« Vivre la Pâque de Jésus dans la compagnie des saints témoins»

Retraite de Pâques 2021 avec le pasteur Jean-Philippe Calame

Nous maintiendrons la retraite de Pâques cette année, mais dans une forme autre que d’habitude et un peu autre que l’année passée. Il est possible de vivre la retraite sur place – pour un nombre limité de personnes vivant en Suisse uniquement – ou de la suivre par internet. Les personnes qui la suivent sont invité(-e)s à faire un chemin personnel – il n’y aura pas de partage dans le groupe.

Nous voudrions inviter tous ceux et celles qui aimeraient cheminer vers Pâques en communion avec nous à vivre ce temps depuis mercredi saint jusqu’au lundi de Pâques.
En plus de nos célébrations, retransmis en ligne comme d’habitude, les messages du pasteur Jean-Philippe Calame seront également transmises dans la même manière et vous trouverez sur cette page chaque jour des éléments pour jalonner le chemin et de petites explications de notre liturgie, etc. Ainsi nous serons guidés pas à pas dans ce passage à travers la mort vers la Vie.

Différentes portes d’entrée dans cette proposition sont possibles, chacun étant convié à l’adapter à son réel : vous pouvez simplement intégrer dans votre quotidien certains des éléments apportés ; ou vous pouvez choisir de mettre ces jours à part, pour les vivre centrés sur le mystère pascal que nous contemplons chaque année sans jamais le saisir.
Chacun laissera alors résonner en lui les prières et les textes à partir de son propre contexte de vie ; pourtant, parcourant ensemble le même chemin, nous serons rassemblés en une communion dépassant largement le visible.

L’introduction à la retraite sera transmise mercredi 31 mars à 20h15 de la chapelle de l’Arche.

31 mars – 5 avril 2021

Horaire des méditations, des prières et des célébrations transmises de l’Arche

Mercredi saint
15:00 None
18:30 Prière du soir
20:15 Introduction et complies

Jeudi saint
7:15 Prière du matin
10:00 Tierce
10h15  1ère méditation : « Jésus intervient à la racine du genre humain et offre à l’ensemble de l’histoire le pôle de la miséricorde.»
Temps de silence et de prière personnelle
12:00 Sexte
15:00 None
Temps de silence et de prière personnelle
19h  Eucharistie avec homélie
vers 20:30 lecture du discours des Adieux
Nuit de prière avec Jésus à Gethsémané

Vendredi saint
7:15 Prière du matin
10:00 Tierce
Temps de silence et de prière personnelle
12:00 Sexte
Temps de prière avec Jésus à Golgotha
15:00 Liturgie de la Croix et Eucharistie
Temps de silence et de prière personnelle
19:00 Office de sépulture

Samedi saint
7:15 Prière du matin
10:00 Tierce
10h15 2e méditation : « Avant d’apparaître Ressuscité, Jésus visite toute situation d’éloignement pour nous appeler sur le seuil de la nouvelle Création. »
Temps de silence et de prière personnelle
12:00 Sexte
Temps de silence et de prière personnelle
19:30 Grandes complies

Dimanche de Pâques
5h Célébration pascale et Eucharistie avec homélie
12:15 Prière de midi
16h 3e méditation : « Pressentir le rayonnement et la Joie de Jésus Ressuscité. »
Temps de silence et de prière personnelle
18:30 Prière du soir
20:30 Complies

Lundi de Pâques
7:30 Prière du matin
Temps de silence et de relecture personnelle du vécu pendant la retraite
11h30 Eucharistie avec homélie

Retour dans le quotidien dans le Souffle de Pâques :
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’ à la fin des temps. » (Mt. 28,20)

Mercredi saint

Horaire

18:30 Prière du soir

20:15 Introduction à la retraite

Seigneur Dieu,
ton Fils Bien-Aimé a affronté pour nous l’accusation,
l’abandon, la souffrance et la mort sur la croix;
donne-nous par ton Saint Esprit de comprendre ce qu’Il a fait et accompli.
Que ta grâce repose sur le peuple juif, sur l’Eglise et sur toutes les familles de la terre.
Nous te le demandons au Nom de Jésus, notre Seigneur.
Amen

Accueil et introduction à la retraite

Comment vivre le chemin vers Pâques et la fête de la résurrection cette année ? Peut-être, pour vous qui devez rester chacun dans sa maison, dans son appartement, seul ou en famille serez-vous privés de culte, de sainte Cène, de célébrations en commun ? Peut-être pourrez-vous participer à l’une ou l’autre célébration ?

Afin de vivre ces jours en étant pleinement conscient du mystère qui y est célébré, il est bon de se donner de l’espace. Un espace libéré des nouvelles envahissantes, des distractions qui dispersent, des inquiétudes nourries quotidiennement par des réflexions sans issue.

Donner un espace pour la prière, pour le silence, pour des promenades là où elles sont possibles, pour toute chose qui aide à se poser.

Un espace pour écouter, se laisser toucher, entrer dans la profondeur de ce récit pascal toujours nouveau parce qu’il touche à des réalités inhérentes à nos existences, de tous temps : la vie, la mort, l’amitié et la trahison, notre soif de paix et notre incapacité à la vivre, la souffrance de l’innocent et la méchanceté impunie   – et dans tout cela : l’amour sans limites, Dieu fait homme qui descend jusque dans nos nuits les plus obscures pour nous prendre avec Lui dans la lumière. Mouvement toujours recommencé et toujours nouveau, événement survenu il y a 2000 ans et pourtant actuel.

La liturgie nous prend par la main de multiples manières :

  • Par les Evangiles qui, depuis le dimanche des Rameaux déjà, nous racontent la Passion de Jésus
  • Par des Psaumes qui, vacillant entre angoisse et confiance, s’acheminent progressivement vers la joie de la victoire de la vie sur la mort
  • Par des liens avec le Premier Testament, avec la tradition du peuple de Jésus, tradition dont lui-même a été pétri
  • Par des interprétations des Ecritures ouvrant nos cœurs à l’intelligence de la mort inexplicable de Jésus – et de sa résurrection encore moins compréhensible
  • Par des icônes qui nous racontent à leur manière les événements
  • Par des mélodies et tonalités qui peuvent nous toucher plus profondément que les paroles

Par quel moyen Dieu veut-Il me rejoindre, moi ? De quel côté est-ce que je me sens attiré ? A chacun de trouver sa manière de vivre ces jours. A chacun de s’arrêter là où le cœur est touché, ce pauvre cœur souvent inquiet et soucieux en ce temps d’incertitude, ce cœur en attente d’une libération, de quelque chose de neuf.

