prions pour l’unité visible des chrétiens et du monde
« jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous »
(1 Cor. 15, 28)

NOTRE VOCATION :

A la suite du Christ, éclairées par l’Esprit-Saint, nous voulons nous inspirer de l’obéissance de Marie : Je suis la servante du Seigneur (Luc 1, 38).

Appelées à servir le Christ sans que rien nous distingue du milieu de vie où nous sommes plongées, nous tendons, dans la solitude et la discrétion, à être ferment de communion, de paix et de solidarité pour l’Église, le monde et la création.

La disponibilité à l’Esprit, la priorité donnée à la prière et à l’écoute de l’Écriture nous permettent de vivre les trois vœux monastiques :
– Chasteté dans le célibat et dans la solitude,
– Pauvreté en simplifiant notre vie, dans la seule dépendance de Dieu,
– Obéissance à la volonté de Dieu.

 

NOS ORIGINES

Dès les années 50 quelques femmes, avec Mère Geneviève, de la Communauté de Grandchamp, avaient entrepris une recherche en vue d’une vie de prière contemplative en plein monde. Le texte de frère Roger, Prieur de la Communauté de Taizé, intitulé « Les Serviteurs de l’Unité » (1959) servit de fil conducteur et de Règle et devint le « Texte de Base » des Servantes de l’Unité.

L’intention œcuménique fut posée dès les débuts, rassemblant au fur et à mesure des ans des femmes de diverses confessions vivant en diaspora, dans différents pays.

ORGANISATION

–    L’autorité s’exerce de manière collégiale dans l’obéissance due à Dieu.
Une « recueillante » est chargée d’un ministère d’unité au sein du groupe des S.U.
–    Une session annuelle, des échanges en groupes ou en rencontres régionales ou thématiques, des contacts personnels entre Servantes de l’Unité, des lettres circulaires tissent des liens entre nous et aident à construire notre communion.
–    Le vis-à-vis avec les accompagnateurs catholique et protestant, les relations étroites avec la Communauté de Grandchamp assurent notre insertion ecclésiale.

BOUSSOLE ET RÈGLE

Au commencement : l’amour de Dieu
et cet appel discret, ténu,
comme une invitation, en attente de ta réponse,
une invitation à venir étancher ta soif auprès de la source de toute vie.
Tu as entendu, écouté, et reconnu cet appel ; et tu as discerné une invitation à rejoindre la prière du Christ :
Qu’ils soient un afin que le monde croie que tu m’as envoyé.
Toi qui te sens et te sais appelée à donner ta vie pour Dieu,
tu es en chemin, en marche ; va, de ce « va » dont résonne toute la Bible.
Sais-tu que Jésus, le Christ te précède sur ce chemin ?
Qu’Il est à tes côtés et que la tendresse et la miséricorde de Dieu t’enveloppent de toutes parts par la puissance du Saint Esprit ?
Et si ta confiance et ta fidélité trébuchent, Il te relèvera.
N’oublie jamais cela, quels que soient les détours et les raccourcis que tu voudrais prendre.

Tu n’es pas seule sur ce chemin qu’ont suivi avant toi les Pères et Mères du Désert, bien des solitaires, moines et moniales, saints de tous les temps et, aujourd’hui, les sœurs de Grandchamp et les Servantes de l’Unité avec lesquelles tu chemines.

Avec elles tu engages ta vie au service de l’Unité et de la réconciliation de tous les enfants de Dieu dispersés. Unité et réconciliation de la Création et toutes ses créatures, unité et réconciliation de l’Église universelle. Oui !

Prie et travaille pour qu’Il règne
Que dans ta journée labeur et repos
soient vivifiés par la Parole de Dieu.
Maintiens en tout le silence intérieur
pour demeurer en Christ.
Pénètre-toi de l’esprit des Béatitudes :
joie, simplicité, miséricorde.

