Homélie par le pasteur Jean-Louis L’Eplattenier pour le 9 août 2020

Homélie par le pasteur Jean-Louis L’Eplattenier pour le 9 août 2020

 

1 Rois 19, 9-15a – Rom. 9, 1-5 – St. Matthieu, 14, 22-33

Jésus oblige les siens à monter dans la barque, comme nous avons été obligés d’entrer dans celle de la vie, qui s’apparente davantage à une coquille de noix qu’à une embarcation stable. Pour être parabole de la vie, l’Évangile d’aujourd’hui ne veut pas dire que l’existence n’est que tempête, ou que l’existence de la loi n’est authentique que dans l’affrontement de tempêtes ; il ne veut pas dire non plus que nous avons reçu la vie pour être envoyé au casse-pipe, et, je ne pense pas qu’on puisse prêter à Jésus l’intention d’une mise à l’épreuve ; on voit plutôt un homme triste et fatigué.

Il s’était retiré une première fois après la mort de Jean-Baptiste, mais il est rappelé pour une urgence humanitaire : nourrir une foule affamée qui le poursuit.

Une nouvelle fois, il se retire pour être seul, vivre un instant d’intimité avec le Père, reprendre souffle, se resituer, prier : un appel à vivre nous aussi cette alternance de l’action et de la contemplation, respectant ce mot d’ordre vital : « Prie et travaille pour qu’Il règne ».

Un coup de tabac, donc, sur le lac de Tibériade : une tempête active, « jusque vers la fin de la nuit » : c’est long, bouleversant les disciples qui ont peut-être dérivé : Marc, dans l’Évangile, dit que « les disciples se battent à ramer contre le vent ».

Le vent, l’eau, comme le feu sont ces forces ambiguës, paradoxales, tantôt sources de vie ou de mort, de consolation ou de désolation qui s’entremêlent dans nos vies et dans le monde.

Dans l’Évangile, aujourd’hui, la tempête symbolise les mystères douloureux, les turbulences, les pertes de repères, toutes ces tempêtes, bouleversant, dénaturant les projet du Créateur et la beauté de la vie, désespérant tant de nos semblables qui en concluent à l’inexistence de Dieu.

Elie, lui-même, ce passionné de Dieu, déprime et cherche la mort. Dieu le rattrape, parce que Dieu n’est jamais loin, et Il lui dit Sa Présence dans le murmure d’un souffle ténu : c’est le Seigneur tout en douceur et en tendresse l’invitant à refaire un pas de vie.

St. Paul, cet autre passionné de Dieu, vivra jusqu’à son dernier souffle « la douleur et la grande tristesse » d’être un dissident de sa famille d’origine, ses frères de race, parce qu’il a été appelé à suivre le Christ : un conflit de loyauté, peut-être pas vraiment une tempête, mais un bon exemple de combat, touchant l’être profond ; pourtant il annonce la Bonne Nouvelle, contre vents et marées, avec autorité et succès : il a l’air satisfait, mais il prend l’Esprit Saint à témoin, pour dire sa souffrance ; et puis, il y a cette mystérieuse écharde qui le tourmente, dont il demande, avec insistance, d’être débarrassé : « Ma grâce te suffit »… pour toute réponse !

Alors, comment comprendre une telle parole, au cœur des tempêtes qui secouent notre monde ? Qui peut s’entendre dire : « ne pleure pas », « n’aie pas peur », face aux désastres humanitaires qui font l’actualité. Il y a des tempêtes qui défigurent, personnelles ou collectives, elles laissent souvent sans voix, face à l’absurdité, au pourquoi, face à la révolte, au malheur, à l’injustice, il vaut quelquefois mieux se taire, mais être là et laisser la place au cri de douleur : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Face aux tempêtes de la vie, il y a dans l’écriture un visage exceptionnel, c’est Job. Il est l’image de la confiance absolue en Dieu : il perd tout, à l’extrême imaginable, mais son malheur n’est pas au centre de ce qui lui reste de vie. Je ne sais pas s’il faut dire qu’il lutte avec le mal ou contre le mal, parce qu’en fait on a l’impression que le mal n’a plus de prise sur lui, comme s’il disait « oui » au silence de Dieu ; c’est que sa dignité lui vient justement de sa relation vivante avec Dieu, au fond de son cœur.

« N’ayez pas peur, c’est moi » : Jésus peut le dire parce qu’il EST la Paix, le calme dans la tempête ; comme il rend la vie à Lazare, parce qu’Il EST la Résurrection, comme Il EST la consolation de la veuve de Naïm  en lui rendant son fils.