Pour se préparer ce soir aux jours qui viennent, pourquoi ne pas commencer par faire un peu d’ordre ? Par aménager chez soi un coin-prière – espace en attente d’une rencontre ?… Au seuil de ces jours saints, je peux y déposer mes craintes, mes deuils, mes questions, mes attentes, mes désirs, mon amour, dans les mains de Celui qui déjà m’attend.

Et dire tout simplement : « Me voici » 

RETRAITE BÉNIE !

Grandchamp, 2020/2021 Ge/MaEl

Textes qui accompagnent les méditations données par le pasteur Jean-Philippe Calame

Pasteur J.-Ph. Calame

Mercredi saint

Celui qui connaît le mystère de la croix et du tombeau connaît le sens des choses.
Celui qui est initié à
la signification cachée de la résurrection connaît le but pour lequel
Dieu dès le commencement créa tout.

MAXIME LE CONFESSEUR, Ambigua (PG 91, 1360). Cité par Olivier CLÉMENT, Sources. Les mystiques chrétiens des origines, Textes et commentaires,

Paris, DDB, 2007, p.49.

MAXIME LE CONFESSEUR (580 662)
Issu d
une grande famille, Maxime fréquente dans sa jeunesse la cour impériale, puis il devient moine dans un monastère près de Constantinople. Fuyant une invasion, il erre comme « moine- pèlerin » à travers le pourtour méditerranéen. Finalement il se fixe à Carthage et plus tard à Rome. Dans une période de grande insécurité où la société de lantiquité est profondément ébranlée, Maxime en approfondissant la compréhension du Mystère de la foi, aide les chrétiens à persévérer. Sa lutte théologique loppose à la politique religieuse de lEmpire, au point dêtre arrêté avec le pape Martin, puis jugé à Constantinople pour haute trahison, et déporté. Après des tortures terribles il meurt dans une forteresse du Caucase, ayant confessé la foi au Christ jusquau bout.

Soyons lâme du monde. Textes des chrétiens des premiers siècles, Taizé, Les Presses de Taizé, 1996, p. 143

Jeudi saint

Seigneur notre Dieu,
en ce jour où nous faisons mémoire du dernier repas
que Jésus a partagé avec ses amis
et dont il fit le sacrement de l’Alliance éternelle,
augmente notre désir de participer à Sa Pâque,
et accorde à tous les humains d’entrer dans la plénitude de vie
par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Amen

Introduction à la liturgie : Jeudi saint – une journée concentrant plusieurs mouvements

Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus ; nous célébrons ta Résurrection : nous attendons ta venue dans la gloire

Une fête se prépare : La Pâque juive, fête de la libération de l’esclavage par Dieu qui voit la souffrance de son peuple. La tradition chrétienne a fait coïncider le dernier repas de Jésus et de ses disciples avec le séder, c’est-à-dire le repas qui est au centre de la Pâque juive.

C’est une journée d’adieu : Jésus vit son dernier jour avec ses disciples, partage avec eux son dernier repas, dernière Pâque qu’ils célèbrent ensemble.

Jésus donne son héritage :

  • L’Eucharistie où il se livre pour toujours à ses proches sous la forme du pain et du vin
  • Le lavement des pieds où il pose les fondements de toute communauté chrétienne : l’amour fraternel et le service mutuel, à la suite de Jésus qui est lui-même amour et service
  • Les discours d’adieu (Jn 14-18a) où il console et fortifie ses disciples – promesse de sa présence, sous une autre forme, jusqu’à la fin des temps

Jésus se révèle le serviteur souffrant : L’ambiance de fête se change en angoisse. Lui, qui était le maître, devient impuissant, livré à l’ignorance et à la méchanceté des détenteurs du pouvoir. En fin de journée, à l’heure de son arrestation, Jésus lutte à Gethsémani. Par amour il se livre tout entier entre les mains d’une humanité qui ne comprend pas, qui ne voit pas.

 

La liturgie suit ces mouvements :

  • La prière du matin rappelle à la fois la fête de la Pâque en Deutéronome et la préparation du repas pascal que Jésus va vivre avec ses disciples. Déjà la passion s’annonce dans les psaumes et la lecture des lamentations de Jérémie : « Jérusalem, Jérusalem, reviens au Seigneur ton Dieu »
  • A midi nous faisons mémoire du lavement des pieds
  • Le soir à 18h15, avant la célébration à la chapelle, nous prenons en communauté un repas qui rappelle le séder et nous lisons la péricope de la sortie d’Egypte en Ex 12,1-15
  • La célébration de 19h commence avec le psaume 136 (qui clôt traditionnellement le seder) – pont entre deux réalités qui s’entremêlent : la Pâque juive et l’institution de l’Eucharistie sur laquelle nous mettons maintenant l’accent.
    Pour vous qui ne pouvez pas quitter votre solitude, comment faire mémoire de l’institution de l’Eucharistie dans un temps où vous en êtes privés ? Avec un moment de prière silencieuse de 10 minutes après le chant « Je vous laisse ma paix » accompagnant le geste de paix : adoration silencieuse devant la réalité du cadeau que Jésus nous a fait, dans Sa présence toujours offerte. Mémorial eucharistique que nous achevons par une prière d’action de grâce.
  • Vient alors un moment charnière où le ton de la célébration change : tandis que nous chantons le Psaume 22 (cité par Jésus au moment de sa mort), nous « dépouillons » la chapelle. Les signes de fête sont enlevés : la présence eucharistique, la nappe blanche sur l’autel, les fleurs. Dans une semi-obscurité où seul un lumignon est laissé, nous suivons Jésus et ses disciples à Gethsémani.
  • La lecture des discours d’adieu et le chant « Meine Seele ist zu Tode betrübt » (« Mon âme est triste à en mourir ») ouvrent ensuite sur une nuit de prière.

 

L’horaire et tous les textes de la liturgie sont accessibles sur la page « Prier avec nous en direct ». Et de votre côté, chez vous, y-aurait-t-il moyen de signifier ces différents accents de la journée, dans une créativité sollicitant tous vos sens, afin d’entrer de tout votre être dans ce chemin ? Une image, un bouquet de fleurs, un repas, de la musique – autant de moyens pouvant aider à se rendre présent aux événements.

Grandchamp 2020/2021 Ge/MaEl

Horaire

7:15 Prière du matin

10:00 Tierce

10h15  1ère méditation :
« 
Jésus intervient à la racine du genre humain et offre à l’ensemble de l’histoire le pôle de la miséricorde.»

