Homélie par le pasteur Jean-Philippe Calame pour Fête de Béthanie le 29 juillet 2020

Homélie par le pasteur Jean-Philippe Calame pour Fête de Béthanie le 29 juillet 2020

 

Mes sœurs, mes frères, Élie est accueilli par une veuve pauvre et son fils au temps de la famine. Jésus a été l’hôte de Marthe, Marie et Lazare. Bien des récits bibliques placent l’affrontement de la vie et de la mort au cœur d’une réalité humaine essentielle : la famille, la maisonnée, l’hospitalité.

Au point que l’on peut se demander si la famille, la maisonnée, l’hospitalité n’est pas le lieu fondamental où la mort est vaincue et où Dieu peut faire triompher la vie.

I

Dans la chapelle d’une communauté de religieuses à Riga, j’ai vu une création artistique audacieuse et très inspirée. Derrière la table sainte, sur le mur qui tient lieu de chœur, on peut contempler trois icônes : à gauche, Marie, la mère du Sauveur ; à droite, Jean le disciple bien-aimé. Nous les voyons à la place qui est d’habitude la leur au pied de la croix. Mais voici que l’icône placée au centre ne représente pas la crucifixion, mais une maison….

Une fois les premiers instants de surprise passés, cet ensemble d’icônes m’a semblé communiquer un message très fort : c’est dans l’hospitalité que le don de la vie de Jésus peut être annoncé aujourd’hui de manière privilégiée. D’ailleurs, la chapelle dont je vous parle est au cœur d’une maison des sœurs de Béthanie.

La jeune artiste qui a eu l’intuition et l’audace de remplacer la représentation du Christ en croix par une représentation de l’hospitalité, nous conduit vers l’accueil de cette vérité bouleversante : l’extrême amour de Dieu, tel qu’on le découvre sur la croix, a besoin de l’hospitalité pour s’incarner aujourd’hui. C’est dans l’hospitalité que le don de Jésus peut être rendu perceptible à nos contemporains. Le don de vie que Jésus veut faire, c’est dans la réalité d’une maisonnée qu’il se révèle et qu’il peut être accueilli par les hôtes de passage.

II

Mais l’hospitalité ne va pas de soi. Pas plus que l’unité pour laquelle Jésus a expressément et intensément prié au moment de consacrer sa vie. L’hospitalité, pour se réaliser vraiment, a besoin d’être reliée à l’amour de Jésus. Les relations d’une maisonnée ont besoin de se nourrir de la présence de Jésus lui-même.

Il est bouleversant de songer à la forme si étonnante de réciprocité[1] entre Marie, Marthe, Lazare d’une part et Jésus d’autre part. À l’heure de donner sa vie, Jésus a eu besoin de vivre une amitié tout humaine auprès d’amis proches. Jésus a choisi l’accueil de trois amis de cœur particuliers, précisément à l’heure de se donner pour l’ensemble des humains. Le patriarche Athénagoras nous en livre le secret : « Jésus, Dieu, ne nous aime pas en tas, comme une foule indistincte, mais il a une préférence pour chacun ! Telle est la manière que Dieu a de nous aimer : il nous préfère chacun ! » (Ce qui nous libère du malheur épuisant de la comparaison aux autres !).

« Jésus aimait Marthe, et sa soeur et Lazare. » Il allait volontairement à la croix, pour lutter et vaincre dans un drame cosmique et même alors, alors justement, il a eu besoin de s’arrêter parmi ses amis, de goûter encore une fois cet amour humain… [2]. Pourquoi ? Profondément, parce que l’enjeu et le fruit du don de sa vie par Jésus est de redonner à l’humanité la possibilité de croître comme une maisonnée.

III

Grâce aux évangiles, nous pouvons pressentir comment Dieu en lui-même vit et accomplit l’hospitalité. Les Personnes du Père, du Fils et du Saint-Esprit sont distinctes, mais sans aucune rivalité, dans un rapport d’hospitalité réciproque, nourrie par une confiance qui engendre la liberté.

Totale est la confiance du Père envers le Fils : « Celui-ci est mon Unique, en qui j’ai mis et à qui j’ai confié tout mon amour ». Le Père fait confiance au Fils et il nous demande de faire une entière confiance à ce Fils unique. Il nous dit : « Écoutez-le ! ».

