Homélie du pasteur René Perret, le 12 septembre 2024

Homélie du pasteur René Perret, le 12 septembre 2024

 

Célébration à Granchamp, jeudi 12 septembre 2024 – René Perret

Textes bibliques : 2 Corinthiens 6,1-10 ; Luc 4.31-37

« La parole de Jésus était pleine d’autorité. »

J’aime recourir à une image pour mieux comprendre cette richesse de l’Evangile pour nous.

Ici, je pense que si Dieu est amour, Dieu est donc un aimant. Un Dieu aimant qui nous attire à lui.
Selon la belle image racontée par le pasteur Glardon dans son livre « Chercher Dieu en tâtonnant »,
le Seigneur nous attire à lui aussi les uns par les autres, comme ces bouts de métal suspendus les uns
aux autres et reliés finalement au grand aimant.

Pouvons-nous dire que la Parole de Dieu était si forte, dès le premier jour, qu’elle a attiré à l’existence
tous les éléments de l’Univers ?
Pouvons-nous imaginer aussi que la Parole de Dieu que donne Jésus, et qu’il est lui-même, possède
le même pouvoir aimant, aimantant ? Et qu’ainsi les éléments lui obéissent et cessent d’être chaotiques (comme dans la tempête apaisée), attirés par son amour tout-puissant.

Mieux encore que les éléments naturels, il y a tous ces éléments du corps, du cœur, de l’esprit et de l’âme humaine qui ne peuvent s’empêcher d’être attirés par cette même Parole pleine d’autorité, aimante par dessus-tous.

Dans notre récit d’aujourd’hui, c’est aussi la propriété inverse de l’aimant qui fonctionne. Vous avez déjà opposé deux aimants ? – ils se repoussent.
N’en va-t-il pas de même ici ? C’est l’esprit impur qui a reconnu Celui qui parlait, et qui sent la menace
et la concurrence du Saint de Dieu. Quand Jésus vient, les forces qui aliènent l’humain ne peuvent se taire ; elles tentent de rester, mais peine perdue. Qui peut résister à cet appel de la libération, à ce goût de l’existence pleine, pardonnée, savoureuse ?

Avons-nous cette tranquille confiance dans l’amour tout-puissant de Dieu ?
Alors, bienheureux et bienheureuses sommes-nous.

Moi, j’ai encore besoin d’y être encouragé à deux niveaux :

Déjà sur le plan personnel. Ce que je sais de Dieu, ce que j’ai accepté et expérimenté de ses promesses ressemble au sommet d’un iceberg. C’est splendide, étincelant de blancheur, l’iceberg dans sa partie visible.
Mais dire qu’il y en a encore bien davantage sous l’eau !
Dire que les richesses de Dieu pour moi sont comparables à cet iceberg, pour l’essentiel encore à découvrir, à recevoir ! Le temps me manquera bien sûr, pour en faire l’expérience. Et non seulement le temps, mais le courage ou l’envie aussi, je dois me l’avouer. Car j’ai en moi plusieurs résistances à ce que l’amour de Dieu semble me proposer, plusieurs préjugés tenaces sur sa volonté à mon égard.

Je les compare à ces esprits rebelles : je ne les considère pas forcément comme impurs, puisqu’ils me sont si proches ! A l’écoute de l’Evangile, ou quand me vient un appel de la volonté de Dieu, souvent malgré moi,
ils se retournent, dérangés dans leur quiétude. Ce Dieu aimant les remet en question, puisqu’il veut être à leur place !

Parfois, je me sens comme la synagogue de Capharnaüm : avec la parole de Jésus qui y résonne, annonçant le pardon et la justice : et ma culpabilité, ou un autre de mes travers qui se démène, ébranlé par cette autorité de vie et de paix.
Quand j’accepte la rencontre et l’affrontement inévitables, je peux aussi vivre un dénouement de guérison.

Combien de fois le Seigneur me donnera-t-il de vivre ces moments de choc entre ma volonté et la sienne,
ces épreuves de force, ces temps inconfortables qui sont comme autant de nouveaux passages vers la vie en vérité ?
Ce Dieu-aimant, dont la toute puissance dérange tout désordre connu ou bien secret, j’ai besoin de croire en lui aussi sur le plan communautaire, au plan de la vie de nos Eglises, et du monde.

