« Amour confirmé, passage créé : c’est la Pâque de Jésus ! »

Retraite de Pâques autrement

Mercredi saint

Seigneur Dieu,
ton Fils Bien-Aimé a affronté pour nous l’accusation,
l’abandon, la souffrance et la mort sur la croix;
donne-nous par ton Saint Esprit de comprendre ce qu’Il a fait et accompli.
Que ta grâce repose sur le peuple juif, sur l’Eglise et sur toutes les familles de la terre.
Nous te le demandons au Nom de Jésus, notre Seigneur.
Amen

Introduction à la liturgie

Mise en route

Comment vivre Pâques autrement ? Sans culte, sans sainte Cène, sans célébrations en commun ? Chacun dans sa maison, dans son appartement, seul ou en famille ?

Afin de vivre ces jours en étant pleinement conscient du mystère qui y est célébré, il est bon de se donner de l’espace. Un espace libéré des nouvelles envahissantes, des distractions qui dispersent, des inquiétudes nourries quotidiennement par des réflexions sans issue.

Donner un espace pour la prière, pour le silence, pour des promenades là où elles sont possibles, pour toute chose qui aide à se poser.

Un espace pour écouter, se laisser toucher, entrer dans la profondeur de ce récit pascal toujours nouveau parce qu’il touche à des réalités inhérentes à nos existences, de tous temps : la vie, la mort, l’amitié et la trahison, notre soif de paix et notre incapacité à la vivre, la souffrance de l’innocent et la méchanceté impunie   – et dans tout cela : l’amour sans limites, Dieu fait homme qui descend jusque dans nos nuits les plus obscures pour nous prendre avec Lui dans la lumière. Mouvement toujours recommencé et toujours nouveau, événement survenu il y a 2000 ans et pourtant actuel.

La liturgie nous prend par la main de multiples manières :

  • Par les Evangiles qui, depuis le dimanche des Rameaux déjà, nous racontent la Passion de Jésus
  • Par des Psaumes qui, vacillant entre angoisse et confiance, s’acheminent progressivement vers la joie de la victoire de la vie sur la mort
  • Par des liens avec le Premier Testament, avec la tradition du peuple de Jésus, tradition dont lui-même a été pétri
  • Par des interprétations des Ecritures ouvrant nos cœurs à l’intelligence de la mort inexplicable de Jésus – et de sa résurrection encore moins compréhensible
  • Par des icônes qui nous racontent à leur manière les événements
  • Par des mélodies et tonalités qui peuvent nous toucher plus profondément que les paroles

Par quel moyen Dieu veut-Il me rejoindre, moi ? De quel côté est-ce que je me sens attiré ? A chacun de trouver sa manière de vivre ces jours. A chacun de s’arrêter là où le cœur est touché, ce pauvre cœur souvent inquiet et soucieux en ce temps d’incertitude, ce cœur en attente d’une libération, de quelque chose de neuf.

Pour se préparer ce soir aux jours qui viennent, pourquoi ne pas commencer par faire un peu d’ordre ? Par aménager chez soi un coin-prière – espace en attente d’une rencontre ?… Au seuil de ces jours saints, je peux y déposer mes craintes, mes deuils, mes questions, mes attentes, mes désirs, mon amour, dans les mains de Celui qui déjà m’attend.

Et dire tout simplement : « Me voici »

Mercredi saint

7:15 Prière du matin
10:00 Tierce
12:00 Sexte
15:00 None
18:30 Prière du soir
20:30 Complies

Message par le pasteur Jean-Philippe Calame

Ouverture de la retraite

Vivre la semaine sainte est un immense privilège ! En effet, prendre des moyens et prendre le temps de nous rendre présents à ce que Jésus a accompli durant les derniers jours de sa vie terrestre nous conduit au coeur de la foi chrétienne.

En ces jours, c’est une Personne, Jésus-Christ, que nous allons suivre. Une bénédiction résume bien le fruit attendu de notre approfondissement de la semaine sainte :

« Que la Passion et la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ soient
pour vous, pour toi,
la source unique et intarissable d’espérance et d’affermissement
dans la vie en Alliance avec notre Dieu ».

La confiance des chrétiens ne s’appuie pas sur une théorie ou un système de pensée. La confiance de la foi chrétienne se fonde sur l’expérience d’une relation vivante avec Jésus. Or, la dernière semaine que Jésus a vécue à Jérusalem est l’événement le plus décisif pour toute l’histoire humaine. Durant ces jours Jésus a rassemblé toute l’oeuvre de Dieu en faveur des êtres humains. Par la manière dont Jésus s’est donné, il a concentré et confirmé l’Amour envers tous qu’il partage avec le Père.