Le Fils, sachant la confiance du Père, déploie librement sa propre liberté : « Ma vie, personne ne me la ravit ; c’est moi qui la donne ».

À l’heure de quitter ses disciples, le Fils fait une entière confiance à l’Esprit : « Il prendra de ce qui est à moi pour vous le donner. Ainsi il vous consolera, il vous affermira ».

Et maintenant ?En ce moment-même, l’Esprit œuvre avec patience et force pour étendre dans nos vies la confiance et la liberté propres à Dieu : « Nous ne savons pas comment prier, alors l’Esprit lui-même intercède en nous ; avec lui nous osons crier : ‘’Qui libérera ma liberté ?’’ ».

– Louange au Ressuscité ! Rien, rien ne peut empêcher sa présence auprès de nous. Rien ne peut l’empêcher de nous donner part à l’amour du Père qu’il a illustré sur la terre et qu’il a accompli parmi nous. L’aujourd’hui de cet amour doit pouvoir s’incarner dans des lieux où des filles et des fils de Dieu s’exercent à l’hospitalité réciproque.

« Aimez-vous les unes, les uns les autres, comme Je vous ai aimés. Aimez-vous et accueillez-vous afin que le monde croie à l’amour dont je vous aime, comme le Père lui-même m’a aimé ».

La pratique de l’hospitalité exclut toute attitude revendicatrice, de même que l’esprit de comparaison. Pour y parvenir, les artisans d’hospitalité développent l’esprit de reconnaissance et le don de l’émerveillement.

Prélude privilégié du Royaume, l’hospitalité suppose la patience -qui est une forme de l’amour et de l’espérance -.

La patience, mais tout en même temps la ténacité -qui est une forme de la vigueur et de l’empressement-.

L’hospitalité à laquelle les humains doivent s’exercer est donc humblement mais réellement reflet de la maisonnée du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.  

Vous verrez d’ailleurs que l’icône de ce matin nous présente la maison de Béthanie comme une discrète Trinité : la maison évoque les demeures du Père ; un rocher rappelle que Moïse fit jaillir l’eau vive annonçant l’Esprit ; le souffle de l’Esprit met en mouvement les feuilles couleur sang d’un arbre de vie symbolisant le Fils crucifié.

Devant le seuil de la maison, le sol est de verdure, et celle-ci gagne tout l’espace qui longe les murs. Ainsi fructifie sur la terre des hommes la vie donnée et multipliée par Jésus Sauveur. Ressuscité, le bon Berger offre à ses brebis de verts pâturages. Pour ceux qui le suivent, son alliance déploie un espace de délices.

L’entrée de la maison du Père est étroite. La maison elle-même est élancée comme une tour. Rien de pesant dans l’évocation de la grandeur divine, mais une humble et pressante invitation à regarder aux réalités d’en-haut, et à choisir la porte étroite pour que dans les maisonnées terrestres la croix ne reste pas vaine.

Entre l’icône de Marie et l’icône de la maison, la bible ouverte invite à devenir à notre tour servante, servant de la Parole. Entre l’icône de la maison et l’icône de Jean, le disciple bien-aimé, le tabernacle rappelle l’aujourd’hui du cœur à cœur avec Jésus ressuscité.

Selon le résumé que nous avons écouté dans le livre des Actes des apôtres, les baptisés pratiquaient trois formes d’hospitalité :

  • l’hospitalité à la Parole, par l’écoute assidue de l’enseignement des Apôtres, pour vivre l’alliance accomplie par Jésus ;
  • l’hospitalité réciproque en Eglise, l’accueil de l’autre et le don de soi qui attestent et engendrent la communion fraternelle ;
  • l’hospitalité envers le Seigneur Lui-même, par la fraction du pain comme le Seigneur nous a dit de le faire, autrement dit l’accueil de sa Présence de Ressuscité.

C’est le soleil nouveau et sans déclin de la sainte Cène, dont les rayons nourrissent la vie nouvelle, la vie qui ne finira pas. Amen

[1] Réciprocité et non symétrie entre Jésus et ses hôtes, puisque Jésus est l’unique source de l’amour qu’il enseigne aux humains pour construire l’humanité comme une famille, comme une maisonnée.