D’ailleurs, face aux disciples qui le prennent pour un fantôme, Il dit : « N’ayez pas peur, JE SUIS ». En français courant, on traduit : « C’est moi ». En fait, il se présente, comme quant il dit : « JE SUIS le pain de vie », « JE SUIS le bon berger », « JE SUIS la Résurrection et la Vie » … C’est ainsi que Dieu se présente face à Moïse.

Jésus a dit « Je prierai le Père et Il vous donnera un autre consolateur qui sera avec vous pour toujours, , « l’Esprit de vérité » (Jn 14, 16) et, au moment de retourner vers le Père, il a promis : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps » (Matth. 28. 20).

C’est là que se joue notre combat de la foi = le pas de confiance à poser, à faire et à refaire au quotidien, avec évidemment, l’inévitable besoin de vérifier, et la tentation de se donner la main à soi-même, plutôt qu’à Jésus = nous sommes alors proches de Pierre qui sombre ! Mais proche de lui aussi, peut-être, quand nous crions, fragilisés et démunis, comme lui : « Seigneur, sauve-moi ! »

Amen.

Homélie par le pasteur Pierre-Yves Brandt pour la fête de la Transfiguration jeudi 6 août 2020

Homélie par le pasteur Pierre-Yves Brandt pour la fête de la Transfiguration jeudi 6 août 2020

Homélie à partir de 1R 19,9-15 / 2 P 1,16-19 / Mt 17,1-9

Chères sœurs, chers frères,

Sur quoi nous appuyer pour rendre compte de la solidité de notre foi ? 

On peut mener des études savantes et prendre pour références les traités rédigés par les meilleurs théologiens. C’est une démarche qui fait confiance aux raisonnements, aux démonstrations. C’est très utile pour tester la cohérence d’un discours, mais, selon la Deuxième Lettre de Pierre, cela n’engendre pas la foi. Pour témoigner de la Bonne nouvelle de Jésus Christ, il s’agit d’adopter une autre démarche qui s’appuie sur une relation directe avec ce dont la foi témoigne. En ce sens, la Deuxième Lettre de Pierre prend pour appui une expérience de la gloire de Dieu. L’auteur de la lettre affirme avoir vu de ses propres yeux la majesté, la splendeur de Jésus-Christ. Il rapporte l’épisode de la transfiguration de Jésus qui est pour lui la source d’une connaissance véritable de Jésus Christ, et donc d’une foi qui confesse que Jésus est le Seigneur, le Fils bien-aimé de Dieu. Une foi qui confesse aussi que, pour connaître Dieu, il s’agit d’écouter Jésus.

Selon l’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre, la transfiguration de Jésus atteste sans hésitation possible de « la venue puissante de notre Seigneur Jésus Christ », selon la traduction de la TOB, ou pour être plus proche du texte grec, « de la puissance (dunamis) et de l’avènement (parousia) de notre Seigneur Jésus Christ ». Il n’y a là rien de compliqué, rien de difficile à comprendre. Lors de la transfiguration de Jésus, les disciples présents ont reçu une attestation certaine que Jésus est bien le Fils bien-aimé de Dieu. Dès lors, ils n’ont pas eu besoin d’en chercher d’autres démonstrations. Telle est l’affirmation de l’auteur de la lettre.

Nous fêtons aujourd’hui la Transfiguration de notre Seigneur Jésus Christ. Nous fêtons le moment où Dieu confirme à Jésus, en présence de trois disciples, l’identité de Fils de Dieu de Jésus. Si nous écoutons ce que nous dit l’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre, nous fêtons le moment où Dieu nous a révélé de manière certaine que Jésus est son Fils bien-aimé et que nous sommes sauvés si nous plaçons notre foi en Lui.

L’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre décrit la transfiguration de Jésus comme une manifestation de la puissance et de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ. En quoi cet épisode est-il une manifestation « de la puissance (dunamis) et de l’avènement (parousia) de notre Seigneur Jésus Christ » ?

Prenons d’abord la puissance. De quelle puissance s’agit-il ?

Quand on parle de puissance, surtout quand on parle de Dieu comme du Dieu Tout-Puissant, on imagine un déploiement de force. Lorsqu’un chef politique veut faire une démonstration de sa force, il organise un défilé militaire. Il montre à tous la puissance de destruction qu’il est capable de déployer s’il le souhaite. La toute-puissance de Dieu est-elle synonyme de puissance à laquelle rien ne peut résister ? Faudrait-il envisager Dieu comme celui qui, dans sa relation à sa création et à nous, se situe dans un rapport de force ?