Il n’y a pas de meilleure source pour l’espérance que cet aujourd’hui de Jésus faisant un avec ce qu’il a accompli. Il n’existe pas de plus grande force pour la confiance que le don de lui-même réalisé par Jésus dans les événements de sa Pâque.
Nous touchons là à l’événement le plus décisif de toute l’histoire humaine. Pour l’approcher, il s’agit de prendre connaissance du témoignage des évangiles et des Écritures, qui éclaire la Passion et la Résurrection de Jésus. Alors, nous entrevoyons ce qui habite le coeur de Dieu lui-même ; et cela, au milieu des conditions ordinaires de l’existence, une existence où se mêlent lumière et ténèbre, élans généreux et actions bénéfiques d’une part, violences et abîme des réalités mortifères d’autre part.
Comme l’ont exprimé avec force des personnes ayant découvert la foi chrétienne après un long et sérieux périple de recherche : à cause de Jésus et de ce qu’il a porté, la foi chrétienne se distingue par la capacité de prendre en charge et de tenir ensemble les extrêmes de la réalité, le meilleur et le pire dont l’homme puisse être acteur ou témoin.

Durant les jours de sa Passion et de sa Résurrection, Jésus a noué la gerbe de tout ce qu’il avait annoncé, enseigné et illustré au cours des trois ans de son ministère public. Il a signé et confirmé toutes les solidarités manifestées auprès des personnes et des situations les plus diverses, avec une attention sans faille pour les plus oubliés et les plus souffrants. Eh bien, ce qu’il a ainsi montré de lui-même et de Dieu, vaut pour tous les siècles et pour toutes les situations. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement ». Hébreux 13, 8.
Ce habite le coeur de Dieu nous apparaît dans ce que Jésus a signé au travers de sa Pâque. En quoi consiste la force de Jésus aujourd’hui, nous le découvrons dans sa manière d’être et de se donner aux jours de sa Passion et dans la réalité de sa Résurrection.

À quiconque désire s’approcher davantage du Christ et mieux le connaître, on peut déjà souhaiter de faire l’expérience  suivante : prendre le temps de lire lentement, et d’accueillir, le témoignage d’un récit de la Passion dans l’un des évangiles, depuis l’entrée de Jésus à Jérusalem jusqu’à sa mort puis l’annonce de sa Résurrection.

Comment se rendre ainsi disponible, comment se rendre présent aux événements de la Passion et de la Résurrection de Jésus ?

Cela peut prendre la forme simple d’une ou deux heures mises à part pour lire, méditer et contempler un évangile de la Passion, par étapes, dans le silence d’un lieu propice, ou au cours d’une marche lente et paisible. C’est aussi ce qui est offert de manière plus ample et progressive par les offices de la semaine sainte et des jours de Pâques.
Se rendre présent signifie se rendre disponible par l’attitude et l’attention de notre corps, de notre intelligence, de nos diverses facultés. C’est l’attention de notre être réel que nous mettons à disposition. Toutes nos facultés sont participantes, comme il en va pour toute rencontre de personne à personne. Suivre Jésus dans le mystère de sa Pâque sera davantage qu’une découverte intellectuelle.
Pareillement, approcher la souffrance du Christ sera d’un autre ordre qu’un ressenti émotionnel ou affectif habituel. L’apôtre Paul dit clairement : « Il s’agit de connaître le Christ, avec la communion à ses souffrances et la puissance de sa Résurrection ». Philippiens 3,10-11. C’est donc une grâce que nous demandons. Car il ne s’agit pas de partir de notre connaissance de la souffrance pour imaginer celle du Christ. Il s’agit, dans une grande gratuité, de nous disposer à découvrir quelles sont ses souffrances à Lui, et de quelle manière Il les porte. En d’autres termes, dans les situations que Jésus traverse durant cette semaine, qu’est-ce qui lui fait prendre la parole ? Qu’est-ce qui l’incite à se taire, à garder le silence ? À cause de quoi verse-t-il des larmes ? Qu’est-ce qui le fait souffrir, lui ?