Combien de fois, dans le passé et aujourd’hui encore, connaissons-nous la tentation de nous murer dans nos dogmes, dans nos pratiques, dans nos traditions comme si nous pouvions maîtriser la Parole de Dieu ou la réduire à notre explication. Combien de nos divisions, de nos querelles ne sont-elles pas faites de ces éléments chaotiques, de ces esprits rebelles que sont l’orgueil, la jalousie, la volonté de pouvoir ?
Que vienne alors et revienne la Parole de Jésus aimant sur nos Eglises, pour nous déranger dans nos tranquilles assurances d’avoir raison plus que les autres, d’être plus près de la vérité, et depuis plus longtemps que d’autres !
L’œcuménisme, ce n’est pas une affaire de dignitaires et de conférence, c’est la libération et la guérison
de nous tous, les membres du même Corps du Christ.

Chacune et chacun, ensemble, nous avons tant besoin de cette autorité du Dieu aimant sur notre vie.
Amen.

Homélie du pasteur Dominique Geunin, le 5 septembre 2024

Homélie du pasteur Dominique Geunin, le 5 septembre 2024

Homélie sur Mc 13,14-23 et 2 Cor 3,1-11,
à Grandchamp, Dominique Guenin, de Morat

Alléluja ? – Vous auriez dû chanter Kyrie eleison –
Alleluja …
Chères sœurs, chers frères en Christ,
nous sommes tentés, ces temps, aux nouvelles
terrifiants du monde, de penser : eh bien voilà,c’est
l’Abominable Dévasteur installé là où il ne faut
pas comme disait Jésus: Vous donc, prenez garde,
je vous ai prévenus de tout.

Il y en a même qui sont prêts à accentuer les choses
plus précisément que l’Evangile. « Tout ce qui est ecrit,
eh bien voilà, vous n’avez qu’à voir les nouvelles a la
télé ou les entendre à la radio. Puis-je m’ empêcher de
penser à tout cela ? J’en ai froid dans le dos de lire que
ceux qui sont (non pas seront, mais sont !) en
Judée, qu’ils fuient dans les montagnes – ils n’y
sont pas à l’abri, on le voit, et celui qui est (non pas
sera, mais est) sur la terrasse,
qu’il ne descende pas, qu’il n’entre pas dans sa
maison pour emporter quelque chose ; quoi donc,
si tout est dévasté ? Celui qui sera au champ, qu’il
ne retourne pas en arrière pour prendre son
manteau ! Il y en a qui fuient, si fuite est possible,
pourvu qu’ils sauvent leur vie. Malheureux celles qui
sont enceintes et celles qui allaitent en ces jours-
là. Je le cite en présent parce que c’est présent. Priez
pour que cela n’arrive pas en hiver, mais l’hiver va
revenir à coup sûr et que faire, s’il n’y a plus de
moyens pour se réchauffer – c’est une stratégie ! J’en
ai les larmes au cœur d’entendre ça.

Tentation réelle de croire pouvoir identifier
l’Abominable Dévasteur installé là où il ne faut
pas – si clair que ça pourrait sembler, les noms
peuvent changer et il y en a plusieurs ! Vous ne
voudrez pas que je vous fasse une liste, la liste
mondiale d Abominable Dévasteurs installés là où il
ne faut pas – moi en tout cas, je suis tenté de trouver
des noms ! Mais attention. Attention à ne pas chauffer
le marmite, attention à ne pas accentuer le mal.

Il ne faut pas cacher le mal, mais il ne faut pas non
plus lui donner une partie décisive pour la venue du
Christ, il ne faut pas rendre salutaire le mal,
l’Abominable Dévasteur, comme s’il était nécessaire
pour l’arrivée d’un nouvel monde.

