Homélie par la pasteure Béatrice Perregaux-Allisson 28 juin 2020

Homélie par la pasteure Béatrice Perregaux-Allisson 28 juin 2020

2 R 4, 8-17
Mt 10, 37-42
Ro 6, 3-11

Hier, j’étais au téléphone avec ma maman : tu prêches sur quel texte ? « Qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. »
« Ouh, c’est difficile ! » 😉 Oui, c’est difficile, comment pourrais-je lui dire « J’aime mieux Jésus que toi » ou comment pourrais-je entendre d’elle « Je préfère Jésus à toi » ?

Et ces paroles sonnent d’autant plus étrangement que le confinement nous a fait expérimenter l’importance des liens – intrafamiliaux – ou tous les liens dont nous étions privés, qui n’étaient plus possibles.

Oui, comment un texte biblique peut-il déprécier les liens filiaux/ parentaux ? Alors même que le décalogue nous enjoint à honorer son père et sa mère ? Ce que Matthieu, lui aussi rappelle dans la bouche du jeune homme riche (Mt 19, 16-26) et que Jésus valide en disant « tu as bien parlé ».

Je peux évidemment me dire que cette question est la mienne, et non la vôtre – vous, quand vous êtes entrés dans les ordres à Grandchamp, vous avez quitté père et mère, renoncé à avoir des fils et des filles, pour répondre à l’appel du Christ. Vous avez déjà fait ce choix.

En même temps, tout le travail d’introspection, le travail sur soi que vous faites, p.ex. dans la démarche de l’évangélisation des profondeurs, vous a, j’imagine, fait prendre conscience de l’importance de ces liens parentaux, de la manière dont ils vous ont marquées tant de manière limitante, voir destructrice, que constructive, épanouissante.

Alors quoi ?
Tout d’abord, nous ne sommes pas seuls avec ces questions. Matthieu déjà a réfléchi à la difficulté de transmettre cette parole de Jésus. Les commentaires s’accordent en effet pour dire qu’il a probablement atténué la phrase originale telle qu’elle nous est transmise chez Luc (14,26): « qui ne hait pas son père et sa mère.. ». Mais en même temps, comme l’araméen ne connaît pas de comparatif, Matthieu a peut-être simplement traduit en grec l’intention originale : aimer plus.
Ensuite, le terme utilisé ici n’est pas agapan, comme dans « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 39ss), mais philein qui chez Matthieu est plutôt connoté négativement (Ceux qui aiment faire leurs prières au vu et au su de tout le monde Mt 6,5 ; ou ceux qui aiment occuper les premières places dans les dîners ou les synagogues Mt 23,6)

Cherchons plus loin. Le texte de Matthieu se situe à la fin de l’envoi des Douze disciples en mission (début 10,1) ; il leur donne l’autorité de chasser les esprits impurs, de guérir toute maladie et toute infirmité (10,1), il les envoie sans argent, sans sac, sans bâtons (10,8), il avertit qu’ils seront livrés aux tribunaux, flagellés dans les synagogues (10,17). Il encourage à ne pas craindre ceux qui – peuvent tuer le corps, mais ne peuvent tuer l’âme- (28) Puisqu’aucun moineau ne tombe sans la volonté du Père, Il invite à la confiance en ce Dieu qui a compté tous nos cheveux(29s). Il met en garde qu’il reniera ceux qui le renieront (10,32ss).

Notre passage résume et souligne la radicalité et l’orientation de base de cet envoi. Vivre comme disciple, témoin pour le monde au sein d’une communauté religieuse ou comme tout baptisé exige – et offre – une orientation exclusive, de toute sa vie, sur le Christ.

Pour l’illustrer, je vous ai fait un dessin
J’ai essayé de reproduire un céphalopode. C’est à dire la manière dont les tout jeunes enfants dessinent une personne. : une grande tête avec des yeux et des jambes.

Pour les pédiatres et les psychologues, ce dessin exprime leur première perception de l’autre : un visage qui leur sourit, leur parle, les regarde, rayonne. L’enfant dessine ce qu’il perçoit.
L’importance du regard, du visage de l’autre dans la relation. La valeur qu’il reçoit, le lien qui s’y dit.