Avec l’aide de l’Esprit Saint, notre coeur peut approcher ce qui habite le cœur de Jésus alors qu’Il vit sa Passion.
Il s’agit donc de demander la grâce de pouvoir « être là », « être avec Jésus », et de s’attendre avec une grande confiance à un don particulier : que l’Esprit Saint nous donne connaissance des sentiments qui sont en Jésus-Christ ; que l’Esprit Saint saisisse nos pensées, notre intelligence, notre affectivité, afin que nous soyons pendant ces jours non pas dans une exaltation de nos sentiments habituels ou affectifs, mais que nous recevions des sentiments spirituels, c’est-à-dire une perception donnée par l’Esprit Saint. C’est lui qui nous accorde de percevoir un peu ce qui habite le coeur du Christ. De diverses manières, l’Esprit Saint « nous donne le Christ et nous donne au Christ. »

Une communauté temporaire…

Aujourd’hui, au seuil de cette retraite, et même si nous ne pouvons être physiquement ensemble en un même lieu, prenons conscience que nous ne cheminons jamais seul-e. Nous faisons partie d’une famille, d’un peuple, d’un Corps, d’une communion dont Dieu est la source, Jésus le centre, et L’ Esprit Saint l’artisan.
Cette communion est destinée à s’élargir. Elle n’est pas réservée à quelques-uns : elle offerte à l’ensemble de l’humanité. La petite communauté temporaire qui participe à cette retraite en est une parcelle « visible ».

Nous vivons cette année la retraite et la semaine sainte dans une situation pénible qui nous attriste profondément par les diverses formes de souffrances qu’elle engendre. Nous demandons à Dieu que précisément la Pâque de son Fils renforce notre amour envers tous, approfondisse notre espérance, nous permette de mieux saisir de quelles manières Jésus est présent et accompagne toute situation, à quel point l’Esprit Saint vient en aide aujourd’hui, et notamment combien il agit par tout être humain de bonne volonté.

La solitude imposée par l’actuelle pandémie nous rend plus consciemment solidaires de la multitude de nos frères et sœurs humains qui affrontent seuls des épreuves que nous peinons à imaginer.
Quant à la communion fraternelle dans l’Église, puissions-nous l’approfondir aussi, dans l’esprit de foi qui inspirait D. Bonhoeffer lorsqu’il écrivait la première page de son livre « De la vie communautaire » :
« Si (…) dans la période qui va de la mort du Christ aux derniers jours, des chrétiens peuvent vivre avec d’autres chrétiens dans une communauté déjà visible sur la terre, ce n’est en fait que par une sorte d’anticipation miséricordieuse du royaume à venir. C’est Dieu qui, dans sa grâce, permet l’existence dans le monde d’une telle communauté, réunie autour de la Parole et du Sacrement. Cette grâce n’est pas accessible à tous les croyants.
Les prisonniers, les malades, les isolés de la dispersion, les prédicateurs missionnaires sont seuls. Ils savent, eux, que l’existence d’une communauté visible est une grâce. Leur prière est celle du psalmiste : « Je me rappelle avec effusion de cœur quand je marchais entouré de la foule et que je m’avançais à sa tête vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâce d’une multitude en fête » Psaume 42,5.
Beaucoup de chrétiens restent isolés, comme les grains d’une semence que Dieu a voulu disperser. Cependant, ils saisissent d’autant plus intensément par la foi ce qui leur demeure refusé en tant qu’expérience sensible. C’est ainsi que l’apôtre Jean, l’auteur de l’apocalypse, exilé dans la solitude de l’île de Patmos, célèbre le culte céleste « En Esprit, le jour du Seigneur » Apocalypse 1,10, avec toutes les églises. Les sept chandeliers qu’il voit sont les églises, les sept étoiles, leurs anges ; au centre, et dominant l’ensemble, il voit Jésus-Christ, le Fils de l’Homme, dans la gloire de sa résurrection. Il est fortifié et consolé par sa Parole. Tel est, au jour anniversaire de la résurrection de son Seigneur, la communauté céleste qui remplit la solitude de l’apôtre exilé ».