C’est malheureusement se qui se passe de nos jours
aux quatre coins du monde. On le voit en Amérique, en
Israël, au proche et au moyen Orient en Russie, même
chez nous en Europe …

De rendre salutaire le mal, l’Abominable Dévasteur,
comme s’il était nécessaire pour l’arrivée d’un nouvel

monde n’est décidément pas la vocation de qui croit en
Dieu, qu’il ou elle soit Juif, Chrétien ou Islamique.

Il est essentiel pour la vie spirituelle de bien
comprendre bien Celui qui dit : Vous donc, prenez
garde, je vous ai prévenus de tout. Comment donc
prendrons-nous garde ?

Il nous faut discerner qui parle. Est-ce la Parole du
Sauveur où est-ce la parole d’un pseudo-méssie
où même celle de l’Abominable Dévasteur ?
Et moi ? De qui suis-je la – ou le porte-parole ?
Nous ne sommes pas les porte-parole de la haine,
du mépris, de la peur …

Puisse grandir la clarté de l’Apôtre du Christ qui nous
parle, je le veux, aussi à nous (2 Cor 3,3-4) :
De toute évidence, vous êtes une lettre du Christ
confié à notre ministère, écrite non avec de

l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant (…) sur
vos cœurs. – Toujours alors discerner : Est-ce dit ou
écrit avec l’Esprit du Dieu vivant ? C’est un critère
salutaire ! Telle est l’assurance que nous avons
grâce au Christ devant Dieu.

Nous ne sommes pas les premiers au monde de voir
des atrocités insupportables. Les premiers Chrétiens
nous sont en devant. Suivons-les ! Nous ne sommes ni
les preniers ni les derniers. D’autant plus nous devons
nous assurer en Christ de l’Esprit du Dieu vivant. Car
tel est notre vocation dans- et envers un monde en
pleurs. C’est de LUI, du Dieu vivant, que nous sommes
les témoins et ambassadeurs, les porte-paroles de la
bonne Nouvelle, de la lumière.
Vous avez bien raison de chanter alléluja : DIEU soit
Loué !
Amen.

Homélie par le pasteur Laurence Mottier, le 8 septembre 2024

Homélie par le pasteur Laurence Mottier, le 8 septembre 2024

 

Prédication Marc 7, 31-37
8 septembre 2024 Grandchamp

« Les personnes présentes étaient dans le plus grand étonnement », nous dit l’Evangile de Marc à la fin de ce récit de guérison au chapitre7.
Et vous, êtes-vous étonné.es ?
Surpris, frappés ou troublés ?
Ou bien ce texte vous est-il passé dessus comme une ritournelle habituelle, comme qqch de trop connu, trop entendu, rabâché et remâché dont il ne peut rien sortir de nouveau ni d’inattendu.

Y’a t’il place dans notre foi pour la curiosité, pour un regard neuf, une oreille non-préparée, une écoute vierge, une présence attentive, sans a-priori ni prêt-à-penser ?

Ai-je un espace en moi pour ce qui est non prévu et qui va m’étonner?

Ephphata, dit le texte….suis-je concernée par cette parole du Christ « Ephphata ouvre-toi- sois ouvert-ouverte » ? ou bien cela ne concerne-t-il que cet homme mal en point, qui n’arrive pas à articuler de paroles intelligibles, cet homme du passé ?
Ephphata sois ouverte, sois accueillante à ma parole…eu hé- bien non merci Seigneur j’ai pas trop envie de m’ouvrir là ! je suis bien dans ma vie, dans ma routine je me suis adaptée à ce qui est ; tout est en ordre et en place : toi, moi les autres, le monde et les choses comme elles vont. Je passe mon tour !

Etonnement ouverture : comment les laisser résonner ?
Qu’y a t’il à entendre dans ce texte de l’Evangile ?

