Homélie par le pasteur Jean Philippe Calame pour le culte d’adieu de soeur Danièle

Homélie par le pasteur Jean Philippe Calame pour le culte d’adieu de soeur Danièle

Mes sœurs, mes frères, Georges Bernanos partage par l’un de ses personnages l’intuition suivante : une parenté avec un lieu particulier de l’Evangile  est préparée pour chacune, pour chacun de nous ; telle scène peut nous attirer, telle situation rapportée par l’Evangile peut nous façonner de manière essentielle, parce qu’il s’agit d’un lieu de l’Evangile qui correspond à l’appel unique que le Seigneur adresse en propre à chacun, chacune de nous. Pour notre sœur Danièle, ce lieu a été probablement l’intimité vécue par Jésus avec son Père. Intimité que Jésus est disposé à partager, puisqu’il demande précisément : « Père, je veux que là où JE SUIS, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi ». Dans l’intimité même du Seigneur, sœur Danièle, cette si rayonnante terrienne, a trouvé la racine robuste de la joie et le terreau de la générosité ! Son lieu particulier dans l’Evangile n’a-t-il pas été l’heure où Jésus a exulté de Joie sous l’action de l’Esprit ? À cette place-là, sœur Danièle a cherché et trouvé la bonne part. « Pour moi, approcher Dieu est mon bien ». Les mots qui sortent de la bouche de Jésus  à cette heure-là, rendent palpable l’essentiel de l’Evangile : la louange « Je te loue, Père » ; la simplicité « Tu as choisi de te révéler à qui n’a pas le cœur fier, aux petits » – or Jésus se fait le plus petit – ; et la miséricorde « Vos noms sont inscrits dans les cieux ». Ecartons aussitôt, frères et sœurs, la pensée que la joie exprimée à cet instant par Jésus serait fugace ! Non ! Ce jaillissement révèle plutôt la source de la joie, qui n’est rien de moins que la vie de communion partagée par le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Communion unissant le Père qui ne sait que donner, l’Esprit dont l’allégresse est de transmettre tout don, et Jésus le Fils, dont la hâte est d’aimer le plus humble ou le plus éloigné du même amour que le Père qui l’a envoyé. La joie qui jaillit ici a la longévité de l’amour éternel du Père, amour dont Jésus vient de reconnaître l’influence dans l’exultation de ses bien modestes disciples. Comme le Petit Prince marchait lentement vers une fontaine pour goûter quel trésor l’eau représente, sœur Danièle n’a cessé de marcher vers cette intimité de Jésus louant son Père dans l’élan de l’Esprit, afin de vivre à partir de ce lieu-là l’existence sur notre terre. Elle y a reçu notamment la disposition à discerner avec acuité combien la beauté se nourrit de la simplicité : « Par ta lumière nous voyons la lumière » ; et comment l’espérance trouve sa force dans la bienveillance du Père. « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. »  Il nous arrive parfois, frères et sœurs, de soupirer devant la densité des lettres de Paul ou de Pierre. C’est souvent parce que nous sommes pressés de cueillir… là où nous devrions observer, œuvrer, revenir et persévérer, comme sœur Danièle savait le faire pour entretenir une plate-bande de fleurs et de rosiers. Si les lettres des apôtres nous résistent, c’est aussi parce que nos esprits savants ne voient que des idées et des concepts là où les mots parlent simplement -mais avec précision- d’expérience vécue. Une témoin comme sœur Danièle peut alors nous prendre par la main. Et je vous invite, mes sœurs et mes frères, qui avez aimé sœur Danièle, à faire l’expérience : relisez la si grande et si profonde louange par laquelle l’apôtre Pierre ouvre sa première lettre. Lisez, relisez lentement cette louange en la mettant côte à côte avec des souvenirs que vous avez de notre sœur. Et vous découvrirez combien la vie concrète d’une personne toute humaine peut refléter l’œuvre qui suscite la louange de l’apôtre, l’œuvre infinie et bouleversante de Dieu. Ainsi, par exemple, le mot « miséricorde » s’incarnait dans la manière dont sœur Danièle savait écouter. On la voyait la tête inclinée avec attention, et même une épaule penchée, signe de compassion, son oreille s’approchant ainsi du cœur, tandis que son regard vous rejoignait non pas de haut, mais de la terre des humbles, du milieu des petits. « Dieu nous a fait renaître », dit encore l’apôtre, et la nouvelle naissance dont il parle n’est pas une figure