Temps de silence et de prière personnelle

12:00 Sexte

15:00 None

Temps de silence et de prière personnelle

19h  Eucharistie avec homélie

vers 20:30 lecture du discours des Adieux

Nuit de prière avec Jésus à Gethsémané

Textes qui accompagnent les méditations données par le pasteur Jean-Philippe Calame

Jeudi saint

Pour accompagner votre

MÉDITATION et PRIÈRE

  

Le Christ : C’est le grand mystère caché, la fin bienheureuse, le but pour lequel tout fut créé… C’est le regard fixé sur ce but que Dieu a appelé les choses à l’existence. C’est la limite à laquelle tendent la Providence et les choses qui sont sous sa garde, et où les créatures accomplissent leur retour en Dieu. C’est le mystère qui circonscrit tous les âges […] Car c’est pour le Christ, pour son mystère, que tous les âges existent et tout ce qu’ils contiennent. Dans le Christ ils ont reçu leur principe et leur fin. Cette synthèse était prédéterminée à l’origine : synthèse de la limite et de l’illimité, de la mesure avec le sans mesure, du borné avec le sans borne, du Créateur avec la créature, du repos avec le mouvement. Quand vint la plénitude des temps, cette synthèse fut visible dans le Christ, apportant l’accomplissement des desseins de Dieu.

 

MAXIME LE CONFESSEUR, Questions à Thalassius, 60 (PG 90, 612).

Cité par Olivier CLÉMENT, Sources, Paris, DDB, 2010, pp. 47-48

 

« L’Incarnation est (…) le fruit d’une longue histoire…, écrit Olivier Clément. (…) Dans cette perspective, un Irénée de Lyon, au IIè siècle, a élaboré une véritable théologie de l’histoire, immense rythme d’alliances successives (avec Adam, Noé, Abraham, Moïse…) à travers lesquelles l’homme fait l’épreuve de sa liberté, à travers lesquelles un « reste » de plus en plus restreint intériorise et universalise son attente, jusqu’à ce que le oui indispensable d’une femme, Marie, permette enfin l’union plénière du divin et de l’humain.[1]

Dieu, au commencement, a modelé l’homme en vue de ses dons ; il a fait le choix des patriarches en vue de leur salut ; il formait par avance le peuple, enseignant aux ignorants à suivre Dieu ; il instruisait les prophètes, accoutumant l’homme dès cette terre à porter son Esprit et à posséder la communion avec Dieu.

(…) pour ceux qui lui étaient agréables, il dessinait, tel un architecte, l’édifice du salut ; à ceux qui ne voyaient pas, en Egypte, il servait lui-même de guide ; aux turbulents, dans le désert, il imposait la Loi appropriée ; à ceux qui entraient dans la bonne terre, il procurait l’héritage convenable ; enfin, pour ceux qui revenaient vers le Père, il immolait le veau gras, et il leur faisait présent de la meilleure robe. Ainsi, de multiples manières, disposait-il le genre humain en vue de la « symphonie » du salut. [2] [Contre les Hérésies AH14, 2].

Pour mieux comprendre le mot « sacrifice » utilisé pour parler du don offert dans la reconnaissance

Homélie de Mgr César Essayan, vicaire apostolique de Beyrouth pour les catholiques de rite latin du Liban – Messe du 7 mars 2021 en l’église Saint-Saturnin à Antony [3]

 

EXTRAITS :

Jésus a souvent discuté violemment avec les pharisiens, mais jamais il n’est passé à l’acte. Ici, au contraire. Il semble que rien ne l’arrête. Sa colère est à son comble. (…) pourquoi ?

Je crois qu’il y a bien une raison fondamentale. Jésus dit : « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ». (…) les sacrifices sont le signe d’une relation d’amour [ = reconnaissance] avec Dieu et non une façon d’acheter ses faveurs.(…)

Faire de la maison de Dieu une maison de commerce, c’est faire violence à Dieu lui-même. Traiter Dieu en commerçant qui attend nos sacrifices et nos souffrances pour nous sauver et nous libérer, c’est lui faire violence. Réduire Dieu à une série de commandements, c’est lui faire violence. [Les commandements, Dieu les donne comme un médecin confie à ses patients une ordonnance, pour favoriser la santé, pour affermir la vie].

Croire que Dieu compte nos actions bonnes ou mauvaises pour nous ouvrir les portes du paradis ou sinon nous envoyer en enfer, c’est aussi lui faire violence.  

Jésus dénonce les fausses images que nous nous faisons de Dieu son Père et donc de notre relation avec lui. La maison de Dieu est une maison de prière, d’accueil et de don réciproques. [ « Là où est ton cœur, là est ta maison… ». La maison de Dieu] C’est là où les amants, Dieu et moi, Dieu et nous, nous rencontrons dans la tendresse de l’amour et la communion. En Dieu, tout est amour et communion. Il ne peut y avoir du commerce. Peut-être est-ce là la raison qui a poussé saint Jean à nous raconter cet épisode de la vie de Jésus juste après les noces de Cana.

 

Grégoire de Nazianze

Le sang répandu pour nous, sang très précieux et glorieux de Dieu, ce sang du Sacrificateur et du Sacrifice, pourquoi fut-il versé et à qui fut-il offert ? […] Si ce prix est offert au Père, on se demande pour quelle raison. Ce n’est pas le Père qui nous a tenu captifs. Ensuite, pourquoi le sang du Fils unique serait-il agréable au Père qui n’a pas voulu accepter Isaac offert en holocauste par Abraham, mais remplaça ce sacrifice humain par celui d’un bélier ?

N’est-il pas évident que le Père accepte le sacrifice non parce qu’il l’exige ou en éprouve quelque besoin, mais pour réaliser son dessein : il fallait que l’homme soit vivifié par l’humanité de Dieu, […] il fallait qu’il nous rappelle vers lui par son Fils. […] Que le reste soit vénéré par le silence. [4]

 

[1] Olivier CLÉMENT, Sources, Paris, DDB, 2010, p. 49

[2] Irénée de Lyon, La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, Paris, Cerf, Coll. Foi vivante 338, 1994, pp. 66-67

[3] https://www.lejourduseigneur.com/homelie/homelie-du-7-mars-2021-3e-dimanche-de-careme-a-antony/

J’ai ajouté le contenu des parenthèses.

[4] GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Discours 45, Pour la Pâque, 22,28,29 (PG 36, 653,661,664). Cité par Olivier CLÉMENT,

Sources, Paris, DDB, 2010, p. 54.

Indications brèves au sujet des « Pères de l’Église » cités durant la retraite.

Indications brèves au sujet des « Pères de l’Église » cités durant la retraite.