En écrivant cela, D. Bonhoeffer avait en vue le fait que les chrétiens sont souvent dispersés dans des milieux hostiles à l’évangile. Alors, ce qui les tient fermement, c’est la perspective que Dieu lui-même les répand comme les graines dans un champ…
Aujourd’hui, ce qui nous tient éloignés physiquement les uns des autres est fort différent. Ce n’est pas une intention divine qui nous tient éloignés, mais un virus face auquel la sagesse pratique impose de se tenir confinés temporaire. Cependant, l’isolement nous guette, et pour le transformer en solitude créatrice, le positionnement et le regard de foi de D. Bonhoeffer nous apportent un précieux rappel. Il est vrai aussi, poursuit D. Bonhoeffer, que «  … pour le chrétien, la présence sensible d’autres frères constitue une source incomparable de joie et de réconfort.
A la fin de sa vie, l’apôtre Paul prisonnier, ne peut contenir le désir qui le fait appeler auprès de lui, dans sa prison, « Timothée, son bien-aimé fils dans la foi », il veut le revoir et l’avoir à ses côtés.
(…) à travers la présence d’un frère en la foi, le croyant peut louer le créateur, le sauveur et le rédempteur, Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le prisonnier, le malade, le chrétien isolé reconnaissent, dans un frère qui les visite, un signe visible et miséricordieux de la présence du Dieu Trinitaire. C’est la présence réelle du Christ qu’ils éprouvent lorsqu’ils se voient et leur rencontre est comme une rencontre de joie. La bénédiction qu’ils se donnent est comme celle de Jésus-Christ lui-même. Si donc une seule rencontre entre deux croyants comporte déjà une telle joie, quel trésor inépuisable de béatitude ne s’ouvre-t-il pas pour ceux auxquels Dieu permet de vivre journellement dans la communion d’autres croyants ! ».

C’est ici l’occasion de remercier nos sœurs de Grandchamp, qui ont choisi de saisir un moyen moderne de communication pour favoriser le lien entre nous qui vivons à distance la retraite. Merci pour les tâches supplémentaires qu’elles assument depuis ces dernières semaines, pour nous offrir cette possibilité de marcher ensemble autrement.

Le titre donné à notre retraite indique la réalité à laquelle nous souhaitons nous ouvrir.

AMOUR CONFIRMÉ, PASSAGE CRÉÉ : C’EST LA PÂQUE DE JÉSUS”.

AMOUR CONFIRMÉ

Les évangiles, en particulier celui de Jean, nous font saisir que Jésus n’a pas été surpris par le rejet et les sévices marquant les jours de sa Passion. La violence à son égard ne lui est pas tombée dessus à l’improviste comme un virus. À différentes reprises, il avait annoncé à ses disciples jusqu’où irait l’opposition grandissante envers lui.
Ainsi, Jésus n’a nullement été le jouet des événements ou des être humains. Il a choisi de ne pas « sauver sa peau ». Pourquoi ? La réponse à cette question demande beaucoup de silence pour être approfondie… beaucoup de silence et de l’attention, probablement jusqu’à la fin de notre vie, pour que se façonnent en nous les éléments de réponse qui fondent la confiance en Dieu. Mais un élément central, une voie, une piste tient en ceci : Jésus a voulu, dans une situation extrême, alors que tout se tournait contre lui, maintenir et confirmer son amour et celui de son Père envers les êtres humains. De sa mort, Jésus a fait un don pour la vie de tous. Le choix de ne pas esquiver la violence aveugle envers lui a été sa manière ultime d’apposer sa signature à tous les gestes et paroles par lesquels il avait proclamé l’amour inépuisable de Dieu, sa proximité, son Oui, en particulier en faveur des plus rejetés et des plus oubliés.

Jésus savait que son heure était venue et qu’il devait passer de ce monde au Père ; lui qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, il voulut les aimer jusqu’au bout. Jean 13, 1.

C’est une parole clé pour aborder la Passion de Jésus. « Il voulut les aimer jusqu’au bout ». La Passion, le fait que Jésus n’ait pas voulu « sauver sa peau », c’est un mystère d’amour.

Dieu n’a aucune complicité avec le mal, affirme Jean dans sa première lettre. Dieu n’est que lumière, en lui point de ténèbre. Voir 1 Jean 1,5. Dieu n’a pas davantage de complicité avec la souffrance. Celle-ci n’a aucune vertu en elle-même. Jésus ne consent à souffrir qu’en raison du dessein (ou projet) qu’il partage avec le Père : apporter son amour, comme un levain de vie, dans ce qui détruit et nie la vie, établir la présence de Dieu là où tout prétend nier Dieu.

Nous sommes donc invités, au début de la retraite de Pâques, à orienter correctement notre quête. Nous cherchons à discerner comment et à quel point l’amour de Dieu se confirme même et surtout dans le tissu d’événements tragiques.
Durant ces jours, à la lumière des textes bibliques et des célébrations liturgiques, nous suivons Jésus pour pressentir – et parfois saisir – à quel point les événements de la semaine sainte fondent le plus solidement l’espérance : au coeur des réalités les plus sombres, Jésus donne le dernier mot à la volonté du Père qui est de donner la vie, là où la mort -toute forme de mort- prétend tenir une place.
Nous verrons à quel point « la Passion et la Résurrection de Jésus-Christ sont pour chacun-e la source intarissable d’espérance et d’affermissement ».