C’est à travers les visages qui le regardent que l’enfant comprend petit à petit qu’il est quelqu’un, un vis-à-vis des autres, une personne. Il découvre et reçoit sa propre identité. Et ce premier visage ou ces visages qui, au début d’une vie, reviennent souvent, sont ceux des parents.

L’identité se construit à travers les relations, les interactions. Martin Buber disait : il n’y a de « je » que parce que quelqu’un m’a dit « tu ».

Ce qui se passe dans la relation peut être créateur de force de vie, cela peut aussi être neutre ou mortifère. Ainsi, Martin Buber distinguait les relations « je-Tu », où l’ouverture, l’attente mutuelle laisse la place aussi à l’inattendu, des relations « je-Cela » où l’autre est chosifié. Le Tu ou le Cela ne dépend pas de l’objet de la relation, nous pouvons autant chosifier une personne dans notre interaction avec elle que vivre une relation Je-Tu avec un arbre, s’ouvrant à lui comme à un vis-à-vis.

Pour reprendre notre texte, je dirai qu’il invite à laisser tomber les nombreux liens qui nous ont fait, défait, ceux que nous soignons ou qui nous emprisonnent, pour reprendre en premier le lien primordial à Dieu :
Voir/ entendre/ percevoir/ s’imprégner d’abord du regard, du visage de Dieu, en recevoir notre identité première, y retourner toujours.
Et placer tous les autres liens, filiaux, parentaux, autres à la deuxième place. Ils ne sont pas secondaires, ils deviennent seconds. Reconnus dans leur importance, mais seconds.
L’assurance que nous donne le lien premier au Christ nous donne de les vivre avec la distance ou la liberté nécessaires. Nous n’en dépendons pas en premier. Ils ne sont pas décisifs pour notre identité première. Ils sont importants, décisifs parfois, mais seconds.

Vivre en premier le lien au Christ, préférer l’amour du Christ et au Christ à tout autre lien, c’est perdre en assurances plurielles : je ne suis pas d’abord tel et telle, fille ou fils de / parent de/ sœur de…, je ne suis pas d’abord reconnue par mes pairs, mes diplômes, mes expériences, identifiée par … – je suis d’abord fille, fils ou vis-à-vis de Dieu. Je n’ai ni argent, ni sac, ni bâton, je suis envoyée, sans autre assurance que mon lien au Christ vers ….mes semblables.
Je ne crains pas ceux qui peuvent tuer le corps ; ils ne peuvent tuer l’âme ; l’âme – ce qui est moi est relié à Christ.

Ce que j’essaye de décrire, vous l’aurez compris, c’est un même mouvement que celui du baptême que nous avons lu dans Romains : qu’il y a à mourir à une sorte de liens pour retrouver en liberté une autre manière de les vivre.

Notre lien premier est au Christ, notre identité première nous est donnée par lui.

« En lui, avec lui et par lui » dirons-nous plus tard dans le déroulement de la Cène.

Peut-être que c’est l‘importance de ce visage premier que nous transmettent les icônes.

Ce regard est premier, il est aussi notre horizon « A présent, nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors, ce sera face à face » 1 Co 13,12

Ce texte radical qui clôt l’envoi des Douze se termine sur une note encourageante : « qui vous accueille, m’accueille et qui vous accueille, accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; Qui accueille un juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste ». J’y lis que nous pouvons être fenêtre sur le visage du Dieu et que c’est en cette qualité-là que nous sommes bienvenus. Et par conséquence, j’y lis aussi que je peux accueillir l’autre comme ouverture sur le visage du Christ. L’identification au Christ par le baptême nous invite à nous accueillir mutuellement, non pas comme personne, mais en qualité de témoins d’un lien d’amour et de vie qui fonde l’identité. Nons pas comme personne, mais comme porteurs du Christ.
Nous pouvons nous comprendre comme fenêtre ouverte pour l’autre sur le Christ et cette identité première qui nous est offerte et recevoir l’autre comme tel.
Les commentaires pensent qu’il s’agit ici, pour les premières communautés chrétiennes, d’encourager à l’hospitalité à l’égard des apôtres ou messagers itinérants. Qu’il en va donc de soigner les liens communautaires.