On appelle traditionnellement « Pères de l’Église » des auteurs chrétiens, le plus souvent chargés de responsabilités pastorales particulières, qui dans les premiers siècles de l’Église, par leur prédication et par leurs écrits, ont influencé les développements de la doctrine chrétienne et contribué à la formation des chrétiens de leur époque et des siècles à venir. Généralement, on désigne ainsi des témoins des cinq ou six premiers siècles après Jésus-Christ.

 

AUGUSTIN (354 – 430) [1]

Jusqu’à trente ans, Augustin a cherché un sens à sa vie dans toutes sortes de courants religieux de son temps. Sa brillante carrière de professeur le fait quitter son Afrique natale pour Rome, puis Milan. C’est là que plusieurs événements bouleversent sa vie, entre autres les prédications d’Ambroise et le récit de la vie de saint Antoine, le père du monachisme. Il vit une expérience de conversion. La nuit pascale de 387 il est baptisé par Ambroise. De retour en Afrique, il accepte d’être arraché à son idéal d’une vie tranquille avec quelques amis, quand il est appelé contre son gré à devenir prêtre puis évêque d’Hippone.

GRÉGOIRE DE NAZIANZE (env. 330 – 389/90) [2]

Comme Basile de Césarée, son ami, Grégoire vient d’une grande famille chrétienne de Cappadoce (Asie Mineure) et assimile par ses études la culture de son époque. Consacré évêque, il continue l’œuvre de son ami pour l’unité de la foi commune à tous les chrétiens en Occident et en Orient.

 

IRÉNÉE DE LYON (+ vers 202) [3]

Irénée est né en Asie Mineure où il a connu Polycarpe, disciple de l’apôtre Jean. Quand il arrive dans la vallée du Rhône, il y trouve déjà une communauté chrétienne très vivante. Après le martyr du vieil évêque Pothin en 177, Irénée lui succède comme évêque de Lyon.

 

MAXIME LE CONFESSEUR (580 – 662) [4]

Issu d’une grande famille, Maxime fréquente dans sa jeunesse la cour impériale, puis il devient moine dans un monastère près de Constantinople. Fuyant une invasion, il erre comme « moine-pèlerin » à travers le pourtour méditerranéen. Finalement il se fixe à Carthage et plus tard à Rome. Dans une période de grande insécurité où la société de l’antiquité est profondément ébranlée, Maxime en approfondissant la compréhension du Mystère de la foi, aide les chrétiens à persévérer. Sa lutte théologique l’oppose à la politique religieuse de l’Empire, au point d’être arrêté avec le pape Martin, puis jugé à Constantinople pour haute trahison, et déporté. Après des tortures terribles il meurt dans une forteresse du Caucase, ayant confessé la foi au Christ jusqu’au bout.

[1] Soyons l’âme du monde. Textes des chrétiens des premiers siècles, Taizé, Les Presses de Taizé, 1996, p. 115.

[2] Ibid., p. 65.

[3] Ibid., p. 31.

[4] Ibid., p. 143

Vendredi saint

Horaire

7:15 Prière du matin

10:00 Tierce

Temps de silence et de prière personnelle

12:00 Sexte

Temps de prière avec Jésus à Golgotha

15:00 Liturgie de la Croix et Eucharistie

Temps de silence et de prière personnelle

19:00 Office de sépulture

Dieu notre Père,
en ce jour où Jésus ton Fils est élevé de terre
et attire tout être humain à lui,
accorde-nous la grâce de nommer tout ce qui en nous va vers la mort,
et de le déposer dans sa mort,
pour que tu nous ressuscites avec lui.
Amen

Introduction à la liturgie : Vendredi saint – Jour du don ultime

Antienne : Venez, adorons et prosternons-nous devant le Christ. Sauve-nous, ô Fils de Dieu. Toi qui fus suspendu sur une croix, nous te chantons, alléluia !

 

Jour dense, poignant. Dans l’Evangile de St Jean nous suivons Jésus depuis son arrestation jusqu’à sa mort.

Mort pour nous – comment accueillir toujours plus profondément cette réalité ? Solidarité radicale de Dieu avec notre fragilité, notre souffrance, notre péché : « Tout est accompli ! »

Jésus a assumé sa mission à travers luttes et angoisses ; désormais il s’en remet complètement au Père. Avec lui nous pouvons approcher tout ce qui, en nous, mène à la mort, tout ce qui nous empêche de nous ouvrir à la Vie véritable. Rien ne lui est étranger, il traverse nos abîmes. Dans le silence de cette journée, nous pouvons tout lui donner. En buvant le vinaigre sur la croix, il prend sur lui toute l’amertume du monde pour la transformer.

La liturgie de cette journée est sobre : peu de paroles, des psalmodies à l’unisson, des silences. A travers la lecture de courts passages de l’épître aux Hébreux, nous regardons en Jésus le grand Prêtre qui nous ouvre le chemin vers le Dieu inaccessible.

Les deux prières de midi et de 15 heures n’en font qu’une : midi – l’heure de l’élévation de Jésus sur la croix, et 15 heures – l’heure de sa mort. Entre ces deux prières, préservons-nous un espace pour contempler, peut-être pour se promener ou pour approcher du mystère que nous vivons sous une forme artistique.

A midi, après la lecture de l’Evangile, nous faisons silence pour écouter la douleur de Dieu, souffrant avec son Fils, donnant son amour qui est refusé si violemment.

A 15 heures, nous répondons à la lecture de l’Evangile de la mort de Jésus par le chant des Béatitudes, qui acquièrent ici toute leur profondeur de sens – promesse d’un bonheur qui, au delà des apparences, est déjà réalité dans le regard de Dieu.

Sur la croix « Jésus remit son Esprit » : dans une vaste intercession nous invoquons cet Esprit sur l’Eglise et sur le monde.
Suit une méditation silencieuse de 10 minutes, en lieu et place de l’Eucharistie dont nous sommes privés cette année : c’est le moment d’accueillir le vide, l’absence.

 

Office de la sépulture

Cette prière vient de la tradition orthodoxe. Nous sommes au soir du vendredi saint. Tout est accompli. La lutte est terminée. Jésus est mort. Dans les psaumes s’amorce déjà en filigrane le mouvement vers Pâques :

« L’arbre de vie, c’est ta croix, Seigneur » (Antienne du Ps 1)

« Dans la paix je m’endormirai et bientôt je reposerai » (Ps 4)

« Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants » (Ps 116)

C’est l’heure de Joseph d’Arimathée, l’ami discret qui ne paraît qu’à la fin, lorsque tout le monde s’est dispersé. Il offre son propre tombeau, symbolisé dans notre chapelle par l’autel recouvert avec une représentation de Jésus pleuré par sa mère et ses amis. Accompagnés par les chants de Taizé, nous nous avançons pour y déposer des fleurs : démarche permettant à chacun, à son rythme, de prendre congé, et souvent de revivre des deuils encore douloureux. Geste symbolique que chacun, là où il se trouve, peut poser.