Prie et travaille pour qu’Il règne : c’est là ton service.
En plein monde, là où tu es, là où tu vis, dans ta profession, ton emploi, tes engagements, ta solitude, dans ton lieu d’Eglise, à l’écoute de tes proches et voisins ; là, tu es servante de l’unité.
Là où des réconciliations sont à l’œuvre, là où la paix de Dieu se manifeste à toi, là est ton service de louange, d’action de grâce.
Au milieu des dissensions, des querelles, des divisions et même des guerres, là est ton service de prière : résistance sans jugement à toutes les divisions mortifères.
Discrète graine de levain, ou de blé (ou encore de sel ou de sable) comme Jésus lui-même l’a été.
Prie et travaille pour que son règne advienne, pour que le monde croie que Dieu a envoyé son fils.

Que dans ta journée labeur et repos soient vivifiés par la Parole de Dieu.

La Parole de Dieu : c’est elle la source à laquelle boire, te rafraîchir, te réjouir, reprendre vie : soigne-la. Assieds-toi à côté d’elle, écoute son bruissement, voire sa clameur quand elle devient torrent. Mêle ta voix à sa voix.
Elle est le pain du silence.
« Mais tout ce bruit en moi et autour de moi, tout ce chaos, ces orages, toutes ces voix…?» Dis-tu.

Maintiens en tout le silence intérieur pour demeurer en Christ

Dis «stop»! Arrête-toi, reprends ton rythme, ton souffle; la prière des heures est là pour cela ; remets-toi entre les mains de Dieu, matin, midi et soir ; aux grandes heures de la création, l’aube, le midi, l’entrée dans la nuit; aux grandes heures des prières de tous les moines et moniales de tous les temps.
Et arrête-toi aussi entre temps, là maintenant, dans le bus, devant ton bureau, ton ordinateur, tes casseroles, « Dios anda también entre pucheros » : « Dieu vient aussi dans nos cuisines », disait sainte Thérèse d’Avila.
C’est toujours l’heure de rendre grâces, de demander au Seigneur son Esprit pour demeurer en Christ ; Christ le Seigneur crucifié et ressuscité qui est venu dans le monde et y a vécu pour rassembler tous les enfants de Dieu en un seul corps. Il a enseigné, consolé, guéri, rassasié, remis debout et ouvert des yeux et des oreilles, délié des langues ; mais on ne l’a pas compris et on n’a pas voulu de lui.
Et c’est sur ce chemin qu’Il te précède et t’accompagne. Non , tu n’es pas seule. Tu peux reprendre la route. Va !

En Christ tu n’es pas et ne peux pas rester seule; tu es liée aux autres disciples de Jésus. Cela s’appelle l’Église. Le peuple de Dieu. Corps du Christ vivifié par le Saint-Esprit et par l’Eucharistie que célèbre l’Église. Communion. Encore sur terre, pas encore au ciel ! L’Église, même locale, n’est pas le Royaume de Dieu en plénitude, sa mission c’est d’annoncer l’Évangile du Royaume !
Là aussi est ta place et ton service, de par ton baptême.
Rien de spectaculaire : la disponibilité de ton célibat, de ta solitude s’épanouit humblement dans la discrétion. Non pas dans le secret, mais cachée en Christ et manifestée ouvertement quand c’est utile.
Simple levain dans la pâte, laisse-toi pétrir par la joie, la simplicité et la miséricorde. Ce que tu deviendras sera alors visible! Et tu te sauras réconciliée avec ton Dieu, ton prochain et toi-même.
Oui,

Pénètre-toi de l’esprit des Béatitudes : joie, simplicité, miséricorde.

Voici ce que tu reçois, voici ce que tu peux donner.
Vois encore : l’icône de la Trinité : l’amitié, la communion entre les trois personnes : entre elles comme deux mains priantes ou une coupe tendue vers le ciel pour recevoir ces dons.

Laisse cette icône te regarder, toi…
Et ton cœur s’ouvrira tout entier à l’accueil et à l’offrande de la vie.
SOLI DEO GLORIA

Contact :