Je vous partage un premier étonnement : après vérification, le lectionnaire de l’année b donnant lecture à l’Evangile de Marc saute à pied joint sur le récit précédant, à savoir le récit de la femme syrophénicienne qui vient hurler sa détresse à Jésus pour sa fille malade à telle force qu’elle arrache sa guérison à Jésus. Est-ce que ce récit reste trop décapant mettant à nu un Jésus ethnocentré et non-compassionnel, d’abord sourd aux cris et obtus, enclos dans sa propre tradition ? En effet, nos théologies supra naturalistes ont eu une fâcheuse tendance à diviniser Jésus, à lui ôter ses doutes, ses larmes, ses hésitations et ses agacements pour le faire flotter dans une identité christique toute puissante et intouchable. Tant il paraît anormal à nos yeux de conjuguer Fils de Dieu et fils de Nazareth, l’humain et le divin en Jésus-Christ, le divin avec l’humain et inversement, sans en lâcher aucun des deux.
Pourtant selon moi on perd une grande partie de la dynamique de ce chapitre 7, en sautant le récit de la syrophénicienne.

L’enjeu du chapitre 7 tourne autour du pur et de l’impur et nous pose la question suivante : qu’est-ce qui est véritablement souillure ? Qu’est ce qui entache l’humain ? et l’enjeu est posé par le reproche fait aux disciples de Jésus par les religieux de ne pas se laver les mains avant de manger. Et de tremper des doigts impurs dans le plat de nourriture. De ce pas, Jésus part dans une zone étrangère (Tyr et Sidon puis la Décapole) donc des régions impures, mélangées : il passe résolument la frontière – il met les pieds dans le plat – et accepte de se confronter à ce qui est étranger à sa propre religion. Ce faisant, il va opérer des retournements d’une totale radicalité et même plus il va être retourné lui-même.

Et c’est là qu’il est signifiant – et pour ma part, je dirais indispensable – de mettre en écho ces deux récits de guérison : qui concernent la syrophénicienne et l’homme sans parole.
Je vous partagerai ces échos en 4 points.

Le premier point, c’est que tout oppose l’homme et la femme : l’homme est passif, il subit ce qui lui arrive il n’a aucune voix au chapitre et il est sans parole distincte ni singulière. Il est aliéné à lui-même ; il n’est pas sujet mais l’objet de la foule, ce « on » impersonnel : on lui amène cet homme pour que Jésus fasse qqch, alors que la femme, elle, agit de son propre chef, elle crie, elle vitupère et intervient sans gêne et malgré les insultes et les rebuffades, insiste et supplie pour sa fille, à tel point qu’elle parvient à faire changer d’avis Jésus et à obtenir la guérison de sa fille.

Le deuxième point est aussi une nuance de taille, entre parole et corps : C’est sur la seule parole de la mère que sa fille est guérie, le dialogue, qui est très rude entre Jésus et la femme, joue sur les mots et les images et la femme entre dans la métaphore de Jésus comme enfermé dans sa judéité « il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens »… »pour lui proposer une nouvelle issue «  Mais les chiens sous la table mangent les miettes des enfants ». Le jeu de la langue échangée entre eux deux délie le pouvoir du malin, tenant la fille de la syrophénicienne dans ses griffes. Quant à l’homme, sans paroles et sans mots, il est touché dans son corps, dans sa matérialité corporelle blessée – langue nouée et oreilles obturées – et c’est le Christ en personne qui le touche au plus intime, avec sa salive mise sur sa langue – il crache nous dit le texte, ce que certaines versions ont poliment évité de traduction) et avec ses doigts mis dans ses oreilles. C’est un corps à corps qui s’engage entre eux ; face-à-face vies-à-vies incarné, dans la chair, dans la sueur et la salive.

Le troisième point est un contraste saisissant, mais qui, au fond, dit la même chose : le passage de frontières et la délivrance.
On dit à la femme étrangère : « Ferme-la ! »
Jésus dit à l’homme « Ouvre-toi »
A la femme qui dérange, on dit : Tais-toi. Boucle-là. Parole patriarcale qui cherche à enfermer hier comme aujourd’hui les femmes dans le silence, la bienséance et l’injustice. Des prisons de mort et de terreur. Les cris de la femme hors d’elle disent sa colère et sa force vitale pour affirmer son droit et sa place ; et pour sauver sa fille. Jésus finalement l’a entendue, l’a reçue et a été lui-même transformé.
Il dit à l’homme : Ouvre-toi ! sors de ton aliénation mutilante ! et il le touche là où l’homme est absent à lui-même et noué dans une confusion aphasique; dépersonnalisé, anonymisé, cet homme retrouve une parole claire, une capacité de nommer et d’être entendu, reconnu, compris, une capacité de partager et de dialoguer ; il est replacé dans un désir qui lui est propre. Il sort de sa prison de mots désarticulés, d’impuissance, – une prison de souffrances – pour trouver une place d’homme désirant et relié aux autres.