 

Nous nous inscrivons ainsi dans le mouvement du Christ qui passe, à travers la mort, vers la Vie :

Dieu de miséricorde qui veux que nous soyons baptisés en la mort de ton Fils, notre Sauveur, donne-nous une vraie repentance, afin qu’en passant avec lui par les portes du tombeau et de la mort, nous renaissions dans la joie à une vie nouvelle, par Celui qui est mort, qui a été enseveli et qui est ressuscité pour nous, Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

Grandchamp, 2020/2021 Ge/MaEl

Samedi saint

Dieu de miséricorde
qui veux que nous soyons baptisés en la mort de ton Fils, notre Sauveur,
donne-nous une vraie repentance,
afin qu’en passant avec lui par les portes du tombeau et de la mort,
nous renaissions dans la joie à une vie nouvelle,
par celui qui est mort,
qui a été enseveli et qui est ressuscité pour nous,
Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen

Horaire

7:15 Prière du matin

10:00 Tierce

10h15 2e méditation :
« 
Avant d’apparaître Ressuscité, Jésus visite toute situation d’éloignement pour nous appeler sur le seuil de la nouvelle Création. »
Temps de silence et de prière personnelle

12:00 Sexte

Temps de silence et de prière personnelle

19:30 Grandes complies

Introduction à la liturgie : Samedi Saint – Le grand Shabbat

Samedi – jour entre vendredi saint et Pâques – où apparemment rien ne se passe. Jour d’absence, d’attente, de préparation. Pour donner à la liturgie une tonalité de sobriété et de silence, nous récitons les psaumes. Les lectures sont pleines d’une symbolique en résonnance avec le sens profond de cette journée :

  • Daniel jeté dans la fosse aux lions est depuis toujours une préfiguration de la mort du Christ : souffrance de l’innocent qui est libéré d’un lieu sans issue.
  • Jonas plongé, dans les entrailles de son poisson, au profond de la mer, figure traditionnellement aussi la mort et la résurrection du Christ (Evangile du matin).
  • La 1ère Epître de Pierre souligne la pointe de cette journée, figurant aussi dans le symbole des Apôtres : la descente du Christ aux enfers.
    L’œuvre de libération commence dans la prison. Occasion de faire mémoire de nos proches décédés, de les tenir dans la présence du Christ. La prière de midi offre un espace pour les nommer.
    Invitation aussi à accueillir le Christ dans nos profondeurs, dans nos enfermements, pour nous laisser entraîner avec Lui vers la vie.
  • Dans l’Evangile lu à la prière de 10 heures, les femmes préparent les aromates et parfums destinés à Jésus.
  • A midi nous faisons mémoire de notre baptême, par lequel nous avons été plongés dans la mort du Christ pour ressusciter avec lui. Les premiers chrétiens baptisaient d’ailleurs les nouveaux croyants dans la nuit de Pâques, une tradition pleine de sens.
  • Les Psaumes de ce jour ont déjà une tonalité pascale : on y retrouve les images du sommeil protégé, de la libération, de la vie nouvelle.
  • A la fin des grandes complies nous recevons une bénédiction nous préparant au passage vers Pâques avec la force et la douceur de l’Esprit Saint.

 

C’est toi, Père, qui veillais sur le corps de ton Fils Jésus, en toi sa chair reposait en sûreté. Ouvre à l’espérance le cœur de toute personne, prépare-nous à célébrer la Résurrection du Christ, à laisser vivre en nous la nouveauté de vie qu’Il nous offre, à recevoir au jour que tu auras choisi, la gloire d’une résurrection semblable, car Il règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen

 

Grandchamp 2020/2021 Ge/MaEl

Textes qui accompagnent les méditations données par le pasteur Jean-Philippe Calame

Samedi saint

Pour accompagner votre MÉDITATION et PRIÈRE 

L’UNITÉ D’UNE MÊME CONDITION HUMAINE  (un même équipage) (SADM [1] – 90-91)      

Toute l’humanité est régie par une nature unique, personne ne possède aucun gage sûr d’un bonheur continuel. Nous ne devons jamais oublier le précepte évangélique qui nous invite à traiter les autres comme nous aimerions que les autres nous traitent. Aussi, tant que tu fais voile sur une eau tranquille, tends la main au malheureux qui a fait naufrage. Commune est la mer, communes les vagues, commune la tempête. Les écueils, les brisants sous-marins et les autres dangers de l’océan inspirent la même appréhension à tous les navigateurs. Tant que tu marches sain et sauf, sur les calmes flots de ta vie, ne passe pas fièrement devant celui qui a brisé sa barque sur les récifs. Quelle assurance as-tu de poursuivre toujours ta route sans ennuis ? Tu n’as pas encore abordé au port de quiétude, tu n’es pas encore arraché aux flots, tu n’as pas encore touché le rivage, mais jusqu’au bout de la vie, tu resteras sur l’eau. Tes sentiments envers les malchanceux détermineront la conduite de tes compagnons vis-à-vis de toi-même. Puissions-nous, tous, parvenir au port de notre repos, et veuille le Saint-Esprit nous accorder un ciel serein jusqu’au terme de notre traversée ! Exécutons les ordres de Dieu, laissons-nous conduire par le précepte de la charité, et piloter jusqu’à la terre promise, où se dresse la grande cité dont l’architecte et l’ouvrier sont notre Dieu, à qui soit la gloire et la puissance aux siècles des siècles. Amen

GRÉGOIRE DE NAZIANZE, De l’amour des pauvres, 2, in Riches et pauvres dans l’Église ancienne, coll. Ichtus / Les Pères dans la foi, DDB, Paris, 1982, p. 150, trad. France Quéré-Jaulmes et les Bénédictines de Caluire et Cuire.

L’UNITÉ DES BIENS DE LA CRÉATION (écologie et solidarité) (SADM – 76-77)

Frères, ne soyons pas les mauvais économes des bien que l’on nous a confiés si nous ne voulons pas entendre la dure apostrophe de Pierre : « Soyez pleins de honte, vous qui retenez le bien d’autrui. Imitez l’égalité de Dieu et il n’y aura plus de pauvres » (Constitutions apostoliques). Ne nous tuons pas à amasser de l’argent quand nos frères meurent de faim. (…) Imitons la loi originelle de Dieu qui a fait tomber sa pluie sur les justes et sur les méchants et fait lever son soleil sur tous les hommes sans distinction. Aux créatures vivant sur la terre, il donne d’immenses espaces, des sources, des fleuves et forêts. (…) Et ses dons n’ont pas à être accaparés par les forts, ou par les États. Tout est commun, tout est en abondance. (…) Il honore l’égalité naturelle par l’égal partage de ses dons. (…)

GRÉGOIRE DE NAZIANZE, De l’amour des pauvres, homélie 14, 1, 6, 9, 12, in Riches et pauvres dans l’Église ancienne, coll. Ichtus / Les Pères dans la foi, DDB, Paris, 1982, p. 105 à 114, trad. France Quéré-Jaulmes et les Bénédictines de Caluire et Cuire.