[2] Voir Olivier CLÉMENT, Dialogues avec le Patriarche Athénagoras, Paris, Fayard,

1969, p. 148-149   et Olivier CLÉMENT, Joie de la Résurrection, Paris, Salvator, 2015,

  1. 125-126.
Homélie par le pasteur Claude Fuchs pour la fête de Marie Madeleine le 22 juillet 2020

Homélie par le pasteur Claude Fuchs pour la fête de Marie Madeleine le 22 juillet 2020

Cant.3. 1-4a; 1.Cor.13 ; Jean 20 11-18

« Les Douze étaient avec Jésus, et aussi des femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais et de maladies : Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons, Jeanne femme de Chouza intendant d’Hérode, Suzanne et beaucoup d’autres qui les aidaient de leurs biens » (Luc 8.1-3).

À côté des Douze, tout un groupe de femmes, sans doute fortunées, non seulement suivaient Jésus durant son ministère, mais encore semblent avoir permis pour l’essentiel la subsistance matérielle du groupe. Parmi elles, Marie-Madeleine. On la retrouve ensuite nommée dans le groupe de femmes qui avaient suivi Jésus jusque sous la croix (Mt.27.55 par.), alors que les Douze s’étaient pour la plupart enfuis. Puis elle est parmi celles qui, au matin de Pâques, trouvent le tombeau vide et annoncent cette nouvelle aux apôtres, d’où son titre d’« apôtre des apôtres » que lui attribue Hyppolyte de Rome au 3è siècle. Plus tard, Marie-Madeleine aurait suivi l’apôtre Jean et Marie, la mère de Jésus, à Ephèse, ou alors, selon une légende du Moyen-Âge, avec Marie, la femme de Cléophas, Marthe et Lazare de Béthanie elle aurait atterri sur un radeau aux Saintes-Maries-de-la-Mer et aurait évangélisé la Provence, avant de passer les 30 dernières années de sa vie comme ermite dans une caverne de la Sainte-Baume. Voilà pour un bref rappel de ce que l’on peut savoir de sa vie extérieure.

Déjà les textes que l’Eglise a choisis pour accompagner le récit de sa rencontre avec le Ressuscité, montrent que Marie-Madeleine est pour ainsi dire l’archétype de l’amour humain pour le Christ : Elle est comparée à la bien-aimée du Cantique des cantiques à la recherche de son bien-aimé ; l’hymne à l’amour de 1 Cor.13, rappelle que tout ce qui constitue notre vie de chrétiens – notre louange, nos connaissances théologiques, nos bonnes œuvres – ne restent qu’extérieurs et n’ont pas de réelle valeur sans l’amour. Qu’implique dans nos vies le fait d’aimer le Christ ? C’est ce que nous montre Marie-Madeleine et c’est ce en quoi elle vous intéresse très particulièrement, vous, chers sœurs, qui consacrez toute votre vie à cet amour et c’est ce en quoi elle nous intéresse nous tous, chrétiens, que l’amour du Christ a personnellement touchés d’une manière ou d’une autre et qui cherchons à y répondre de notre mieux.

L’amour du Christ, comme tout amour, est tout d’abord une chose merveilleuse. Dans toute sa simplicité et toute sa naïveté, il est la chose sans doute la plus merveilleuse qu’on puisse imaginer. Etre là, en face de lui, avec lui. L’écouter nous dire de mille manières combien il nous aime et le lui dire en retour à travers nos chants et notre louange. Le contempler dans le silence de notre cœur. Le découvrir agissant dans notre vie et dans la vie de tant d’autres, nous pardonnant toujours à nouveau nos inattentions, nos oublis, nos grandes comme nos petites trahisons, prêt à continuer jour après jour son chemin avec nous, nous inspirant et nous encourageant et, à travers tout cela, nous transformant, nous transfigurant peu à peu à son image. Quel bonheur que son amour ! Avec lui, fini la crainte de l’échec, fini la crainte de ne pas suffire ! Quelle libération ! Quelle joie et quelle paix ! Enfin ! Et pour toujours ! Et au-delà même de la mort ! Comment ne pas aimer à notre tour un pareil ami ?