L’attitude que j’ai essayé de décrire, est celle que la Shounamite du texte des Rois vit naturellement à l’égard du prophète Elisée. Elle l’accueille en sa qualité de prophète. Comme une manière de faire progressivement de la place à ce lien premier, elle offre d’abord un repas, puis plusieurs, puis une chambre. Elle exerce l’hospitalité comme Abraham. Elle prend les choses en mains, décide et agit avec une grande liberté, comme Débora. Elle est diplomatique dans ses prises de parole (affirmant ses options, intégrant son mari dans le « nous ») ; elle est diplomatique comme Nathan ou Abigaël.
Quand Elisée lui demande ce qu’il peut faire pour elle, elle réponde « j’habite au milieu de mon peuple » ou, TOB, « Je vis tranquille au milieu des miens ». Elle dit ainsi aussi l’importance et la reconnaissance des liens.
Elle exprime pour moi cette assise et confiance intérieur que donne le lien premier au Christ pour vivre libre du monde et pour le monde – ce qui est, nous dit le texte en métaphore, porteur de vie et d’avenir.

Amen

Quelques nouvelles pour juin 2020

Quelques nouvelles pour juin 2020

Chaque année les sœurs ont un temps de solitude et de renouvellement pour maintenir l’équilibre entre le « prie et travaille ». Normalement nous essayons de répartir ce temps sur plusieurs mois pour garder notre accueil ouvert. Cette année particulière, dans l’espérance de pouvoir ré-ouvrir notre accueil dès que possible, nous avons concentré ce temps, surtout sur les mois de juin et de juillet.

Nous avons choisi, pendant l’absence de tant de sœurs, de ne pas essayer de suivre les consignes qui changent à chaque instant. Ainsi nous ne pouvons pas encore ouvrir les prières communes à l’Arche à des personnes de l’extérieur, mais nous faisons le pas de reprendre les célébrations de l’eucharistie les dimanches pour nous et nos volontaires.

Notre accueil restera aussi fermé pendant le mois de juin. En juillet nous espérons pouvoir accueillir quelques hôtes qui nous connaissent déjà. Pour août et septembre nous allons réévaluer la situation début juillet.

 

Tant que nous ne pouvons pas encore prier ensemble à l’Arche et y vivre les célébrations liturgiques, nous sommes en communion avec vous par la transmission des prières par internet et les liens d’amitié et de fraternité qui nous unissent en Christ. Nous en sommes si reconnaissantes ! Merci pour la prière les uns, les unes pour les autres et pour tous les gestes de générosité et de solidarité !

 

Nous continuons à porter dans la prière la situation actuelle, d’intercéder pour tant de personnes dont la précarité saute aux yeux, d’intercéder pour les acteurs et actrices politiques, économiques, sociaux et ecclésiastiques qui, par leur responsabilité et leur pouvoir peuvent contribuer à un changement dans nos sociétés pour que la dignité de chaque personne ait priorité par rapport aux gains matériels ou de prestige.

 

Cela reste que la chapelle est ouverte pour la prière individuelle

de 8h15 à 12h
de 12h45 à 14h45
de 15h45 à 17h45 (le lundi : de 16h30 à 17h45)

 

Dans tout ce que nous vivons, personnellement, communautairement et en tant qu’humanité nous sommes portés par un grand amour, une grande bienveillance. Le Souffle Saint nous le rappelle et nous fait y adhérer, jour après jour !

Homélie pour lundi de Pentecôte, 1 juin 2020, par le pasteur Félix Moser

Homélie pour lundi de Pentecôte, 1 juin 2020, par le pasteur Félix Moser

Nombres 11 ; 24-29
I Corinthiens  12 ; 4-11
Jean 14 ; 1-10

« Que votre cœur ne se trouble pas[1] » L’exhortation indique que l’auteur de l’Évangile s’adresse à des gens perturbés.
Troublé, je le suis aussi, et nous sommes sans doute nombreux à l’être, lorsque nous pensons à l’avenir de toutes nos Églises visibles. Inquiets je le suis en particulier lorsque je pense à l’unité de nos Églises.
Jean s’adresse à une communauté qui doit faire face à l’absence du Jésus terrestre. Un groupe de disciples continuera son chemin sans Sa présence. Jésus, connaissant l’être intérieur des siens appelle à la foi et il les rassure.