L’UNITÉ ENTRE L’HUMAIN ET DIEU (la faculté de faire le bien)  (SADM – 77)                                                

Les hommes, eux, ont amassé dans leurs coffres or et argent, vêtements tout aussi somptueux qu’inutiles, diamants et autres choses semblables qui sont signes de la guerre et de la tyrannie ; alors une folle arrogance durcit leur cœur : pour des frères en détresse, nulle pitié. Quel épais aveuglement ! Ils ne songent pas que pauvreté et richesse, constrastes sociaux et autres catégories semblables sont arrivés tard chez les hommes, déferlant comme des épidémies, inventions du péché. Mais au commencement « il n’en fut pas ainsi » (Mat 19, 8). (…) Alors attachez-vous à cette égalité primitive, oubliez les divisions ultérieures. Arrêtez-vous non à la loi des forts, mais à celle du Créateur. Secourez de votre mieux la nature, honorez la liberté originelle, respectez les personnes, protégez votre espèce contre le déshonneur, secourez-la dans ses maladies, arrachez-la à la pauvreté. (…) Ne cherchez à vous distinguer des autres que par votre générosité. Soyez des dieux pour les pauvres en imitant la miséricorde de Dieu. L’homme n’a rien de plus commun avec Dieu que la faculté de faire le bien. (…)

Vous qui êtes les serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant qu’il n’est pas trop tard, secourez le Christ, nourrissez le Christ, revêtez le Christ, accueillez le Christ, honorez le Christ. (…)

GRÉGOIRE DE NAZIANZE, De l’amour des pauvres, homélie 14, 24-27.

L’UNITÉ DU CIEL ET DE LA TERRE (Il est notre tête, nous sommes Son corps)            (SADM – 126)                                    

       Les « réalités d’en haut » désignent non un autre lieu géographique, mais une situation

       nouvelle. Unité du ciel et de la terre : de même que le Christ souffre avec nous, de même reposons avec

       lui, en faisant le bien.

Ecoutons ce que nous dit l’Apôtre : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu (…) » (Col. 3, 1-2).

De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas réalisé dans notre corps.

Lui a déjà été élevé au-dessus des cieux ; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » (Ac 9,4). Et il avait dit aussi : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger » (Mt 25,35).

Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi, sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance, la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? Lui, alors qu’il est là-haut, est aussi avec nous ; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. (…)

Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous ; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était là-haut, tout en étant ici-bas ; lui-même en témoigne : « Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel » (Jn 3,13).

Il parle ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous : il est notre tête, et nous sommes son corps.

AUGUSTIN, pour l’Ascension, sermon « Mai », 98,1-2, in Office romain des lectures, Livre des jours, Cerf – DDB – Desclées-Mame, © AELF, Paris, 1976, p. 469 s.

[1] SADM = Soyons l’âme du monde. Textes choisis des chrétiens des premiers siècles, Taizé, 1996, Les Presses de Taizé.

Dimanche de Pâques

Le Christ est ressuscité, Alléluia !

Horaire

05h00 Célébration pascale et Eucharistie avec homélie

12:15 Prière de midi

16h 3e méditation :
« Pressentir le rayonnement et la Joie de Jésus Ressuscité. »
Temps de silence et de prière personnelle

18:30 Prière du soir

20:30 Complies

Seigneur Dieu,
tu fais resplendir cette nuit de fête
par la gloire de la résurrection du Christ ;
ravive en ton Eglise le souffle de l’Esprit
que nous recevons au baptême :
ainsi renouvelés dans notre corps et dans notre âme,
nous serons tout entiers à ton service,
dans l’attente de la Pâques éternelle.
Amen

Introduction à la liturgie : Aube de Pâques

Le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia !

 

Cri de joie surgissant après une longue nuit ! Maintenant vient à la lumière ce qui se préparait dans les profondeurs, loin des regards, du temps déjà de notre détresse et de notre désespoir. Secret se déployant, non pas au plein éclat de la lumière de midi, mais à l’aube, au rythme du soleil levant.

La célébration est ample, pleine de sens, de symboles ; elle nous conduit de la nuit à la lumière, de l’histoire lointaine à notre aujourd’hui. Tissée d’éléments tirés de différentes traditions, elle nous permet d’approcher, avec notre note propre, de ce mystère qui est au cœur de la foi chrétienne.

Nous nous retrouvons dans l’obscurité, à 5h00, rassemblés autour du feu pascal, symbolisant la lumière du Christ ressuscité brillant au cœur de nos nuits. La flamme du cierge pascal, transmise à nos petites bougies, se répand progressivement à toute l’assemblée en procession, illuminant bientôt de son éclat naturel la chapelle plongée dans l’obscurité.

« Le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité ! Il a vaincu la mort et Il nous donne la Vie !» Nous chantons ce mystère, encore et encore, en de multiples langues et mélodies de divers pays. Communion universelle en ce temps où les célébrations sont impossibles en bien des régions de notre planète. Communion aussi avec nos frères et sœurs orthodoxes qui entrent dans leur semaine sainte.

Ensuite 4 lectures nous préparent à entendre l’Evangile de la Résurrection :

  1. La création du monde : harmonie originelle, perdue mais restaurée dans la Résurrection du Christ.
  2. Abraham et Isaak : Sacrifice interrompu par Dieu qui ne veut pas de sacrifice humain.
  3. La traversée de la Mer Rouge par le peuple d’Israël : récit symbolique de délivrance où se dévoile l’œuvre de salut du Dieu libérateur. Nous sommes ainsi reliés à la tradition juive, qui est aux racines de la nôtre.
  4. La prophétie d’Ezéchiel dit le désir de Dieu de conclure avec nous une nouvelle alliance où le cœur et l’esprit humains soient en parfaite harmonie avec Sa volonté d’amour.

Suit un rappel de notre baptême, par lequel nous sommes plongés dans la mort et la résurrection du Christ. En une confession de foi commune, nous proclamons notre espérance dans le Dieu trinitaire, libérateur et vivant. Nous nous engageons ensemble à entrer dans le mouvement baptismal : quitter ce qui mène à la mort et nous ouvrir à la Vie.