Un tel amour pourtant, comme tout amour, a aussi son prix. Etre compagne ou compagnon du Christ n’est pas un bonheur de tout repos. Pour Marie-Madeleine cela a tout d’abord sans doute signifié renoncer à la vie confortable dans sa villa au bord du lac de Galilée. En 2009, les archéologues ont découvert à Magdala une synagogue datant de l’an 30 dans laquelle Jésus a sans doute prêché, entourée de plusieurs demeures aisées contenant chacune une piscine. L’une d’elle appartenait-elle à Marie-Madeleine ? Renoncer à ce confort pour suivre Jésus, cet homme fascinant, sans doute, mais aussi contesté dans ses pérégrinations un peu partout le pays, ce n’était pas rien pour une femme d’alors. Et encore aujourd’hui, suivre Jésus nous demande à nous aussi bien des renoncements : à ce qui aurait pu devenir une brillante carrière peut-être, à un certain confort et à certaines libertés que nous aurions alors pu nous permettre. Suivre Jésus, alors comme aujourd’hui, veut peut-être aussi dire accepter quotidiennement la compagnie d’hommes ou de femmes que nous n’aurions pas nécessairement choisis.           Mais il y a bien pire : Aimer nous rend vulnérables, aimer nous rend dépendants. « Sur mon lit, au long de la nuit, je cherche celui que j’aime, je le cherche et ne le rencontre pas », telle était la plainte de la bien-aimée du Cantique. Elle se lève, fait le tour de la ville, cherche dans les rues et les places, interroge les gardes. Mais en vain. Imaginons la peur et la souffrance de Marie-Madeleine suivant Jésus dans sa passion, imaginons son désespoir en le regardant de loin mourir sur la croix. Et maintenant, au matin de Pâques, le voilà une fois de plus disparu. Même le tombeau n’a pas pu le retenir. Le jardinier en saurait-il plus ? Moi aussi, à côté des moments de bonheur et de joie, je connais les temps de sécheresse spirituelle, les moments de questionnements et doutes. Je me mets alors à douter non seulement de Dieu et du Christ mais aussi et surtout de moi-même. Qu’en est-il de ma foi, qu’en est-il de mon amour ? N’était-ce qu’illusion, qu’hypocrisie ? A qui aller, puisque lui-même semble ne plus me répondre ?

« Marie ! – Rabbouni ! » Quelle explosion de joie, quelle intimité et quelle certitude à la simple mention de son nom, à la simple mention de mon nom. Non, il ne m’a pas abandonnée ! Il me reconnaît et m’aime toujours. « A peine les ai-je dépassé (les gardes que j’avais interrogés) que je rencontre celui que j’aime. Je le saisis et ne le lâcherai pas », raconte la bien-aimée du Cantique. Ainsi Marie-Madeleine. Comme les disciples sur le mont de la Transfiguration, elle voudrait que cet instant puisse durer et ne plus jamais prendre fin. Mais Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » Pour l’instant, ni la tâche du Christ, ni celle de Marie-Madeleine, ni la mienne ne sont encore terminées. Il s’agit que le feu de l’amour puisse embraser le monde tout entier. Ce n’est qu’alors que notre amour trouvera pour toujours son repos en Dieu.

Amen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Homélie par la pasteure Lucette Woungly-Massaga le 12 juillet 2020

Homélie par la pasteure Lucette Woungly-Massaga le 12 juillet 2020

Es 55, 10s; Rm 8,18-23; Mt 13,1-13

«La parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans avoir produit d’effet, sans avoir réalisé ce que je veux, sans avoir atteint le but que je lui ai fixé» (Es 55,11).

Qui ne connaît pas cette Parole? Parole d’autorité souveraine!

Prenons la 1ère page de la Bible: Dieu dit … et par sa parole, le chaos est organisé, la création se déploie, la vie devient possible. Pour le peuple de la 1ère alliance, la parole est agissante; d’ailleurs, il n’est pas rare que le mot dabarparler se traduise par agir.