Le texte tiré du Livre des Rois, que nous avons entendu tout à l’heure, révèle une autre forme de puissance. Dieu n’était pas dans le vent violent. Il n’était pas dans le tremblement de terre. Il n’était pas dans le feu dévorant. Dieu était dans le souffle ténu, dans un murmure léger. Si nous comprenons cette lecture tirée du Premier Testament comme un commentaire de la lecture du récit de la Transfiguration, alors il faudrait comprendre que le visage de Jésus resplendissant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière sont une démonstration de la puissance de Dieu à la manière d’un souffle ténu, d’un murmure léger. Non pas une démonstration de force écrasante, mais une confidence glissée au creux de l’oreille. Le secret dévoilé dans le récit de la rencontre d’Elie avec Dieu, c’est que le murmure léger qu’il entend est plus puissant que le vent violent, le tremblement de terre ou le feu dévorant. Car seul le murmure léger a réussi à le faire sortir de la caverne où il s’était terré.
Cela nous dit quelque chose de fondamental sur la puissance de Dieu qui se révèle lors de la transfiguration de Jésus. La puissance qui est une démonstration de force à laquelle rien ne résiste se contente d’être une puissance qui détruit. Elle détruit ce qui fait obstacle. Mais elle fait le vide autour d’elle. C’est une puissance qui effraie. Seul le murmure léger est capable de susciter la vie. La puissance de Dieu, révélée en Jésus notamment lors de la transfiguration n’est pas une puissance destructrice. C’est une puissance qui fait lever la vie, qui relève, qui suscite, qui ressuscite. C’est un élan, un dynamisme et non de la dynamite !

L’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre dit que la transfiguration de Jésus est une manifestation de la puissance et de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ. Nous avons vu en quoi elle est manifestation de puissance. Voyons en quoi elle est manifestation de l’avènement de Jésus. Le terme « parousie » que je traduis par avènement pourrait aussi être traduit par venue ou peut-être aussi par présence.

Le récit de la rencontre d’Elie avec Dieu à l’entrée de la caverne nous présente ce moment comme la venue de Dieu, la manifestation de sa présence, mais d’une présence qui se fait proche, intime. Elie, qui était en plein désarroi a pu être rejoint par Dieu. Lors de la transfiguration, il y a aussi une grande intimité. Jésus n’a pris avec lui que trois disciples, ses plus proches. En entendant le murmure léger, Elie se voile la face avec son manteau. Sur la montagne de la transfiguration, une nuée couvre les disciples. Si bien qu’ils ne voient plus rien. Nous avons vu son éclat, sa majesté, dit l’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre. Mais au moment où ils entendent la voix du ciel, les disciples n’ont fait qu’entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ». N’est-ce pas cela le murmure léger, ténu, qui leur souffle dans le cœur la confidence la plus intime que Dieu peut leur faire ?

La manifestation de l’avènement de Jésus Christ, lors de la transfiguration, c’est la manifestation qu’une distance est abolie, qu’une marginalisation est dépassée. Elie avait franchi un très long chemin pour aller le plus loin possible de Dieu, et cette marginalisation volontaire n’est plus de mise. La séparation entre Dieu et nous est supprimée.

Il n’y a plus Dieu et moi, mais Dieu en moi. L’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre le dit bien : ce murmure fait lever une lumière dans nos cœurs. Sur la montagne, les disciples voient la lumière qui resplendit du cœur de Jésus et qui habite tout son être, qui resplendit en son corps même. Quand cette lumière se lève dans nos cœurs, c’est un élan de vie qui rayonne et que rien ne peut arrêter. Rien ne peut être plus intime à notre être et rien ne peut l’empêcher de rayonner au-dehors.

Ecoutons ce murmure de Dieu et laissons sa lumière se lever dans nos cœurs.

Homélie par le pasteur Hyonou Paik pour le 30 juillet 2020

Homélie par le pasteur Hyonou Paik pour le 30 juillet 2020

Marc 6,45-52

Alors, qu’est-ce qu’ils n’avaient pas compris ? Il est vrai que les disciples de Jésus avaient eu ce privilège unique d’avoir vécu un moment historique de l’humanité, mais nous, nous bénéficions cet avantage de lire et de relire ce qui s’est passé, ce qui se passe, avec l’ensemble de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ. Comme on dit, on est toujours plus intelligent après. Alors, nous avons lu ce matin encore l’histoire des pains, cette histoire d’un incroyable banquet en plein air. Qu’est-ce que les disciples avaient échoué à comprendre pour rester à la fin bouche bée, bouleversés et paralysés, devant ce Jésus qui les rejoint ?