N’y a t’il pas de quoi être étonné.e par ces paroles d’Evangile ? et même bouleversé.es ?

Le 4ème point porte sur la différence d’environnement. Alors que la femme fait irruption dans un groupe d’hommes juifs, qui lui barrent le chemin vers Jésus et qu’elle doit jouer des coudes et de la voix,, Jésus prend l’homme à l’écart de la foule (le texte biblique insiste sur ce point : Jésus tire l’homme hors de la foule à l’écart…) pour vivre un face-à-face avec lui. Un seul-à-seul avec lui.

A l’écart
A l’écart de l’agitation
à l’écart de ce qui me presse et m’oppresse,
J’ai envie de vivre ce face-à-face avec le Christ,
avec son regard décisif sur moi, avec sa présence douce et vigoureuse sur mes zones en souffrances ; j’ai envie de sentir son toucher et son intimité  ; lui me débouche les oreilles pour entendre en vérité et en nouveauté
lui me prête sa salive pour renouveler mes mots et me remettre en désir
Et j’entends sa parole Ephphata

Chères soeurs, chers frères.
C’est bien l’étonnement qui devrait prévaloir à l’écoute de l’Evangile
car à la question de la souillure et des mains sales avant le repas, l’Evangéliste Marc répond carrément que Jésus s’engage tout entier avec son corps et sa parole dans ce qui est sale répugnant malséant chez l’humain ; qu’il le fait hors des frontières de son propre clan pour rejoindre l’autre en son humanité ; l’humain, la personne humaine singulière et unique, voilà une grandeur cardinale qui émerge dans l’Evangile, une valeur supra clanique, supra religieuse, supra nationale, supra réglementaire, supra idéologique, qu’elle que soit l’idéologie.
Jésus brise un interdit séculaire celui de la frontière entre le pur-impur…
ah vous pensiez qu’il est mal et condamnable d’avoir les mains sales avant un repas, eh bien regardez-moi je guéris un homme étranger qui n’est pas de notre religion – impur – que je ne devrais même pas voir ni considérer – avec ma salive mes doigts et ma parole…

La souillure…ce n’est pas d’avoir les mains sales, de toucher un malade, de répondre à une femme, de se mêler au monde tel qu’il est.
La souillure c’est de se croire pur aux yeux de Dieu en rejetant l’autre au nom de ce qu’on croit être la volonté de Dieu

Mésuser de Dieu est bien plus grave que de se salir les mains.

En Christ, la fracture entre pur et impur est consommée.

Et pourtant, les religions instituées se soucient encore et toujours de mettre des barrières entre pur et impur, d’ériger des frontières entre le dedans et le dehors, les sauvés et les damnés, les bons et ls méchants en catégorisant le nous et les autres, le nous et eux. Malheureusement les religions passent bcp de temps et d’énergie à séparer et à classifier, pour quoi ? pour tenter de se préserver et préserver une soi-disant pureté fantasmée et illusoire.

Jésus fait sauter ces carcans une fois pour toutes et il le fait au prix de sa vie et il le fait avec l’autorité de Fils de Dieu, non pas comme révolutionnaire, mais comme Fils du Père, au nom d’un Dieu, qui ne vient pas réinstaurer un nouvel ordre moral, mais un Dieu qui part, qui sort, qui va sur les chemins du monde ; un Dieu qui saisit à pleines mains la pâte du monde, la chair du monde…
Allons-nous le suivre ?

Libéré.es de l’obsession de la pureté que nous reste-t-il ? Hé bien les humains, l’humanité, les femmes hommes enfants jeunes ; en quête de guérison, de délivrance et de relèvement.