symbolique du langage. Pensez à la figure qu’a été pour nous sœur Danièle, chez qui nous avons pu goûter le renouvellement surprenant de la nouvelle naissance, la vitalité de l’être, la joie fine de l’humour, la spontanéité de l’enfant jusqu’au terme de son grand âge. Attestation de l’héritage d’une vie renouvelée, qui ne connaît pas de vieillissement, qui ne se flétrit pas, mais que les rides elles-mêmes parviennent à chanter ! «Dieu nous a fait renaître pour une espérance vivante » : malgré les limitations, les douleurs, les souffrances de soi-même et du monde, sœur Danièle tenait l’espérance toujours à portée de main, à portée de cœur. Ce que je garde précieusement des moments où nous avons échangé des sujets importants et parois graves – alors qu’elle tenait toujours un sécateur ou des branches à la main- c’est le retournement que son bon sens et sa foi opéraient pour donner en viatique un encouragement. Que de fois et pour combien d’entre nous cette témoin aura su pratiquer l’émondage des branches mortes de l’anxiété et l’élimination des pousses gourmandes de l’esprit de victimes… « Vous exultez d’une joie inexprimable » remarque l’apôtre Pierre. Une joie qui dans le monde va se faufiler avec une détermination aussi étonnante que son expression est simple et pourrait bien passer inaperçue… Ainsi, en ces dernières semaines, sœur Danièle pouvait au même instant dire en toute réalité : « Je n’en peux plus… », et ajouter en toute vérité : « Je suis heureuse, avec mes sœurs ». Et précisément, une sœur confie : « Je suis allée lui apporter la communion dans sa chambre. Ce n’était plus l’Arche, ni la chapelle de l’Amandier. Sœur Danièle ne pouvait plus entendre le détail des paroles. Mais le climat, la tonalité de la célébration l’entouraient et la portaient. Elle faisait un avec la réalité à laquelle la liturgie nous relie. En sa personne, la liturgie avait pris chair. Elle était prière.  Or la louange évangélise, incomparablement. La louange apporte la fraîcheur d’une bonne nouvelle. La joie qui chante à l’intérieur de l’être crée des liens. La louange porte un fruit qui surprend : l’audace ! C’est l’élan généreux qui veut partager. C’est l’élan qui rend intrépide, ce qui arrive lorsqu’on est amoureux ! Ainsi, Un jour, sur un quai de gare, des jeunes sont là avec des instruments de musique. Sœur Danièle les aborde et leur demande : « Qu’allons-nous jouer ensemble ? ». Surprise de ces jeunes, apprivoisement dont sœur Danièle a le secret, temps de recherche pour trouver un élément de culture commune ! Finalement, cette petite cellule temporaire de communion joue et chante joyeusement : « Mon beau sapin ! »… Elevez votre chant, que votre louange s’élève dans les hauteurs ! Pour ses 90 ans, sœur Danièle fait un vol comme passagère d’une montgolfière. Une fois l’altitude atteinte, voici qu’elle sort une flûte douce et se met à jouer : « Que ma joie demeure ! ». « Loué sois-Tu, Seigneur, pour ces pages, dont toi seul connais le nombre », par lesquelles sœur Danièle a continué l’Evangile… « Père, je veux que là où JE SUIS, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi ». Cette prière ne parle pas seulement du jour où nous serons en présence du Ressuscité au-delà de la mort physique. Cette demande de Jésus à son Père concerne déjà notre existence humaine sur la terre : dès maintenant nous pouvons aspirer à nous tenir là où se trouve Jésus vivant ; nous pouvons accueillir de lui son regard sur le monde, devenir compagnons d’espérance avec celles et ceux qui habitent notre existence ou croisent notre chemin. « Demeurez en moi comme moi je demeure en vous » : voilà vers quelle habitation nous devons marcher pour y établir notre stabilité la plus profonde, la plus vraie. Pour unir une dernière fois sa demeure intérieure et sa demeure communautaire, sœur Danièle a désiré revenir à Grandchamp ; elle a accueilli comme un exaucement de pouvoir se confier encore à la sollicitude et à l’amour de ses soeurs, et en ce lieu aimé, de s’abandonner à Dieu. À l’aube, à l’heure où les femmes devançaient le lever du soleil pour se rendre au tombeau, Celui qui est sorti du tombeau, Jésus Ressuscité, que sœur Danièle a tant aimé, est venu à sa rencontre pour recueillir sa louange et rassembler toute sa vie dans l’accomplissement de sa grâce. Amen.
Semaine Sainte et Pâques 2018