Comment alors comprendre que des paroles de Dieu ne se réalisent pas? Je pense aux prophètes qui doivent annoncer le malheur, comme Jonas chargé de proclamer la destruction de Ninive après 40 jours! Or Ninive n’est pas détruite, parole non réalisée, pas tenue? Voilà ce qui arrive quand on survole un texte: on pose mal les questions! Il n’est pas dit que les paroles se réalisent, mais qu’elles ne reviennent pas à Dieu, sans avoir réalisé ce que Lui veux (et non ce que je crois comprendre – nuance de taille), sans avoir atteint le but que lui a fixé. Or en se repentant, Ninive retrouve cette vie dans le shalôm voulue par Dieu (l’harmonie et le bonheur). Ainsi, la parole a bien produit l’effet escompté. Elle est Parole d’autorité souveraine, mais pas parole autoritaire : elle tient compte des humains, elle les oriente vers la vie et met en garde contre les dérives qui sont des chemins de mort. Elle ne s’impose pas, laissant les humains assumer (ou subir) les conséquences de leurs choix.

Tout ceci ne s’applique-t-il pas à Jésus, Parole faite chair? Jésus n’a-t-il pas été «la parole qui … ne revient pas à Dieu … sans avoir atteint le but qu’Il lui a fixé.» Jésus n’a-t-il pas été Parole d’autorité souveraine, en parole-acte et paroles dites pour conduire les gens de son époque sur le chemin de vie en plénitude voulue par Dieu?

Jésus, Parole de Dieu par sa vie tout entière, par ses miracles et par ses paroles de controverse, d’instruction et d’enseignement sur le Royaume. À la foule accourue au bord du lac, Jésus parlait de beaucoup de choses en utilisant des paraboles … «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» (Mt 13,3.10) demandent les disciples. Pour inviter à se laisser interpeller par ce que Jésus donne à voir et à entendre. Pour que «celui qui a des oreilles, entende» (v.9) et ne passe pas à côté du projet de salut de Dieu, même si son envoyé n’est pas conforme à ce qu’ils croient et croient savoir du Royaume.

Aujourd’hui encore, la Parole de Dieu se donne, Parole d’autorité souveraine, pour notre bien, pour notre vie, Parole qui ne retourne pas à Dieu sans avoir produit d’effet, sans avoir réalisé ce qu‘Il veut.

C’est dans le passage de l’ép. aux Romains que j’ai trouvé une Parole qui m’interpelle aujourd’hui (mais peut-être en avez-vous déjà capté une autre?): pour moi, c’est la liberté et la gloire des enfants de Dieu! Selon Chouraqui la liberté de gloire des enfants de Dieu.

La création sera, elle aussi libérée [de la servitude de la corruption] pour la liberté de gloire des enfants de Dieu. Cette pandémie ne, une liberté glorieuse.

La liberté de gloire des enfants de Dieu ! Quel contraste d’avec les souffrances du temps présent – sans proportions, dit l’apôtre Paul en parlant de son temps, mais n’est-ce pas aussi valable pour le nôtre? Ne pouvons-nous pas dire avec l’apôtre que la création tout entière gémit ? Et pas seulement à cause de la pandémie actuelle. Elle ne fait que mettre à nu les souffrances infligées à notre terre mère surexploitée et à des populations entières réduites à la misère… Et cette pandémie ne suggère-t-elle pas qu’une autre façon de gérer la vie est possible?

La création tout entière gémit et attend avec impatience la délivrance – l’apôtre Paul se situe à un tout autre niveau, il parle d’être délivré de la corruption conduisant à la mort, liée au péché. Mais, peut-on séparer le domaine spirituel de la vie du monde comme s’il n’avait pas d’impact sur elle?

Ce qui me frappe dans cette liberté glorieuse des enfants de Dieu, c’est que j’entends un appel à la vivre dès aujourd’hui, en plein monde. Paul vient de proclamer (au v.15) que nous n’avons pas reçu un esprit qui nous rende esclaves et nous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de nous des enfants adoptifs par lequel nous crions : Abba, Père. L’apôtre souligne que l’Esprit fait déjà de nous des enfants de Dieu, même s’il lie la plénitude de la gloire à la délivrance pour notre corps. Enfants de Dieu, déjà, par l’Esprit, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ… (v.17). Au-delà des souffrances du présent, il y a cette promesse d’héritage qui déjà me rend libre de la liberté des enfants de Dieu. C’est pour que nous soyons vraiment libres que Christ nous a libérés, dit l’apôtre aux Galates (5,1).