A l’image de la syrokphénicienne en colère, notre humanité hurle, vitupère et éructe sa détresse et sa révolte ; – dans nos maisons, familles maltraitantes, nos rues déshumanisées, sur les champs de guerre et de ruines, dans les désastres écologiques et les menaces nucléaires – Jésus vient, entre en dialogue, il écoute, il entend et répond à nos cris.

A l’image de l’homme à la langue nouée, notre humanité est sans paroles, confuse et dépersonnalisée ; elle erre perdue, désorientée, incapable de communiquer et de se faire comprendre ; au-milieu du tohu-bohu « cul par dessus tête, sens dessus dessous », Jésus vient et prend chaque personne à part Ephphata ; libérant la Parole, il redonne, à chacun.e, statut et visage humains.
Amen

Voici de l’eau

Voici de l’eau

Journée de retraite à partir du bibliologue

Jeudi 24.10.2024

« Voici de l’eau ! Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » demanda le haut fonctionnaire éthiopien à l’apôtre Philippe. Philippe ne voyait aucun obstacle.
Jésus avait été baptisé par Jean dans le Jourdain. Les disciples ont continué à baptiser et à se faire baptiser jusqu’à nos jours. Qu’est-ce que le baptême signifie ? Qu’est-ce que cela signifie pour moi d’être baptisé / pas baptisé ?

Pendant la journée de retraite, nous allons creuser ces questions. Non pas avec une approche dogmatique, mais avec deux récits bibliques des baptêmes. Nous utiliserons le bibliologue, qui est une méthode de travail d’un récit biblique en le regardant par les yeux des personnages présents dans le texte et en les laissant parler. Le bibliologue peut ouvrir de nouvelles perspectives, parfois surprenantes, sur les récits bibliques et sur notre propre vie.

Les impulsions découvertes lors des deux sessions de bibliologues en groupe peuvent ensuite être approfondies lors de moments de silence personnel.

La journée comprend :
* Deux temps de bibliologue en groupe avec introduction
* Temps de silence personnel
* Partage final en groupe
* Participation aux prières de la communauté, le soir à l’eucharistie * Repas en silence

Indications pratiques :
* Début : 9h30 (arrivée dès 9h)
* Fin : après le repas de soir, environ à 20h * Frais de pension : CHF 70.-

La question financière ne doit être un obstacle pour personne. Qui peut mettre plus rend possible – par un geste discret de solidarité – la venue de qui peut donner moins.

* Animation : s. Sonja

Inscriptions :
Communauté de Grandchamp
accueil@grandchamp.org
Accueil – CH – 2015 Areuse

Dieu passe en riant devant la fenêtre du salon, déguisé en petite feuille jaune, tourbillonnante.

Dieu passe en riant devant la fenêtre du salon, déguisé en petite feuille jaune, tourbillonnante.

Christian Bobin

Journée de retraite au jardin samedi 26 octobre 2024

 

Cette journée de retraite vous invitera…

 … à se laisser imprégner par la parole de Dieu, qui est une promesse de vie et de croissance, en l’écoutant et en la méditant pendant le travail au jardin

 … de vivre des moments de communion, de partage et de travail en silence

Venez avec la joie de vous engager au travail du jardin

     … et avec des habits adaptés au travail et à la météo

     … pas de connaissances particulières nécessaires

Dans la joie de vivre la journée avec vous
                                                                        Sœur Miriam

INFORMATIONS PRATIQUES :

Samedi 26 octobre 2024
arrivée : entre 9h00 et 9h30
fin de la retraite : 18h00

Vous avez la possibilité de rester pour l’office du soir – vigile du dimanche, et le repas du soir. Veuillez le préciser si vous resterez pour ce repas.

PRIX DE LA JOURNÉE :

CHF 70. — par personne

Le paiement se fait sur place en espèces à la salle d’accueil ou par un virement bancaire, vous trouverez les indications sur www.grandchamp.org/nous-soutenir

La question financière ne doit retenir personne, ceux qui donnent plus permettent à ceux qui ne le peuvent, de participer à la retraite.

INSCRIPTIONS :
accueil@grandchamp.org
032 842 24 92
Accueil – Grandchamp 4
2015 Areuse