Mais avant de remonter le temps, pour nous qui pouvons feuilleter et consulter la Bible, des commentaires et des études de savants autant que nous voulons, nous serions tentés de pointer l’inintelligence des disciples et leur endurcissement du cœur dans ce récit de la marche sur les eaux lui-même. On pourrait dire, en effet, qu’ils n’ont pas réussi à voir la manifestation de la puissance divine dans notre histoire. Qui donc aurait pu marcher sur la mer si ce n’est Dieu dont le souffle planait à la surface des eaux bien avant que quelque chose existe (Gn 1,2 ; voir aussi Job 9,8 ; Ps 77,20 ; Es 43,16) ? Qui aurait pu maîtriser l’eau et le vent de cette manière si ce n’est celui que Dieu avait promis d’envoyer, afin qu’il vainque la puissance du mal secouant notre existence comme une tempête et celle de la mort menaçant de noyer notre existence à jamais ? Ils auraient dû dire « alléluia » au lieu de crier « fantôme » à la vue de la silhouette de Jésus qu’ils avaient quitté il y a à peine 6 à 9 heures. En plus, Jésus calme les disciples affolés en disant : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ». Tenez, ils n’ont pas su reconnaître ou accueillir ces expressions rappelant le nom de Dieu (Ex 3,14 ; Es 43,1-3.10-11) et son apparition (Ex 14,13 ; 20,20).

Mais n’allons pas si vite : on est toujours plus intelligent après. Et souvenons-nous : l’évangéliste nous dit que, si les disciples n’arrivent pas à réaliser ce qu’ils sont en train de vivre, c’est parce qu’ils n’avaient rien compris à ce qui s’était passé dans l’histoire de la multiplication des pains. Alors, qu’est-ce qu’ils auraient dû comprendre ? Qu’est-ce que nous aurions dû comprendre ce matin ? Est-ce le fait que le Christ tout-puissant maîtrisant des éléments de la nature n’est compréhensible qu’en lien avec ce Jésus qui se laisse prendre pitié de la foule affamée de la parole et du pain ? Ou, est-ce le fait que celui qui sait marcher sur les eaux, dominer la puissance de la mort, n’est pas séparable de celui qui donne à manger et qui se donnera à manger à travers sa passion et sa mort sur la croix ? Ou bien encore, y avait-t-il quelque chose à comprendre avec les douze paniers remplis du reste à la fin du repas ? Qu’est-ce que Jésus en a fait au fait ?

Je ne vous ennuierai pas longtemps avec toutes ces hypothèses. Vous en trouverez de meilleures. Mais une chose est sûre. Avec cette petite remarque finale de l’évangéliste Marc, nous sommes tout à coup embarqués dans la même barque que ces disciples. Nous sommes nous aussi invités à remémorer ce qui s’était passé auparavant pour comprendre ce qui se passe maintenant. C’est en nous souvenant sans relâche de qui était ce Dieu que nous reconnaissons ce qu’il fait aujourd’hui. C’est en nous rappelant ce que Dieu avait promis que nous découvrons la direction qu’il nous montre aujourd’hui. Par sa vie, sa mort et sa résurrection, le Christ nous dit que le Dieu de l’univers, c’est celui qui crée, aime et sauve, comme il l’était hier et comme il le sera demain.

C’est pourquoi il est important d’apprendre sans cesse à découvrir et à reconnaître dans le passé lointain et proche de notre existence les traces de Dieu : sa main, son « coup de pouce » ou son « stop », son souffle, sa voix, ses oreilles tendues, ses pleurs ou ses rires, ses expressions de désarroi ou de joie… Lire l’histoire de chacune, de chacun ou celle d’une communauté avec cette loupe repérant les traces de Dieu, cela pourrait apparaître aux yeux du monde comme quelque chose d’incompréhensible. Mais c’est la manière d’écrire l’histoire que le Christ nous a apprise : il dit que le Dieu que nous prions est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qu’il est le même de Pierre, de Marthe et Marie, de Lazare, et qu’il est le même de chacune et de chacun de nous.

En lisant ce que Dieu a laissé comme empreintes, comme traces, dans ce que nous avons vécu, peut-être apprendrons-nous à accueillir celui qui vient nous rejoindre aujourd’hui avec un peu plus de confiance, cela malgré l’obscurité qui nous entoure, malgré la fatigue de ramer contre le vent. En nous rappelant mutuellement comment Dieu est apparu dans nos vies, peut-être saurons-nous nous réjouir à l’écoute de sa voix : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur » et lui répondre : « Nous voici. Où veux-tu nous emmener ? » Bien sûr, nous serons toujours plus intelligents seulement après. Mais que voulez-vous ? Nous ne suivons pas le Christ pour devenir intelligents. Nous le suivons parce que cette vie est vraie.