« Vous croyez en Dieu croyez aussi en moi ». C’est sans doute par cette première démarche qu’il faut commencer. S’en remettre avec confiance à Jésus le Christ, à son Esprit appelle à un exercice de dé-maîtrise salutaire mais jamais vraiment atteint. Et peut-être heureusement que le détachement n’est jamais complet, car la dé-maîtrise ne doit devenir résignation et simple acceptation du statut quo. La dé-maîtrise peut se conjuguer avec la responsabilité de croyants qui marche depuis Pentecôte dans la dynamique transformatrice du Souffle de Dieu qui les pousse vers autrui.

« Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures ; sinon vous aurai-je dis que j’allais vous préparer le lieu où vous serez.[2] »
Je note, dans ce passage, le jeu subtil entre le présent et le futur. Les demeures sont célestes : elles sont les demeures qui nous permettront de demeurer éternellement auprès de Dieu. Pourtant les différents temps des verbes entre le présent et le futur invite les disciples à faire le lien entre le ciel et la terre. Nous voici invité à habiter pleinement le monde d’ici et maintenant dans la confiance pour ce qui viendra après. Le Christ, l’Envoyé du Père se fait l’intermédiaire entre le monde futur et le temps de notre présent. Mais il le fait aussi spatialement, si j’ose le dire ainsi, entre nos maisons terrestres et les demeures célestes. C’est dans cet Esprit d’espérance que nous sommes appelés à vivre entre autre la relation aux différentes Églises : en partageant leur combat, leurs nécessaires réformes et leurs espoirs. Regarder l’Église et notre société à partir du futur de Dieu signifie simplement ceci : l’Église et le monde ne sont pas seulement ce que nous voyons. Ils sont aussi et surtout ce que nous croyons.
Le lectionnaire, en ce lundi de Pentecôte ouvre une voie originale pour nous redonner de l’espoir. En effet vous avez entendu les versets de la première lettre aux Corinthiens sur l’unité du corps du Christ et la diversité de ces membres. Les deux mots unité et diversité structurent tout le début du texte. Je dirai presque qu’ils viennent comme un refrain. « Il y a diversité de dons mais c’est le même Esprit, diversité de ministères mais c’est le même Seigneur ; il y a divers modes d’action, mais c’est le même Dieu. (…) Et en conclusion à l’énumération de la diversité des dons l’apôtre conclut : Et (en) tout cela c’est le seul et même Esprit qui le produit. [3]»
Il y a quelques années le théologien Oscar Cullmann a écrit un livre intitulé : l’Unité par la diversité [4].
Oui vous avez bien entendu c’est bien par la diversité et non dans la diversité. Le par la diversité ouvre une vision dynamique. Dans la diversité est statique. Dans la diversité peut se muer un constat qui entérine un état de fait et qui nous permet de nous installer dans un côtoiement inoffensif et sans risque. Par la diversité nous pousse à agir, à aller à la rencontre des membres des autres Églises.
Mais plus précisément comment faut-il comprendre cette formule : « L’unité par la diversité » ? Confiant dans le futur ouvert par l’Évangéliste Jean, la formule est construite sur la diversité des dons de l’Esprit et l’unité du corps du Christ.
L’idée centrale du livre se résume ainsi : au lieu de se restreindre en reconnaissant les dons de l’esprit donné seulement à des individus il est possible aussi de reconnaître ces dons donnés à divers groupes et aux différentes Églises. L’interprétation de ce pionnier de l’œcuménisme offre une grandeur de vue et un élargissement de taille qu’il vaut la peine de refaire nôtre aujourd’hui. L’ouverture postulée par Cullmann met en évidence que chaque Église possède des dons particuliers, des dons qu’elle a particulièrement cultivés dans sa tradition et dans son histoire.
Quels sont alors ces charismes qui sont particulièrement mis en évidence dans nos Églises voisines et chez nous-mêmes ?
Les catholiques je cite ont reçu « l’universalisme » qui comprend la capacité à « entourer l’Évangile des formes extérieures qui le préservent de la désintégration ». Les dons du protestantisme résident dans sa capacité de concentration sur le Christ comme unique médiateur et sur la place conférée aux Écritures. Chez les orthodoxes, et nombre d’entre nous l’ont pressenti depuis longtemps, les dons liturgiques et le sens de l’esthétique sont particulièrement visibles.
Reconnaître les charismes de chacune des Églises sur le même mode que celui de nos frères et sœurs humains permet de penser sereinement le rapport à l’unité. L’unité n’est pas l’uniformité. Elle n’est pas une sorte de fusion indistincte qui amalgamerait nos identités. Cette diversité n’est pas un malheur. Elle est, en effet, corroborée par les historiens du christianisme du premier siècle. Chaque communauté, que ce soit les Églises fondées par Paul, la communauté de Marc, de Luc ou encore celle de Jean avait leur physionomie propre, leurs caractéristiques, tout comme chaque personne a sa propre personnalité.
Mais avec la même force et dans le même mouvement il faut souligner que cette diversité ne signifie pas dispersion et séparation.
Les charismes étant divers, leur origine, leur fondement doit rester le même : La foi au Christ, la venue du Royaume de Dieu, la nécessité de mettre en pratique l’Évangile par les Béatitudes, la marche à la suite de Jésus qui va jusqu’au bout de son amour en mourant sur la croix, sa résurrection et son élévation vers le Père. En introduction à notre texte Paul prend bien soin de souligner : Nul ne peut dire Jésus est le Seigneur si ce n’est par l’Esprit saint.[5]

