Homélie sur 1 Jn 5,3-12a et Jn 3,16-21

Mes très chères sœurs et frères en Christ,
Une année a pris fin – Je vous souhaite une bonne
nouvelle année benie !
Une année a pris fin, et qu’est-ce qu’elle a eue de la misère au monde entier, cette année. Une année a pris fin, mais ce ne’est pas fini. Qu’apportera la nouvelle ?
Le monde, dans les deux lectures, est un mot clef.
Nous entendons monde les yeux ouverts aux nouvelles de nos jours. Et c’est comme ça qu’il faut écouter la bonne nouvelle, la nouvelle du Christ.
Je cite l’Epitre : 4 puisque tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. Et 6 C’est LUI qui est venu par l’eau et par le sang, Jésus Christ.
J’ajoute de l’Evangile : 17 Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
Le Christ est comme une clef – plus qu’un mot de clef, il nous ouvre une porte, un autre accès. Un accès à Dieu. Une autre vue sur le monde. Mais cette autre vue, cette autre perspective, cette autre nouvelle a à faire avec nos nouvelles, les mauvaises nouvelles de tous les jours. Le Nouveau veut transformer ce qui doit prendre fin.

Le monde, nous sommes en ces temps plus sensibles
par toutes ces nouvelles, qui ne sont pas des vraies des bonnes nouvelles, puisque c’est tout le temps comme ça, il y a trop longtemps. Le monde avec toutes ces guerres, problèmes de pollution, réchauffement climatique a une tendance négative, finale, menant à la fin, à la mort. Ce n’est pas seulement d’une actualité terrible, c’est plus profond.

Comme disait l’écrivain Franz Kafka : « Das Leben ist ein Prozess mit tödlichem Ausgang».
Alors comme si c’était une réponse de l’Evangile, et c’en est une, pas seulement à Kafka, mais au monde entier : 19 Le jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

J’ai toujours pensé et jamais compris que c’était un choix libre, comment peut-on préférer l’obscurité ? Pourquoi les gens donnent-ils préférence à des œuvres mauvaises. Il ne faut pas généraliser, je sais, faut pas dire « les gens » préfèrent l’obscurité, il y en a d’autres, heureusement… Mais peut-être qu’effectivement c’est une tendance générale. Parce que c’est une tendance du monde, une tendance vers la mort, non par libre choix mais parce que la mort s’impose, partout. L’invitation aux œuvres mauvaises est omniprésente et s’impose, non tout premièrement par un manque de discipline, mais par cette tendance du monde vers la mort. Guerre et contre-guerre suit la logique de la mort. Abus du pouvoir, oppression des plus faibles, ravage des biens naturels jusqu’à une terre brûlée suit la logique de la mort – et c’est comme l’autre côte de la même monnaie : D’un côté le faux vainqueur, de l’autre côté la peur, la détresse. Pourquoi ai-je dit faux vainqueur ? Parce que la mort dans cette logique de la mort ne s’arrêtera pas chez l’autre. Cette tendance générale vers la mort n’a comme vainqueur que la mort qui s’impose partout. C’est pourquoi que cette préférence de l’obscurité à la lumière n’est pas un libre choix mais un tourbillon à un seul issu : la mort.

Qu’a à faire la foi dans tout cela ? – Tout !
17 Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Et, l’acte du début, la création, n’est pas la création de la mort, mais la création de la vie ! J’entends – et c’est effectivement un acte de foi – une
priorité de la vie ! Et là en linguistique dans ce cas le français est beaucoup mieux que l’allemand : Quand je dis oui, en principe « j’accuse réception ». Oui en principe c’est « bien-entendu ». En allemand ce serait Jawohl, mais on omet le wohl, dommage. « Bien-entendu » ne va pas de soi. Il faut un consentement actif.

Alors si je dis oui à que Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui, il faut que mon consentement soit actif. Si je dis oui à la priorité de la vie, il faut que mon consentement soit actif. Le témoinage plus grand de Dieu (1 Jn 5,9) par Celui qui est venu par l’eau et par le sang (1 Jn 5,6) demande, attend mon oui. Mon oui au baptême qui est un vrai commencement par mon consentement actif, mon oui à que Jésus, le Christ, sur la Croix ait cassé la dictature de la mort en la surmontant vers la lumière est un témoignage qui surmonte la tendance du monde à l’obscurité, l’omniprésence de la mort.
Nous préférons activement la vie, la vie éternelle !
Nous ne sommes pas des ambassadeurs de la fin, de la mort, de l’obscurité inévitable. Notre témoignage part d’autres priorités. De la priorité de Dieu !

Et, que ceci soit dit encore pour la fin : Il nous faudra toujours – même s’il y aurait beaucoup de raisons pour le contraire – faire attention de ne pas juger le monde. Car le monde, même celui qui a fait un mauvais choix, même par méchanceté, est un monde qui est basé sur la création, sur la priorité de la vie, soumis – sans foi – sous la peur de la mort, et non seulement sous la peur de la mort, mais sous une peur encore beaucoup plus profonde.
Il y a pire que la peur de la mort : C’est la peur profonde du monde de périr (Jn 3,16).

En Ukraine,
en Russie,
en Israel,
au Gaza
est la peur de périr.
Le monde est un monde en peures.

Aussi chez nous, dans les craintes de beaucoup de gens de ne plus pouvoir payer les exigences de la vie.
La peur de périr à son règne clandestin aussi dans les richesses aveugles, le matérialisme impie de notre pays, qui, au fond, est une peur cachée que peut-être rien ne reste, rien de nous, rien du tout. C’est un râpage final selon la logique de la mort : Volons aujourd’hui vite tout ce qui saura perdu demain !

Nous ne témoignons pas de la fin, mais du commencement. Nous témoignons du créateur qui à donné priorité à la vie : Que la vie soit, et la vie fut !
Nous témoignos de celui qui sur la croix a brisé la dictature de la mort pour une ouverture à la vie en lumière.
Nous témoignons aujourd’hui à nouveau de la bonne nouvelle :
Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
Et nous ne temoignons pas de la haine du monde quoi qu’il soit coupable, mais de sa chance : Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
Amen – ainsi-soit-il !