Semaine Sainte et Pâques 2018

Notre horaire des prières et des célébrations de la Semaine Sainte et Pâques,
24 mars au 2 avril 2018

Samedi de Lazare (24 mars) :

7:15 Eucharistie
12:15 prière de midi
18:30 vigile de la fête des Rameaux
20:30 grandes complies-vigiles

Dimanche des Rameaux (25 mars) :

7:30 prière du matin
11:00 Eucharistie
18:30 prière du soir
21:00 complies

Lundi saint (26 mars) :

12:00 sexte
13:00 Chemin de Croix
début à l’Arche puis environ 4 h de marche dans la nature (selon la météo, se renseigner)
18:30 prière du soir
20:30 complies

Mardi saint (27 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 none
18:30 prière du soir
20:30 complies

Mercredi saint (28 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 none
18:30 prière du soir

Jeudi Saint (29 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 none
18:30 Repas à l’Arche
(prière de vous inscrire jusqu’au 25 mars. Tél. +41 32 842 24 92)
et Eucharistie
vers 20:30 lecture du discours des Adieux

Vendredi saint (30 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 Liturgie de la Croix et Eucharistie
19:00 prière de la Sépulture

Samedi Saint (31 mars)

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
19:30 grandes complies avec onction d’huile

Dimanche de Pâques (1er avril) :

5h célébration pascale et Eucharistie
12:15 prière de midi
18:30 prière du soir
20:30 complies

Lundi de Pâques (2 avril) :

7:30 prière du matin
11:30 Eucharistie
18:30 prière du soir

Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

Notre horaire des prières et des célébrations pour la Semaine Sainte et Pâques,
24 mars au 2 avril 2018

Samedi de Lazare (24 mars) :

7:15 Eucharistie
12:15 prière de midi
18:30 vigile de la fête des Rameaux
20:30 grandes complies-vigiles

Dimanche des Rameaux (25 mars) :

7:30 prière du matin
11:00 Eucharistie
18:30 prière du soir
21:00 complies

Lundi saint (26 mars) :

12:00 sexte
13:00 Chemin de Croix
début à l’Arche puis environ 4 h de marche dans la nature (selon la météo, se renseigner)
18:30 prière du soir
20:30 complies

Mardi saint (27 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 none
18:30 prière du soir
20:30 complies

Mercredi saint (28 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 none
18:30 prière du soir

Jeudi Saint (29 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 none
18:30 Repas à l’Arche
(prière de vous inscrire jusqu’au 25 mars. Tél. +41 32 842 24 92)
et Eucharistie
vers 20:30 lecture du discours des Adieux

Vendredi saint (30 mars) :

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
15:00 Liturgie de la Croix et Eucharistie
19:00 prière de la Sépulture

Samedi Saint (31 mars)

7:15 prière du matin
10:00 tierce
12:00 sexte
19:30 grandes complies avec onction d’huile

Dimanche de Pâques (1er avril) :

5h célébration pascale et Eucharistie
12:15 prière de midi
18:30 prière du soir
20:30 complies

Lundi de Pâques (2 avril) :

7:30 prière du matin
11:30 Eucharistie
18:30 prière du soir

Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

Sœur Danièle

Sœur Danièle

Pour moi, approcher Dieu est mon bien,
J’ai placé dans le Seigneur mon refuge.
Ps 73,28

 

Dans notre marche vers les fêtes pascales, à l’aube du dimanche de la joie, au chant du merle,

Sœur Danièle
Elisabeth Olga Ravenel

dite tante Zabeth

est entrée dans la lumière de l’éternité et la joie du face à face, le 11 mars 2018, veille de ses 102 ans.

En Toi Seigneur la vie en abondance.
Par ta lumière nous voyons la lumière.

 

Dans une profonde reconnaissance pour le don de sa longue vie,

 

Les soeurs de Grandchamp
Sa belle-sœur Nelly Ravenel
Ses nombreux neveux et nièces et leurs familles

 

Le culte de résurrection sera célébré à la chapelle de l’Arche à Grandchamp, 2015 Areuse, le jeudi 15 mars 2018 à 13h45.

Enterrement au cimetière de Boudry à 15h30.