En ce jour de Pentecôte la foi au Souffle de Dieu métamorphose notre intelligence et nos cœurs pour que nous demeurions dans l’ouverture à autrui et autres Églises.
Plutôt que de pointer les déficits et les manques des autres Églises et les nôtres nous pouvons apprendre à discerner dans les Églises sœurs quels sont leurs charismes propres. Pentecôte ce n’est pas seulement l’Esprit Saint pour soi et pour quelques individus. Pentecôte c’est un état d’esprit commun dans la reconnaissance des charismes. Ces derniers ne peuvent être conservés jalousement pour soi et le petit cercle de chrétiens de la même confession. Les charismes n’appartiennent pas à une dénomination particulière. Les charismes peuvent devenir sources de joie quand ils sont compris et reçus comme un service rendu à l’entier de Église et au service pour la société dans laquelle nous vivons. Le dénominateur commun de tous les dons réside dans le service.
Or sur ce point Saint Paul se révèle d’une lucidité sans faille. Hélas les charismes peuvent devenir des sujets de gloriole, de vanité, de divisions. La notion de service rendu à l’unité par la diversité n’est donc pas facultative.

Mais tant que nous restons des humains nous devrons aussi accepter l’imperfection des personnes et de nos Églises. Mais tant que nous demeurons sur terre nous sommes aussi appelés à croire qu’ensemble ces mêmes Églises soient capables de grandes choses.

Dans cette optique le mot de la fin appartient sans doute au théologien américain Stanley Hauerwas. Il dit en effet ceci : « L’Église est un rassemblement extraordinaire de gens extraordinairement ordinaires. »

Amen.

 

[1] Évangile selon Saint-Jean, Chapitre 14, 1a

[2] Évangile selon Saint- Jean, 14, 2

[3] I Co,12, 4 à 11 en partic 4, 5 et 11

[4] Oscar CULLMANN L’unité par la diversité, Paris, Cerf, 1986. Voir aussi Matthieu ARNOLD Au service de l’œcuménisme : Léon-Arthur Elchinger et Oscar Cullmann in Positions luthériennes 68ème année No 1 janvier-mars 2020.p.69 à 93

[5] I Cor 12 ;3