Afin de nous unir ensemble dans un même engagement, nous invitons chacun, chez soi, à répondre en même temps que nous rassemblés à Grandchamp aux questions (cf. texte joint pour les participants par internet).

Le chant « À toi la Gloire » et le « Gloria » ouvrent la dernière partie de cette célébration, soit la liturgie préparant normalement à l’Eucharistie : nous allumons les lampes pour lire l’épître aux Colossiens (qui nous rappelle notre enracinement dans le Christ ressuscité), et l’Evangile de la résurrection est proclamé en plusieurs langues. Après l’homélie du pasteur Jean-Philippe Calame, nous nous remettons mutuellement dans un moment d’action de grâce et intercession libre. Ensuite, dans une procession d’offrande, nous apportons la patène et la coupe de l’Eucharistie où le Christ ressuscité se donne à nous.

Pour ceux/celles qui sont empêchés de la vivre cette année, accueillez cette absence douloureuse dans la joie de la plénitude pascale, comme une absence qui creuse notre désir, dans l’attente de ce jour où la communion sera à nouveau possible. Silencieusement nous offrons ce réel à Dieu.

Enfin la bénédiction et des chants de la résurrection closent notre célébration.

Vous trouverez certainement le moyen de marquer ensuite chez vous la joie pascale de cette journée particulière. La communauté quant à elle, se rassemble autour d’un petit déjeuner festif – qu’en temps normal nous partageons avec vous ! Et les sœurs portent toute la journée leur robe blanche – signe de la résurrection et de la Vie nouvelle.

A vous tous – Joyeuse fête de Pâques !

Nous apportons aussi au moment de la procession d’offrande une collecte, signe de partage de la joie pascale. Cette année nous soutenons le projet …….. Si vous aimeriez vous joindre vous trouverez plus de détails ici : …………

 

Grandchamp, 2020/2021 Ge/MaEl

Profession de foi baptismale

Prieure : C’est la Pâques aujourd’hui et la Résurrection de Jésus
nous annonce l’espérance des temps nouveaux.
Les pierres peuvent se déplacer,
les tombeaux peuvent s’ouvrir pour toujours,
les larmes peuvent être surmontées,
les peurs ne sont pas éternelles,
la joie vient pour ceux qui sont tristes,
la paix touche les cœurs abattus.

Proclamons notre foi au Dieu vivant et vrai, Père, fils et Saint Esprit,
la foi de notre baptême.
Nous célébrons Dieu notre Père
qui nous aime comme Il aime son Fils Jésus-Christ.
Il confie entre nos mains le monde qu’Il a créé par Amour.

Tous : Je crois, Seigneur, tu es source de Vie.

Prieure : Nous célébrons Jésus le Christ, notre Seigneur,
né de Marie en notre condition humaine,
mort et Ressuscité pour nous faire partager sa Vie.
Toujours vivant parmi nous Il nous donne l’assurance
que sa Lumière est plus puissante que toute nuit,
que la vie triomphe de la mort.

Tous : Je crois, Seigneur ; Tu es source de Vie

Prieure : Nous célébrons l’Esprit de Sainteté.
Il nous ouvre à la communion
avec le Père et le Fils et les uns avec les autres ;
Il nous rassemble en Eglise et répand sur elle tous ses dons.
Il nous envoie dans le monde comme témoins de l’Amour et de la Vie,
comme artisans de justice et de paix.

Tous : Je crois, Seigneur ; Tu es source de Vie.

Prieure : Nous attendons le jour où Dieu sera tout en tous, jour de la Lumière sans déclin et du festin du royaume pour tous les peuples.

Tous : Je crois, Seigneur, tu es source de Vie.

Prieure : Ainsi donc :
Voulez vous quitter tout ce qui conduit à la mort et
choisir la VIE nouvelle en Jésus-Christ,
vous engager à vivre comme les enfants bien-aimés du Père,
comme disciples à la suite de Jésus mort et ressuscité,
dans le souffle de l’Esprit vivifiant
qui fait de nous des membres d’un même corps, l’Eglise ?

Tous : Oui, avec la grâce de Dieu

Lundi de Pâques
Le Christ est ressuscité, Alléluia !

Horaire

7:30 Prière du matin

Temps de silence et de relecture personnelle du vécu pendant la retraite

11h30 Eucharistie avec homélie

Retour dans le quotidien dans le Souffle de Pâques :
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’ à la fin des temps. » (Mt. 28,20)

 

Seigneur Dieu,
qui nous fais passer de la mort à la vie dans le mystère de l Pâque,
poursuis toujours l’œuvre de ta grâce :
que l’Eglise se renouvelle dans les sacrements de l’Alliance
et que nous parvenions à la joie du Royaume
dont tu nous donnes déjà le goût sur la terre
par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen

Introduction à la liturgie : Le Temps Pascal – accueillir le don

Ô toi qui dors, éveille-toi ! Lève-toi d’entre les morts ! Sur toi brillera la lumière, Jésus Christ ! Alléluia !

Nous nous trouvons au terme de notre retraite. Nous avons suivi le Christ dans son passage, traversé pour nous tous. Nous avons partagé les mêmes célébrations, médité les mêmes prières, dans une communion transcendant les distances. Merci au pasteur Jean-Philippe Calame de nous avoir préparé les médiations et les homélies si riches ! Le moment est venu maintenant de se dire au-revoir en quelque sorte, en se demandant : comment continuer après ce temps fort ?

Dans l’année liturgique la fête de Pâques ouvre le temps pascal, c’est-à-dire les 40 jours nous séparant de l’Ascension, suivis du temps jusqu’à la Pentecôte. Nous cheminons ainsi de la Résurrection à l’effusion de l’Esprit.
Dans l’Evangile de St Jean ces deux événements n’en font qu’un puisque le Christ ressuscité, trouvant ses disciples enfermés dans une pièce, souffle sur eux le Saint Esprit. La liturgie de l’Eglise suit donc plutôt la tradition de l‘Evangéliste Luc, qui introduit 40 jours d’apparitions de Jésus entre sa résurrection et son ascension. Sagesse pédagogique pour nous donner le temps de méditer l’incompréhensible réalité de Pâques. Si la réaction des premiers témoins de la résurrection passait en effet par l’incrédulité et la peur, il faut reconnaître qu’il en va souvent de même pour nous. Nous avons besoin de temps pour réaliser l’impact du mystère de Pâques dans notre vie, et accueillir la manière dont la Vie nouvelle se manifeste en nous. En communauté, comme pour une Pâque prolongée, nous lisons pendant deux semaines tous les récits de la résurrection. Ainsi laissons-nous la bonne nouvelle de la Vie plus forte que la mort s’enraciner progressivement en nous. Le Christ ressuscité apparaissant quand il veut et où il veut, nous ne pouvons rien faire d’autre que nous disposer à reconnaître sa venue, à entendre la Parole qu’il nous adresse, à son heure.