PASSAGE CRÉÉ

On le sait, Pâque signifie Passage. La Passion et la Résurrection de Jésus ont créé, au centre de l’histoire humaine qui se poursuit, une situation nouvelle. Nous partons à la découverte de cette nouveauté offerte à jamais dans le quotidien de notre existence. Nous chercherons quel(s) passage(e) il nous est demandé de faire, quel(s) seuil(s) nous pouvons franchir, du fait que Jésus est mort et ressuscité.

LA PÂQUE DE JÉSUS

Cette expression au singulier « la Pâque de Jésus » suggère l’unité des divers et nombreux événements qui se déroulent, depuis l’entrée de Jésus à Jérusalem jusqu’à ses premières apparitions comme Ressuscité. Tout cela constitue la Pâque du Seigneur. Il n’y a pas d’une part la Passion et la mort de Jésus, et d’autre part sa Résurrection. En tout cela s’est manifestée l’oeuvre Unique, incomparable, que Dieu a accomplie.
Méditer les textes bibliques, adhérer de tout son coeur aux prières et aux chants de la liturgie durant toute la semaine sainte et les jours du temps de Pâques, tout cela nous nous aide à percevoir l’unité de cette œuvre que Dieu a accomplie pour la guérison de l’humanité, pour le salut de l’être humain, pour que nous lui appartenions, que nous restions en relation avec Lui et qu’il nous partage sa vie dès maintenant et à jamais.

Reconnaissons-le, la retraite de Pâques représente une chance irremplaçable d’aller au coeur de la foi chrétienne, à la racine de l’espérance : l’attestation de l’amour infini de Dieu. Méditer et contempler la Pâque de Jésus va nous conduire à nous décentrer de nous-même pour nous ouvrir à ce que Jésus fait, vit, éprouve, donne…
De cette manière nous réaliserons davantage ce qu’Il a accompli pour nous, pour tous.

* * *

En appui, pour votre méditation je vous propose deux brefs textes :

Jean 10, 11-16

Jésus dit :
Je suis le bon berger.
Le bon berger donne sa vie pour les brebis.

Le salarié est tout différent du vrai berger ; les brebis ne sont pas siennes, et lorsqu’il voit venir le loup, il s’enfuit laissant là les brebis ; le loup s’en empare et les disperse. C’est qu’il est là seulement pour le salaire et les brebis ne l’intéressent pas.

Je suis le bon berger et je connais les miens comme ils me connaissent, tout comme le Père me connaît et moi je connais le Père.

Et je donne ma vie pour les brebis.

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas dans ce parc. Celles-là aussi je dois aller les chercher et elles entendront mon appel ; elles ne feront plus qu’un seul troupeau avec un seul berger.

Jean 12, 23-26

Alors Jésus déclara : « L’heure est venue où le Fils de l’Homme va être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis :

si le grain de blé ne tombe pas en terre pour y mourir, il reste seul. C’est quand il meurt qu’il porte beaucoup de fruits. Celui qui tient à sa vie la détruit, mais celui qui méprise sa vie dans ce monde la sauvegarde pour la vie éternelle.

Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ; si quelqu’un me sert, le Père saura le récompenser.

Maintenant je suis dans un grand trouble. Je pourrais dire : Père, épargne-moi cette épreuve ! Mais je suis venu précisément pour connaître cette heure. Père, glorifie ton Nom ! » À ce moment une réponse vint du ciel : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »

« Seigneur, notre Dieu et notre Père,
qui de tout temps et jusqu’à ce que nous Te voyons face à face,
nous tiens dans ton regard d’amour, d’espérance et d’attention,
nous te supplions de nous faire avancer vers une connaissance de Jésus
qui soit une connaissance d’expérience.

Que notre cœur saisisse quelque chose de ses souffrances,
des abîmes en raison desquels il a donné sa vie,
de ce qui est intolérable et qui est en même temps ce pour quoi
il a donné son pardon et imploré ton pardon.

Que nous devenions ainsi sensibles à la puissance de son amour,
la puissance de ton amour
qui a permis et librement donné la résurrection.

Que notre cœur s’ouvre à ce qui habite le cœur
de ton Fils bien-aimé, Jésus, le Christ :
que s’éclaire pour nous de quel abîme il nous sauve,
de quels maux il nous guérit,
et que nous percevions ainsi la puissance de sa Résurrection.

Nous te le demandons à toi, Père,
qui nous permets de te connaître à travers Jésus-Christ
et qui nous donnes confiance et foi
par l’Esprit Saint, l’hôte de nos coeurs, de nos personnes.
Amen. »