Bouclons la boucle: «La parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans avoir produit d’effet…»

Quel effet la Parole de Dieu a-t-elle ce matin sur moi (celle qui m’a frappée, moi, ou une autre)? Quel effet sur ma vie de tous les jours, sur ma relation aux autres, au monde? Quel effet sur ma foi, mon espérance? A chacune, chacun sa réponse!       

AMEN.

« Entrevoir l’invisible » à la découverte de l’eucharistie

« Entrevoir l’invisible » à la découverte de l’eucharistie

Un week-end pour des jeunes adultes

Du 23 au 25 octobre 2020

Le silence auquel nous convie l’Eucharistie est une Personne, une Présence, il est la respiration la plus profonde de l’être et la source de toutes les musiques, c’est ce silence qui devrait être l’itinéraire de l’homme qui participe à l’Eucharistie, ce silence qui est seul capable d’atteindre en nous jusqu’à la racine de l’être et qui, en nous désappropriant de nous-mêmes, laisse le Christ transparaître en nous.

Maurice Zundel

Un temps pour prendre distance du quotidien et de ses multiples occupations et inquiétudes, pour approfondir ta foi et ta vie.
Dans l’espace d’un week-end nous méditions ensemble l’Eucharistie dans ses multiples facettes : nourriture palpable et mystère invisible.
Ce weekend s’adresse à des personnes entre 20 et 40 ans.

Quelques éléments :

  • Participation aux prières de la communauté
  • Temps de lecture biblique et de partage entre nous
  • Un temps de prière silencieuse vécu en commun
  • Temps de silence personnel
  • Possibilité d’un entretien personnel avec une sœur

Début :    Vendredi 23 octobre 2020 à 17h30.   Arrivée des 16h00

Fin :         Dimanche 25 octobre 2020 après le repas de midi

Accompagnement : sœur Gesine et sœur Svenja

Frais de pension pour le weekend :

          CHF 70.- pour les étudiant-e-s

          CHF 120.- pour les personnes salariées

Chacun(e) participe aux frais selon ses possibilités. La question financière ne doit être un obstacle pour personne.

Inscriptions (jusqu’au 10 octobre 2020) à :

Communauté de Grandchamp – Accueil

Grandchamp 4

CH – 2015 Areuse

ou par courriel : accueil@grandchamp.org

« Je t’ai appelé par ton nom. Être disciple »

« Je t’ai appelé par ton nom. Être disciple »

Journée de retraite à partir du bibliologue

Jeudi 10 septembre 2020
de 9h30 à 20h

Avec deux récits de l’Evangile de Luc, nous allons découvrir plusieurs aspects de ce que veut dire être disciple. De la vocation jusqu’à la relation à Jésus et aux autres disciples, nous allons cheminer avec les disciples et participer à leur joie, leur hésitation et leurs questions.

Pour ce faire, nous allons utiliser le bibliologue qui est une méthode de travail pour un texte biblique en le regardant par les yeux des personnages présents dans le texte. Cette méthode nous aide à découvrir le « feu blanc », c’est-à-dire tout ce qui est là, mais pas explicitement nommé. Ainsi, nous pouvons mieux apercevoir nos propres désirs, craintes et questionnements dans les personnes bibliques. Le bibliologue peut ouvrir des perspectives nouvelles – et parfois surprenantes – sur les récits bibliques et sur notre propre vie.

La journée comprend :
* Deux temps de bibliologue en groupe avec introduction
* Temps de silence personnel / possibilité de travail créatif
* Partage final en groupe
* Participation aux prières de la communauté, le soir à l’eucharistie
* Repas en silence

Indications pratiques :

* Début : 9h30 (arrivée dès 9h)
* Fin : après le repas de soir, environ à 20h

* Frais: CHF 60.-

La question financière ne doit être un obstacle pour personne. Qui peut mettre plus rend possible – par un geste discret de solidarité – la venue de qui peut donner moins.

* Animation : s. Sonja

 

Inscriptions :
Communauté de Grandchamp
Accueil
CH – 2015 Areuse

ou par courriel : accueil@grandchamp.org