Cette année encore beaucoup d’entre nous vivent confinés chez eux. Au fond, cette situation ne ressemble-t-elle pas un peu à celle des disciples enfermés dans leur maison le jour de Pâques, ou encore rassemblés dans la chambre haute pour prier et louer le Seigneur en attendant le St Esprit ? Ce confinement nous donne finalement l’occasion de ne pas tout de suite replonger dans la vie quotidienne comme si rien ne s’était passé ! Nous pouvons choisir d’en faire l’occasion de relire le passage que nous venons de vivre, d’en recueillir les fruits, de laisser s’épanouir en nous ce qui nous a été donné pendant ces jours de retraite, paisiblement et librement, selon la forme qui convient à chacun. Ce peut être en se ménageant un temps régulier de recueillement, ou en méditant des textes bibliques (vous trouverez des exemples de références sur notre liste des lectures quotidiennes), ou en reprenant ses notes de retraite, ou encore en partageant avec d’autres sur ce qui a été vécu, etc.

Nous vous souhaitons une bonne continuation de votre chemin avec le Ressuscité ! Qu’Il rejoigne chacun là où il est, dans la situation actuelle suscitant tant d’incertitudes. Nous restons en communion dans la prière – en attendant le jour où une rencontre face à face sera de nouveau possible !

PS : Normalement, à la fin d’une retraite, nous vivons un partage de notre vécu. Cette année à cause des restrictions sanitaires, cela ne sera guère possible. Mais si vous le souhaitez vous pouvez nous écrire pour nous dire comment vous avez vécu cette retraite à accueil@grandchamp.org. Cela pourra nous être utile pour une prochaine fois … Même si nous ne pouvons pas répondre personnellement à tous les partages nous les lirons avec intérêt. 

 

Textes qui accompagnent les méditations données par le pasteur Jean-Philippe Calame

d’après une

PRIÈRE EUCHARISTIQUE INSPIRÉE DE SAINT IRÉNÉE

Composée pour le diocèse de Lyon

Il est vraiment juste et bon de te bénir et de te rendre grâces,
Père très Saint, notre Créateur.

Tu nous as modelés à ton image et à ta ressemblance,
par tes deux mains : ta Parole et ton Esprit.

Tu n’as pas besoin de nous, ni de notre amour,
mais afin d’avoir quelqu’un en qui déposer tes bienfaits,

tu as voulu que ta Gloire soit l’être humain vivant,
et que la vie véritable soit pour l’être humain la vision de ton Fils.

Oui, Père, nous te rendons grâce et nous te bénissons,
car tu as fait toutes choses avec harmonie.

Tu n’es pas un Dieu lointain,
Tu es un Père proche de chacun et chacune d’entre nous.

De multiples manières, tu disposes le genre humain
en vue de la symphonie de ton salut.
C’est pourquoi, avec les anges et les archanges,
avec tout ce qui existe et t’honore au ciel et sur la terre,
nous accordons nos voix à l’hymne qu’élève vers Toi
la nuée de tes témoins, et nous aussi nous chantons :

SAINT ! SAINT ! SAINT !…

Père très saint, tu es trop grand pour que nous puissions te connaître.
Cependant, selon ton amour, tu es connu
grâce à Celui par qui tu as créé toutes choses,
ton Fils, dont parlent les Écritures,
ton Fils, trésor caché dans le champ de ce monde.
Dans les derniers temps,
Il s’est fait homme pour converser avec le genre humain.
Ainsi, Père, tu t’es montré à nous en ton Fils,
qui s’est fait ce que nous sommes pour que nous soyons ce qu’il est,
et qu’en recevant l’adoption filiale, nous devenions fils, filles de Dieu.

 C’est pourquoi ton Esprit est descendu sur le Fils de l’homme,
s’accoutumant avec lui à reposer sur nous et à nous renouveler,
nous faisant ainsi passer de notre vétusté à la nouveauté du Christ.
Que ce même Esprit vienne sur ce pain et ce vin qui ont été travaillés,
afin qu’ils deviennent pour nous l’Eucharistie.

La nuit même où il fut livré, Il prit le pain, il rendit grâce,
Le rompit et le donna à ses disciples en disant :
« Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous. »

De même, à la fin du repas, il prit la coupe ;
De nouveau il rendit grâce et la donna à ses disciples en disant :
« Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang,
le sang de l’alliance nouvelle et éternelle
qui sera versé pour vous
et pour la multitude en rémission des péchés.
   Vous ferez cela en mémoire de moi. »

Telle est la nouvelle alliance que nous te présentons, Seigneur,
en faisant aujourd’hui mémoire de ton Fils qui a récapitulé la longue histoire des hommes.
C’est avec notre chair qu’il est descendu jusque dans la mort.
Il est ressuscité et monté aux cieux, nous ouvrant ainsi la nouvelle alliance de liberté, pour ressusciter tout le genre humain.
Que notre façon de penser et de vivre s’accorde toujours avec l’Eucharistie et que l’Eucharistie, en retour, confirme notre façon de penser et de croire, qu’elle ne nous laisse jamais vides d’amour.

Garde la prédication de ton Eglise fidèle au témoignage des prophètes et des apôtres, avec ceux qui en ont la charge : les Patriarches orientaux, l’évêque de Rome – le pape François, l’archevêque de Canterbury et la Communion anglicane, les Responsables des Eglises issues de la Réforme.

Que par la foi l’Église rajeunisse sans cesse.
Que là où est l’Église, là aussi soit l’Esprit de Dieu,
et là où est l’Esprit de Dieu, que là aussi soit l’Église et toute grâce.

Souviens-toi aussi, Seigneur, de nos frères et sœurs défunts.
Que celui qui a donné sa chair pour réconcilier notre chair captive les fasse participer à sa résurrection.

Père très saint, fais-nous toujours progresser vers toi.
Ne cesse jamais de nous combler de tes dons.
Que l’Esprit nous prépare pour ton Fils, et que ton Fils nous conduise à toi, afin que tu nous donnes un jour l’incorruptibilité de la vie éternelle.

Qu’avec la Vierge Marie, les apôtres et tous les saints,
nous puissions te voir éternellement et jouir de ta beauté,
en Jésus le Christ, notre Seigneur.